L’édition 2018 du festival de Prades s’est achevée par une polémique sur le partenariat culturel entre les deux pays. © Hugues Argence

L’antenne des Pyrénées-Orientales du Parti communiste dénonce le partenariat culturel entre les deux pays et l’a fait savoir à l’occasion de la manifestation.

Michel Lethiec, le directeur artistique, défend lui «une démarche purement culturelle et artistique».

Pablo Casals croyait en la vertu de la musique parce qu’elle «chasse la haine» et «donne la paix».

C’est le leitmotiv du festival de musique qui porte son nom, dans les Pyrénées-Orientales.

Un des plus grands et des plus anciens de France. Le violoncelliste catalan l’a fondé en 1950 quand des musiciens célèbres ont commencé à le rejoindre pour jouer à Prades qu’il refusait de quitter, en résistance au laxisme de la communauté internationale à l’égard de Franco.

Isaac Stern, Rudolf Serkin, Clara Haskil, Paul Tortelier s’y sont rendus. La manifestation présente chaque année plusieurs dizaines d’artistes, organise des conférences et possède une académie.

Le parti communiste du département se scandalise

La 66e édition du festival, terminée il y a quelques jours, est pourtant devenue le centre d’un débat politique local. La polémique est partie de l’antenne du Parti communiste dans les Pyrénées-Orientales.

L’Indépendant rapportait dimanche un communiqué rédigé par Françoise Fiter, conseillère départementale du canton Perpignan 3.

Le PCF du département et les élus communistes expliquaient avoir «découvert avec stupéfaction la présence de l’État israélien parmi les partenaires du festival».

Dénonçant «la politique du gouvernement israélien actuel», «la politique de crime commis à l’encontre des Palestiniens», les communistes se disent «scandalisés par la présence de ce partenaire aux côtés des collectivités territoriales».

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Un partenariat culturel franco-israélien

Le partenariat n’a pas été lié avec l’État d’Israël, rétorque Michel Lethiec, le directeur artistique de la manifestation.

Il apparaît seulement dans un vaste réseau de programmations biculturelles à l’occasion de la saison France – Israël 2018. Cette saison cherche à «montrer la vitalité de la relation bilatérale dans les domaines culturels et scientifiques, de marquer une nouvelle étape dans les relations économiques et de renouveler le regard que portent les Français sur Israël et les Israéliens sur la France», explique-t-il au Figaro.

Pour ce projet porté par le gouvernement, les manifestations et festivals de France sont invités à présenter une programmation qui y fasse écho, précise encore le directeur du festival.

Une démarche purement culturelle et artistique

Michel Lethiec, directeur artistique du Festival Pablo Casals

Sans vouloir rentrer dans un débat, Michel Lethiec défend seulement «une démarche purement culturelle et artistique».

Le 6 août, il avait composé une soirée intitulée Mare Nostrum durant laquelle les quatuors Talich et Artis, entre autres invités, avaient interprété des œuvres de compositeurs méditerranéens ou inspirés par la Méditerranée.

On y retrouvait des pièces d’Albeniz, de Granados, de Verdi, de Theodorakis… Et une Aria pour violon, violoncelle, clarinette et piano, composition de l’Israélienne Betty Olivero.

Une remise en cause politique

Des déclarations que le PCF local est en mesure de comprendre? Michel Lethiec veut le croire et s’en est expliqué avec Françoise Fiter, la conseillère départementale à l’origine du communiqué.

«Je n’ai prêté aucune intention partisane à la manifestation et, naturellement, je ne remets pas en question l’intérêt de la culture israélienne», expliquait-elle vendredi au Figaro.

Elle concède avoir compris la position du festival qui défend un choix musical et non politique. Le communiqué envoyé à L’Indépendant était «une façon d’agir politique» conclut-elle.

Pablo Casals n’aurait peut-être pas apprécié cette drôle de querelle. Il concevait la musique comme propice à l’élévation et au lien entre les individus.

Une particularité du festival est ainsi d’avoir, dès sa création, intégré une dimension humaniste et solidaire.

Cette année, des concerts étaient organisés dans une prison, dans un centre pour migrant et un établissement pour les handicapés.

Autant de démarches qui entretiennent le souvenir du fondateur de la manifestation.

Benjamin Puech

www.lefigaro.fr

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Kakou

C est pas des monotones qu’ il leur faut !
Un simple billet aller simple pour Gaza !
Le paradis pour ces connard de coco !
Ou mieux un rouleau de PQ pour se torcher du stalinisme qui leur colle au cul !

alexandra

On dit que la musique adoucit les moeurs … mais au PCF ils sont particulièrement durs de la feuille !
Israël doit-il se cotiser pour leur offrir des sonotones ?