Soixante seizième aniversaire de la Rafle du Vel d’Hiv des 16 et 17 juillet 1942, où plus de 13 000 juifs de France furent déportés.
Comment se présente la mémoire de l’événement et l’historique de la rafle du Vel d’Hiv qui fut la plus importante d’Europe occidentale?

La Mémoire de la Rafle

Les présidents de la République Charles de Gaulle et François Mitterrand ont pris publiquement comme position que la France et la République ne devaient pas être confondues avec le régime de Vichy .

C’est en mémoire de la rafle que le a été choisi par le président François Mitterrand, en 1993, pour instituer la « journée nationale à la mémoire des victimes des persécutions racistes et antisémites commises sous l’autorité de fait dite « gouvernement de l’État français » (1940-1944) ».

Le 17 juillet 1994 a été inauguré un monument commémoratif de la rafle, sur une promenade plantée en bordure du quai de Grenelle, nommée square de la place des Martyrs-Juifs-du-Vélodrome-d’Hiver, à Paris (15e).

© IA

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Il est dû au sculpteur et peintre Walter Spitzer et à l’architecte Mario Azagury et représente des civils innocents : enfants, femme enceinte, personnes âgées, symbolisant les victimes de la rafle. Le socle de la statue est incurvé, rappelant la piste du Vélodrome d’Hiver. Chaque année y est organisée une cérémonie commémorative, le dimanche suivant le 16 juillet.

Il a fallu attendre le 16 juillet 1995 pour qu’à la faveur d’un très beau et très émouvant discours, un président, Jacques Chirac, reconnaisse officiellement « que ces heures noires souillent à jamais notre histoire, et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français, par l’Etat français ».

En 2000, elle devient la « journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux « Justes » de France

Le , lors de la commémoration du 70e anniversaire de la rafle, le président de la République François Hollande déclare que « Ce crime fut commis en France, par la France » et que ce crime « fut aussi un crime contre la France, une trahison de ses valeurs.

Ces mêmes valeurs que la Résistance, la France libre, les Justes surent incarner dans l’honneur ».

Ce discours, comme celui de Chirac, soulève la polémique, de la part de l’historien Alain Michel  et de celle de personnalités politiques comme Henri Guaino, Jean-Pierre Chevènement et Rachida Dati. Le , c’est Marine Le Pen, candidate à la présidence de la République qui déclare penser que la France « n’est pas responsable du Vél’ d’Hiv ».
L’an dernier, le premier ministre israélien, invité par le président Macron a participé à Paris à la commémoration de l’événement.

Les faits historiques

Alors que l’extermination des Juifs s’étend à l’Europe de l’Ouest au tournant de l’année 1942, la France connait les premières rafles massives en vue des déportations, décidées par le IIIe Reich et mises en oeuvre avec la collaboration du Régime de Vichy.

La plus importante et la plus emblématique est la rafle qui se déroule à Paris et en région parisienne les 16 et 17 juillet 1942. 13 152 Juifs sont arrêtés dont 4 000 enfants. D’autres rafles se déroulent en zone nord comme en zone sud.

Plusieurs entretiens entre des généraux SS et des commissaires français eurent lieu en début juillet 1942 pour préparer une importante rafle sur Paris. Les SS demandèrent l’arrestation de 22 000 Juifs. Des fuites ont permis aux mouvements de Résistance de prévenir et de cacher plusieurs milliers de Juifs.

Le 16 juillet 1942, environ 9000 policiers et gendarmes française sous les ordres du délégué en zone nord de René Bousquet, jeune et efficace fonctionnaire du gouvernement de Vichy. sont appelés pour mener les arrestations. Au total, 13 152 Juifs furent arrêtés à 4h du matin. Environ 4 115 étaient des enfants. 6 000 furent directement conduits au camp de transit de Drancy.

Les 7 000 autres furent conduits au Vélodrome d’Hiver. Ils y séjourneront plusieurs jours sans être nourris et séparés de leurs proches et de leurs amis. Puis, ils seront eux-aussi conduits au camp de Drancy et ensuite déportés vers le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Très peu en reviendront.

Les familles du Vél d’Hiv seront transférées de la gare d’Austerlitz vers les camps d’internement de Pithiviers et Beaune-la-Rolande, dans le Loiret. Au mois d’août suivant, les mères sont enlevées à leurs enfants par les gendarmes et convoyées vers les camps d’extermination de Pologne.

Les enfants seront à leur tour envoyés deux semaines plus tard à Auschwitz-Birkenau qui, depuis le début juillet, s’est transformé de camp de travail forcé en camp d’extermination à l’échelle industrielle.

Cette rafle représente à elle seule plus du quart des 42 000 Juifs envoyés de France à Auschwitz en 1942, dont seuls 811 reviendront chez eux après la fin de la guerre.

La rafle accentue la collaboration entre Vichy et l’occupant allemand dans le domaine de la «question juive».

Mais elle entraîne aussi un début de fracture dans l’opinion française, jusque-là massivement indifférente ou attentiste. Peu à peu, certains citoyens basculent dans la Résistance, plus ou moins active ; d’autres, à l’inverse, se radicalisent et basculent dans l’antisémitisme et la collaboration.

 

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La Rafle (2010) de Roselyne Bosch, avec Jean Reno, Gad Elmaleh, Mélanie Laurent et Hugo Leverdez
Dossier réalisé  par Jforum

 

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Bonaparte

Et De Gaulle de Londres ignorait il le sort réservé aux Juifs de France ?

A t il une seule fois critiqué les lois de Vichy ?

Quant on pense que parmi les premiers résistants qui l’ont rejoint et qui se sont soulevés contre l’occupant étaient Juifs , il y a de quoi être écoeurés .

JEAN DUFOUR

A la libération, René Bousquet, organisateur de la rafle du Vel d’Hiv, n’a pas été condamné en raison des  » services rendus à la France  » !!!
Justice humaine où es tu ?
Il fut ,jusqu’à ce qu’il soit assassiné, un ami de Miterrand. Mais qui en parle ?