Poutine est-il réellement prêt à aller jusqu’au bout contre les USA en Syrie? A quel point cela affecte-t-il Israël?

Le succès russo-syrien dans l’offensive Idlib, dont les enjeux sont élevés, donnerait à Téhéran une victoire majeure et une réelle emprise renouvelée en Syrie. Cela torpillerait la campagne militaro-diplomatique américano-israélienne visant à chasser les Iraniens.

Après une série de bombardements aériens, l’offensive russo-syro-iranienne visant à prendre le contrôle d’Idlib, le dernier bastion rebelle en Syrie, est prête à démarrer. Elle a, entre-temps récupérée le précieux avantage de l’appui des combattants aguerris du Hezbollah. Après leur retour des champs de bataille syriens, ces combattants chiites libanais ont reçu de nouveaux ordres, ce week-end, pour retourner se battre à Idlib et à Hama.

Le mois dernier, le conseiller américain à la sécurité nationale, John Bolton, a passé quatre jours en Israël avec le Premier ministre Benyamin Netanyahu et des généraux israéliens pour élaborer une stratégie militaire commune. Elle vise à détruire la présence militaire iranienne en Syrie. Cependant, un partenariat russo-iranien complet pour l’opération Idlib injecte un nouveau facteur dans l’équation : son succès consoliderait l’emprise de l’Iran sur le pays avec un solide soutien russe.

Les enjeux de la bataille d’Idlib sont si élevés qu’au cours des deux dernières semaines, les États-Unis et la Russie ont massé des forces navales et aériennes à grande échelle dans l’est de la Méditerranée, face aux rivages de la Syrie et du golfe Persique. Les forces britanniques et françaises, dans la région, sont en état d’alerte, au cas où elles seraient appelées en soutien d’une éventuelle opération militaire américaine en Syrie. La semaine dernière, Moscou a averti que pour toute attaque des trois alliés occidentaux contre les forces iraniennes et syriennes prenant part à l’offensive d’Idlib, la Russie attaquerait des cibles pro-américaines dans le nord-est de la Syrie. Dans la ligne de mire des tirs russes, il y a donc les milices syriennes des Forces Démocratiques et YPG (unités de Protection du peuple Kurde). A titre d’échantillonnage préventif contre Wshington et Jérusalem, l’Iran s’est déjà livré à des bombardements à l’artillerie, par sept tirs de missiles balistiques de précision Fateh 110, contre les Kurdes Iraniens réfugiés à Koya (dont le PDKI), de l’autre côté de la frontière, au Kurdistan irakien, allié de l’Occident.

Les forces américaines dans l’est de la Syrie ont été mises en état d’alerte pour signaler à Moscou que des attaques éventuelles contre les Kurdes seraient contrées par l’armée américaine, qui entrerait immédiatement en action. Le samedi 8 septembre, alors que ces tensions atteignaient leur point culminant, le général Joseph Dunford, président de l’Etat-Major Conjoint des Armées, a informé le président Donald Trump de ses plans opérationnels en Syrie.

En Israël, où le grand public n’a pas été informé des dangers à hauts-risques de cette situation, au moment d’inaugurer les Festivités du Nouvel An. La plupart des gens n’ont pas conscience qu’un conflit majeur est en cours en Syrie ou qu’il peut entraîner leurs forces armées dans la bataille.

Dans l’état actuel des choses, les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et Israël sont susceptibles d’intervenir (ou pas) lors de l’offensive russo-irano-syrienne à Idlib, avec le consentement de la Turquie, à moins que le président Trump ne décide de changer de cap. Les déclarations américaines sur la question se sont contentées de menacer d’intervenir si les Syriens recouraient à nouveau à la guerre chimique [or, ils l’auraient déjà fait, à en croire l’Observatoire des Droits de l’Homme]. Moscou a repoussé cette menace en accusant les Américains de complot sous faux drapeau, les rebelles étant censés utiliser des armes chimiques transmises par « SAS britanniques » [guerre de propagande qui prend le contre-pied anglais de l’affaire Skripal  à Salisbury] et accusent ensuite la Syrie.

Les Britanniques ont géré cette accusation. Dans une déclaration au parlement, le Premier ministre Theresa May a désigné deux ressortissants russes comme responsables, au service des renseignements militaires russes, de la tentative d’assassinat par un agent chimique, de l’ancien espion russe Sergeï Skripal et sa fille, Yulia, à Salisbury. L’intention était de représenter Moscou comme le méchant dans tout scénario impliquant des produits chimiques toxiques.

Alors que la région est sur la sellette, à l’heure où l’offensive Idlib se poursuit, l’ampleur, la nature et le lieu de la probable intervention alliée menée par les États-Unis ne peuvent pas encore être déterminés, car cela correspondra probablement à l’ampleur du soutien russe aux forces iraniennes et du Hezbollah, qui sont à l’avant-garde de l’opération Idlib. Si le soutien de la Russie aux milices chiites va jusqu’au bout, Israël et Tsahal vont constater que l’énorme effort qu’ils ont investi ces derniers mois pour réduire la présence militaire de l’Iran en Syrie est, pour ainsi dire, annulé. L’Iran reviendra en triomphe sous la protection militaire russe. Dimanche 9 septembre, les Forces de défense israéliennes, avec une franchise inhabituelle, ont confirmé que, lors de l’opération «Château de Cartes» du 10 mai, des escadrilles de chasse israéliennes ont anéanti 50 bases, centres de commandement et dépôts d’armes de l’Iran en Syrie. Cet aveu était destiné à avertir Moscou et Téhéran que, même si Téhéran rebâtit son « château de cartes » en Syrie, il sera à nouveau dans la ligne de mire de Tsahal et de nouveau réduit à néant, peu de temps plus tard.

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Adaptation : Marc Brzustowski

Putin is ready go all the way against the US in Syria. Where does this place Israel?

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R.B., Paris

Israël s’acharne à combattre les effets du SIDA (les gangs de mercenaires chiito-mollahis) tout en s’acharnant à garder en vie le virus lui-même (Assad).
Des dogmes vieux de déennies, liés au Golan en paix, persistent encore et présentent la mafia Assad comme le moindre mal…
Rationalité, quand tu nous tiens!

Ixiane

Les russes se moquent de la destruction des armes par les Israéliens, cela leur permet d’en revendre et faire leurs petites affaires

Bonaparte

Correction :

 » Les iraniens savent qu’Israël , avec ou sans les EU , interviendra si sa sécurité est en danger  » .

Scusi .

Bonaparte

Les iraniens savent qu’Israël avec ou sans les EU interviendront si sa sécurité est en danger .

Depuis 48 ils l’ont toujours démontré .

Ils ont les moyens d’effacer l’Iran de la carte et ils iront jusqu’au bout .

Les russes ne l’ignorent pas .

Le reste n’est que littérature .

Jeremie etsesjeremiades

La Russie ne cite jamais Israël ..

Ixiane

et pour cause , elle joue sur tous les tableaux ! le cynisme est le maître mot !! dans le même style qu’Erdogan … d’ailleurs il est où celui-là ??? il prépare son petit jeu ??