Pourquoi évoquer aujourd’hui le bombardement du réacteur nucléaire de Syrie en 2007?

Le comité de censure de Tsahal a autorisé, mercredi 21 mars, un compte-rendu partial sur la façon dont huit avions bombardiers israéliens ont détruit le ré »acteur au plutonium syro-irano-nord-coréen, le 6 septembre 2007. Alors que les forces aériennes et les services de renseignements israéliens méritent totalement d’être félicités pour leur exploit extraordinaire, c’est vraiment dommage que le compte-rendu récemment publié ait négligé le rôle extrêmement risqué joué par une force spéciale au sol, déguisée en militaires syriens, au cours de cette opération.

Les controverses qui ont fait rage entre les responsables de très haut niveau, pendant et après l’opération sont de moindre intérêt que la question qui taraude encore jusqu’à ce jour : pourquoi donc Israël et Tsahal ont-ils renâclé à se lancer dans l’étape suivante, après avoir fracassé la capacité syrienne à fabriquer une centrale nucléaire, consistant à détruire le programme d’armes nucléaires de l’Iran qui n’en était encore qu’à sa gestation?

Après tout, l’opération syrienne n’était pas la première. Le 7 juin 1981, Israël a détruit le réacteur nucléaire de Saddam Hussein, offert par la France de Chirac, à Osirak, en Irak.

Les circonstances propres à chaque dossier étaient différentes. Après que les forces de Tsahal aient laissé un tas de gravats sur le site du réacteur syrien de Deir Ez Zor, Ehud Olmert, alors premier ministre, avait téléphoné au Président George W. Bush pour lui faire savoir que c’était terminé.

Les Etats-Unis, bien qu’hésitants, étaient partie prenante de l’opération. Mais une frappe contre le programme nucléaire de l’Iran s’est affrontée à une forte opposition de la part de certains cercles sécuritaires sécuritaires et de renseignements israéliens, qui bénéficiaient de l’appui du Président Barack Obama et de la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton. Aussi est-on passé à côté du moment opportun. Après cela, l’Iran a disposé ses installations nucléaires de telle sorte qui rendait impossible à une seule et unique opération des forces aériennes israéliennes de faire plus que de l’anéantir seulement en partie, sans la participation militaire des Etats-Unis jusqu’à un certain point.

En 2012, Israël a disposé d’une rare fenêtre d’opportunité pour agir sans y être aidé, dans un grand projet visant à préserver son avenir et faire basculer sa destinée stratégique au Moyen-Orient. Mais ses dirigeants, divisés et plongés dans des chicanes et de la surenchère -exactement comme aujourd’hui – ont loupé ce dernier train. Le programme nucléaire de l’Iran s’est donc poursuivi jusqu’à ce que Téhéran se trouve en excellente posture pour négocier des conditions favorables face aux Etats-Unis et conclure l’accord totalement biaisé de 2015 qui laisse son programme nucléaire totalement intact.

Comme il n’y a pas de marche arrière pour réécrire l’accord, le Président américain titulaire Donald Trump est sur le point de l’abandonner. Mais Téhéran a, pendant ce temps, étendu ses capacités de formuler de nouvelles menaces. La passivité d’Israël face au détournement de la guerre en Syrie au profit de l’Iran et du Hezbollah, débouche sur le risque que l’Etat juif soit confronté à des représailles sur trois fronts. Les beaux jours où Israël pouvait mener ses opérations en franc-tireur et en comptant que sur sa bravoure sont-ils réellement terminés?

 

Adaptation : Marc Brzustowski

What does Israel’s feat in smashing Syria’s nuclear reactor in 2007 mean for today’s challenges?

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rachel

Je ne m’attache qu’aux faits et strictement qu’aux faits : depuis 1981, c’est-à-dire depuis 37 ANS avec la destruction du réacteur nucléaire d’Osirak en Irak offert par la France jusqu’à aujourd’hui, c’est Israël qui a la main et qui nique les autres pays de la région et pour moi, l’Etat Juif aura la main encore 10 fois 37 ans si ce n’est plus parce que ce pays met un point d’honneur à avoir toujours quelques longueurs d’avance sur tous les autres.

Amouyal

L affaire syrienne est loin d etre terminee , l experience prouve qu apres tant de violences et d implosion ce pays n existera plus jamais sous la forme d un etat unifié , donc les vainqueurs , russes et surtout iraniens tout comme turcs sont assis sur un chaudron qui n est pas pret de s eteindre

Ego

Bah!

A chacun son tour d’être niqué dans cette tournante.
Faut juste laisser le temps au temps… j’espère que la saveur y sera tjrs là.

C’est comme la météo… la grisaille vient tjrs aprés l’embellie…

rachel

BRAVO ISRAEL : les israëliens sont les plus forts. L’Etat Juif peut niquer l’arsenal nucléaire des autres pays : l’Iran et la Syrie pro-iranienne savent à quoi s’attendre. Je savoure.

PS : Plein d’anniversaires en ce moment donc je n’ai pas trop le temps d’écrire.