LE QATAR CHERCHE À JOUER UN RÔLE DANS LES NÉGOCIATIONS ENTRE ISRAËL ET LE HAMAS, pourquoi? 

Le Qatar cherche à jouer un rôle important dans la politique israélienne de Gaza dans le contexte de la crise avec le Hamas qui s’est déroulée au cours des six derniers mois. C’est sa façon de peser pour Washington et face au blocus arabe sunnite

 Trêve pour reprendre les discussions après la fête musulmane

Le Qatar cherche à jouer un rôle dans les négociations entre Israël et le Hamas

Les Palestiniens  exhibent leur PARTICIPATION à un rassemblement de soutien au Qatar, dans le cadre du projet de construction «Hamad City», financé par le Qatar, dans le sud de la bande de Gaza, en juin. (crédit photo: REUTERS)

Le Qatar cherche à jouer un rôle important pour la politique israélienne à Gaza, dans le contexte de la crise avec le Hamas, qui s’est déroulée au cours des six derniers mois. Mais ces efforts ont été contrariés, car le Qatar est isolé par la volonté de Washington d’obtenir un « accord du siècle » et les propres conflits de Doha avec ses voisins du Golfe. Les récentes discussions de cessez-le-feu pourraient cependant ramener le Qatar dans le groupe de pays qui s’efforcent d’éviter un autre conflit entre Jérusalem et Gaza.

La chaîne 10 a rapporté, la semaine dernière, qu’en juin, le ministre de la Défense, Avigdor Lieberman, avait rencontré à Chypre l’envoyé du Qatar à Gaza, Mohammed Al-Emadi. Au sommet de la liste des préoccupations du Qatar figurait la question humanitaire, pour laquelle le Qatar a manifesté un intérêt majeur pendant une décennie. Doha pourrait fournir jusqu’à 350 millions de dollars, dans le cadre d’un nouvel accord pour maintenir la paix entre Israël et la bande de Gaza dirigée par le Hamas. Depuis 2014, il a déjà fourni environ 800 millions de dollars.

Jeudi, un autre reportage a indiqué que le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait rencontré le chef des services de renseignements égyptiens, le major-général. Abbas Kamel. Les discussions complexes entre Israël et l’Egypte, le Hamas et l’Egypte, les Etats-Unis et le Qatar, et, du moins en arrière-plan, entre Israël et le Qatar, constituent la toile de fond de la tentative actuelle de créer les condations d’un cessez-le-feu à long terme avec le Hamas.

En juillet, Al-Emadi a déclaré à Al Jazeera que le Qatar discutait d’un cessez-le-feu de cinq ans avec Israël en transmettant et relayant des messages au Hamas et aux États-Unis.

« Les Egyptiens sont effectivement impliqués », a-t-il déclaré. « Cependant, le problème, c’est que les Egyptiens n’ont pas la confiance du Hamas. En effet , il y a plus d’un an, les Egyptiens ont fait de nombreuses promesses au Hamas pour parvenir à une réconciliation avec le Fatah, entre autres, mais ils n’ont pas tenu leurs promesses. »

Ainsi, le fin fond de l’histoire est que Al-Emadi a cherché à dépeindre Qatar en tant que partenaire « crédible » pour « les deux côtés ». Mais qui sont ces côtés qui vaillent vraiment? Le Hamas et le Fatah? Le Hamas et l’Egypte? Le Hamas et Israël? Ou peut-être le Hamas et les États-Unis?

En juin 2017, des politiciens et des experts israéliens ont salué la décision de l’Arabie saoudite et de ses alliés, y compris les Émirats arabes unis et l’Égypte, de couper leurs liens avec le Qatar. Riyad a accusé le Qatar de soutenir l’extrémisme dans la région, mettant en avant le Hamas, le Hezbollah et l’accueil par Al Jazeera d’extrémistes des Frères Musulmans (Youssouf Al Qaradawi) sur sa station arabe. L’effet immédiat de cette décision a été que le Qatar a noué des liens plus étroits avec la Turquie alors qu’Ankara envoyait des troupes pour défendre l’émirat.

