Après avoir élargi son influence géopolitique, le régime brutal d’Iran implose de l’intérieur

La République islamique d’Iran assiste à une grave détérioration dans tous les secteurs, selon des rapports transmis par des militants politiques observant la situation de l’intérieur du pays, ainsi qu’une récente analyse ne profondeur réalisé par le parti de gauche Tudeh, originaire d’Iran.

En fait, le régime théocratique d’Iran traverse une période assez similaire à celle éprouvée par l’URSS avant son effondrement, selon ce qu’écrivait Ray Takeyh, un chercheur important au sein du Conseil sur les relations extérieures (Concil on Foreign Relations), dans le Washington Post, le 5 juillet 2017.

 

 

 

Le Guide Suprême d’Iran, l’Ayatollah Ali Khamenei, avec le Président Hassan Rouhani, à gauche, Reuters. 

Anticipant cette éventualité, les Etats-Unis, certains voisins de la région et l’opposition à l’intérieur du pays travaillent à tenter de sécuriser une transition pacifique du pouvoir en Iran.

Le Secrétaire d’Etat Rex Tillerson a déclaré à la Commission des affaires étrangères, le 15 juin, que la politique américaine envers l’Iran est fondée sur le soutien à des forces internes qui puissent provoquer un changement pacifique en Iran.

Le Prince saoudien Turki Faisal Al Saud, ancien chef des renseignements saoudiens, a participé à un rassemblement à Paris des membres exilés du groupe de résistance Mujahedeen-e-Khalq (MEK), le 1er juillet 2917, où il a exprimé son soutien aux efforts de l’opposition pour débarrasser l’Iran du « Cancer Khomeiniste ».

Dans une région où les Etats-faillis, les guerres civiles et les troubles internes sont légion, l’Iran est souvent mentionné comme un pays stable et une île de stabilité.

L’histoire de la république islamique, cependant est des plus turbulentes, illustrant une lutte constante entre un régime autoritaire et une population rebelles cherchant une forme de renforcement des contre-pouvoirs démocratiques », explique Takeyh.

Bien qu’il puisse exister de véritables « réformistes » au sein du système, ils ne disposent que d’une marge de manœuvre et d’un pouvoir minimal pour apporter le changement à ce statut-quo économique et social.

Quand les religieux ont pris le pouvoir, ils ont exécuté des centaines de membres du régime du Shah et d’officiers des forces armées impériales iraniennes. Leurs partisans ont lancé des combats de rues sanglants, même pour réprimer d’autres membres de la coalition révolutionnaire, qui ne partageaient pas les objectifs d’une dictature théocratique. Dans les années 1990, les réformistes ont aussi été actifs, mais ils ont toujours échoué à changer quoi que ce soit.

Puis vint la révolution Verte, à l’été 2009, qui a secoué le système jusqu’au cœur et conduit la république islamiste au bord de l’effondrement.

La seule chose certaine concernant l’avenir de l’Iran est qu’un autre mouvement de protestation émergera à un certain moment, pour tenter de renverser le régime.

Aujourd’hui, la république islamiste détient une position géopolitique forte, mais sur les plans social, économique et politique, elle est plongée en pleine crise, qui rappelle l’Union Soviétique au courts de ses toutes dernières années avant la Perestroïka.

Le régime ne peut plus faire une confiance aveugle au Corps des Gardiens de la Révolution Islamique, parce que beaucoup de ses généraux et officiers supérieurs voient leur intérêt à passer du côté du peuple en cas de nouveaux troubles. Le système est paralysé par la corruption, ce qui est particulièrement problématique pour un système qui fonde son pouvoir sur l’autorité divine.

Le Président Hassan Rouhani est estampillé comme un réformiste, mais il n’a encore rempli aucune de ses promesses en ce sens.

« Aujourd’hui, la République islamiste ne serait pas en mesure de réussir le processus de succession au poste de guide suprême, parce que ses factions ultra-conservatrices se déchirent et son opinion publique fait trop défection », écrit Takeyh.

La perspective d’une crise bancaire est tellement sérieuse que, lors d’un discours en début d’année, le directeur de la Banque Centrale a alerté les directeurs exécutifs financiers que des prêts non-performants sont une menace pour tous les bénéfices que le gouvernement Rohani réalise sur le front économique, a écrit l’analyste en économie Mostapha Hassan, le 25 juillet, dans l’édition du Baghdad Post.

Il reste très peu de temps à Rouhani pour entamer de véritables réformes politiques et économiques et avant que le régime qu’il sert ne soit confronté à un sort identique à celui qu’ a connu l’URSS entre 1985 et 1989.

Pour ménager une transition pacifique du pouvoir en Iran, qui ne menace pas l’intégrité et l’unité nationales du pays, des militants de l’ombre sont en quête d’un cercle dirigeant qui puisse émerger de l’intérieur du pays et qui ne soit pas l’incarnation sempiternelle des exilés de la diaspora…

Le Dr.Fariborz Saremi est un analysqte stratégique Germano-Iranien basé à Hambourg en Allemagne. Il conseille actuellement les partis allemands sur les questions géopolitiques, le Moyen-Orient et l’Iran et écrit pour plusieurs publications anglophones dont le WorldTribune.com et FreePressers.com.

Par  le

Analyse de Fariborz Saremi

worldtribune.com

Avertissement : il existe un véritable danger intrinsèque à diffuser l’idée d’un effondrement proche de ce type de régimes, habitués à renaître rapidement de leurs cendres annoncées et à se maintenir coûte que coûte : c’est d’attendre que cela se produise, sans faire réellement ce qu’il faudrait pour qu’il en soit ainsi. Le rappel de précédents mouvements de « printemps » en atteste. Demain, cela pourrait être sacrément pire… 

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Ratfucker

Pour matérialiser leurs ambitions de conquête, les mollahs doivent assurer le développement de leur économie, créer les bases industrielles nécessaires à leurs projets militaires, donc adhérer, dans la mesure de leurs moyens, au modèle de développement israélien articulé sur la matière grise (informatique, nucléaire, balistique). Cela signifie la multiplication du nombre d’Iraniens éduqués, que l’on ne peut plus manipuler comme les habituelles foules hurlantes et fanatiques de l’Orient. Les Barbus ont donc créé eux-mêmes les conditions de leur élimination par des jeunes, de plus en plus nombreux, qui préfèrent forcément une vie meilleure plutôt qu’un projet millénariste mystique. De surcroît, l’Iran n’est pas un état nation mais une mosaïque où les Perses ne représentent que la moitié de la population, et on assistera à la première manifestation de faiblesse du pouvoir central, à l’explosion des identités. On ne peut prévoir quand aura lieu la crise, mais elle aura lieu.

Bilou

Azerty