Si les attentats que subit la France, et en particulier les meurtres antisémites, ont réveillé un sentiment chez moi, c’est bien celui d’une forme de culpabilité à ne pas avoir pris la parole plus tôt…


Pendant longtemps, en tant que Français juif, je voulais croire aux idéaux du contrat républicain, uniques dans le monde, permettant de nous protéger tous contre les assauts dans l’espace public d’un pouvoir excessif des religions et de leurs fanatismes.

Mais force est de constater que les carnages se multipliant, les juifs ne sont plus en sécurité dans notre République. Bien que toujours habité par l’esprit de nos pères fondateurs, je suis en colère d’être acculé au cynisme. Je me suis surpris à ressentir une gêne à repenser à mon comportement passé, consistant à participer passivement à la dissimulation.

J’avais certainement peur, mais la simulation ne peut que retarder le retour du réel en pleine face. La coupe est pleine, et un des grands bienfaits de la fameuse tribune des 300 aura été, peut-être, comme notre époque aime si bien à le dire de « libérer la parole ». Alors, écoutez bien la mienne, et considérez que son aigreur vient de l’indigestion de votre déni.

La tartufferie « antiraciste »

« Je ne vois pas pourquoi il faudrait privilégier un racisme par rapport à un autre, a-t-on pu entendre ici ou là chez les égo-grégaires, on doit les combattre tous, en bloc ! »

Outre le rire provoqué par la métaphore guerrière lancée par un commissaire de plateau, et la vision géologique que ces vertueux se font des phénomènes de haine, il faut avouer que ces sorties tonitruantes ont de quoi irriter.

Comme si combattre tous les racismes signifiait combattre l’idée en général de racisme, proposition aussi inopérante que lâche, étant donné les déterminations à chaque fois tout à fait spécifiques desdits phénomènes.

Car c’est bien ce que cela signifie combattre en bloc, c’est passer du particulier au général, effacer toute spécificité historique, culturelle et religieuse aux phénomènes et donc les rabattre les uns sur les autres, dans un joli millefeuille dégoulinant de miel indifférenciant, qui finira, oui, par se figer en bloc, par enfermer toute dialectique sur elle-même dans la roche, et pour enfin crier sans n’avoir pas fait avancer d’un iota une quelconque cause, si ce n’est la sienne et son confort : « Je suis contre tous les racismes », affirmation vide à laquelle on ne peut rien opposer sous peine de passer pour le fils spirituel de Pétain.

Qualifier un phénomène, c’est «mettre de l’huile sur le feu»?

Je lisais dans la même veine récemment un tweet d’un amiral dopé à la grenadine: « L’antisémitisme n’est ni de gauche ni de droite, ni catholique ni musulman, ni urbain ni rural, ni ancien ni nouveau… Il est une aberration protéiforme que nous devons combattre en bloc. Qualifier l’antisémitisme, c’est attiser ce qui le nourrit et affaiblir ce qui le combat. »

Indifférenciation puissance 1000, pour Xavier Alberti, qualifier un phénomène, c’est « mettre de l’huile sur le feu », autre mantra répété partout, oubliant ce faisant que si on peut mettre de l’huile sur un feu, c’est qu’il y a déjà du feu qui brûle, quelque part, si l’on veut bien laisser place au réel.

Bref, probablement auréolé de tant de témérité virtuelle, Monsieur Alberti nous a inventé l’antisémitisme version En Marche, ni de gauche ni de droite, ni rien du tout en fait, une essence flottante a-signifiante, un antisémitisme anhistorique dont l’ennemi juré n’est pas l’antisémite mais ceux qui veulent le penser dans l’histoire, précisément, enfin pour ce qu’il en reste.

S’ensuivit l’intervention du 26 avril 2018 sur LCI d’une syndicaliste, répondant à Barbara Lefebvre rappelant les chiffres honteux de l’exil intérieur de nombreuses familles juives d’Ile-de-France.

Pour notre CGTiste, d’ailleurs en symbiose totale avec le député En Marche, jouant le rôle du robot-janissaire, présent également sur le plateau, ne sachant débiter que des appels à l’unité, si ces familles s’en vont des quartiers, c’est parce que, lorsqu’on est plus aisé, on aspire à déménager. Terrible prouesse niant l’antisémitisme en exhibant LE cliché antisémite par excellence. Vu les proportions des départs de familles juives, madame pense que les juifs des quartiers sont donc forcément riches. Lire la suite

par Johann Margulies www.causeur.fr

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Massinissa de Numidie

Je sais que mon commentaire sera censuré, car il ne va pas dans le sens d’Israël, et on sait très bien qu’en tant que bonne « Démocratie » (LOOOOOL) la liberté d’expression ne sera pas respectée à partir du moment où elle ne va pas dans votre sens.
Certaines personnes ne supportent pas les Juifs, malheureusement, à cause des Juifs sionistes eux même. Il n’y a qu’à voir la fameuse LDJ, considérée comme terroriste et interdits par beaucoup d’Etats, comme les USA. La LDJ va emmerder des gens, provoquer afin de pousser les gens à l’antisémitisme, agresser eux même des juifs pour faire croire à des actions antisémites de la part de français (les sionistes ont l’habitude de faire cela, que ce soit en france avec la LDJ ou en Israël, qui a par exemple poser des bombes dans des bases américaines en Egypte en 1967 pour faire croire que ce sont les Egyptiens les auteurs de ces attentats !!), etc. L’Etat d’Israël procède de la même manière en provoquant tous les jours les palestiniens occupés: que ce soit en les privant d’eau, en leur volant des Terres, en leur imposant des checkpoints, en enfermant des filles de 14 ans innocentes en prisons, en tuant des bébés, et j’en passe… et ensuite vous osez vous étonnez du comment du pourquoi des gens ne supportent pas les Juifs ?!
Heureusement, la majorité des gens savent faire la part des choses entre juifs sionistes et juifs tout court, il y a beaucoup de juifs pragmatiques, avec de belles valeurs morales, et qui reconnaissent les crimes d’Israël et n’adhère pas à son sionisme ! contrairement aux juifs sionistes qui pourrait défendre tous les pires crimes d’Israël uniquement parce que c’est « leur » pays.

Kino

Le post modernisme n’a pas évolué d’un poil, sacrifier du juif quelle qu’en soit la raison…mais y-a-t-il vraiment une raison raisonnable???
La seule que je vois, c’est une haine ancestrale dont je ne connais pas la vrai source, mais surtout aujourd’hui c’est la préférence des marchés avec les pays arabes! Quelle hypocrisie que de tolérer l’antisémitisme par crainte de ne pas pouvoir vendre un Airbus ou des cacahuètes…Qu’est devenu le vrai français de 14/18 mort pour la patrie où est ma France bien-aimée?

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