Depuis que les États-Unis ont annoncé, en décembre 2017, qu’ils déplaceraient leur ambassade en Israël à Jérusalem, les dirigeants de l’Autorité palestinienne se sont également rapprochés de la Turquie. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a récemment déclaré que Ramallah était aux côtés d’Ankara face à la pression américaine. Abbas a également eu des entretiens en Jordanie la semaine dernière et a rejeté le plan de paix américain, avant de s’envoler pour le Qatar.

Cela crée un désordre compliqué à démêler, mais avec deux blocs de partenaires discernables. Le Qatar, la Turquie, l’Autorité palestinienne et le Hamas ont des relations différentes. Israël, l’Egypte et les Etats-Unis entretiennent des relations amicales. Ainsi, la discussion en vue d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas se déroule à l’ombre du désir du Qatar de jouer un rôle dans les deux camps.

Quel est ce rôle? Lors de ses rencontres à Doha au début du mois d’août, M. Abbas aurait loué les efforts déployés par le Qatar pour reconstruire la bande de Gaza. Mais il a souligné que ces efforts « passaient par l’autorité légitime et le gouvernement palestinien ».

Le chef des services de renseignements égyptiens est venu en Israël la semaine dernière mais n’a pas rencontré Abbas, qui était apparemment en colère contre le fait que l’accord donnait les apparences de la légitimité au contrôle du Hamas sur de la bande de Gaza. Ainsi, Abbas souhaite que l’aide humanitaire circule via Ramallah et ne veut pas donner au Hamas le pouvoir comme s’il s’agissait de sa propre autorité.

Le Qatar, quand il parle de Gaza, ne mentionne pas toujours l’Autorité palestinienne. « Si nous aidons le Hamas, pensez-vous que les Israéliens nous autoriseraient à entrer et à sortir? », a demandé sur un ton ingénu, Al-Emadi en février.

Al Mayadeen TV (inféodée au Hezbollah au Liban) estime encore plus étrange que le Hamas obtienne une sorte de corridor maritime vers Chypre et que le Qatar serait disposé à payer des salaires à Gaza, en contournant les sanctions de Ramallah et de l’AP sur les salaires à Gaza.

Il semble que Doha soit disposée à faire tout ce qui est nécessaire pour jouer un rôle. Cela est en partie dû au fait qu’elle a tenté de démontrer la pertinence de ses actions pour Washington. L’année dernière, il a cherché à faire pression sur les influenceurs de Washington DC par des voix pro-israéliennes et des lobbyistes rémunérés. Cela n’a pas fonctionné. Le Qatar a donc contacté Jared Kushner et Jason Greenblatt, qui avaient été recrutés par Trump pour obtenir un accord de paix.

Pas plus tard que le 21 juin, la veille de la rencontre entre les Qataris et Lieberman à Chypre, l’émir a rencontré l’équipe de Kushner / Greenblatt. En dépit de toutes les discussions sur «l’accord du siècle», le véritable accord de l’année au moins concerne le fait que Doha espère pouvoir négocier un accord avec l’Egypte, Israël, le Hamas et les Etats-Unis, tout en laissant la Turquie et Ramallah dans le brouillard. La Turquie, l’allié le plus proche du Qatar, jusqu’à présent, devrait sûrement s’inquiéter de cela.

jpost.com

Adaptation : Marc Brzustowski

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Bonaparte

On le voit le Qatar aime tellement Israël et les Juifs qu’il offre des centaines de millions à l’un de ses pires ennemis .

A quoi va servir cet argent comme les milliards offerts au nazi Erdogan ?

Le Qatar utllise son argent de la même manière qu’il l’utilise pour le prix de l’Arc de Triomphe ou pour le PSG .

Le Qatar est devenu un représentant multicartes distribuant des milliards dans l’espoir de satisfaire ses chimères .

Israël poursuivra sa lutte avec ses cerveaux et sa puissance que des milliards ne suffiront pas à le vaincre .