Il est écrit : ונח מצא חן בעיני ה’

Noé trouva grâce aux yeux de l’Éternel.

En inversant les lettres de Noah-Noé on trouve le mot hen-grâce. Y a-t-il un rapport entre ce mot et la qualité de Noé : ish tsadik, un homme juste.

En effet, il y a un rapport très étroit entre ce mot « grâce-hen » car au moment où Noé vivait, les hommes alentour ne se conduisaient pas bien ce qui poussa ‘HaKadosh Baroukh ‘Hou à vouloir détruire le monde.

Cependant, bien que Noé ait été un homme juste, il n’avait pas la taille spirituelle et humanitaire d’Avraham, qui, lorsque D. décida de détruire Sodome et Gomorrhe se livra à un véritable marchandage d’âmes avec l’Éternel alors que Noé a accepté l’arrêté de D et ne s’est pas mis à essayer de faire annuler l’arrêt.

C’est-à-dire qu’il n’a pas essayé de להתחנן  de supplier  le verbe להתחנן  est de la même racine que חן il n’a pas essayé au moyen de supplique de procurer la grâce aux hommes qui étaient les contemporains de Noé.

Comme son nom l’indique, il était un homme facile à vivre, calme, obéissant pourtant, D va lui confier une mission très délicate : sauver la faune que le Créateur venait de créer  et pourquoi la faune ?

Les hommes ayant fauté pourquoi les bêtes ? C’est qu’il est un principe qui dit que tel est le maître ainsi est la bête si les hommes étaient impies les bêtes l’étaient aussi. Eh bien c’est parce que si l’homme est effacé, lui qui est doté de parole, la racine du mal va être elle aussi éradiquée du monde car si D. a créé le monde par Sa parole, l’homme peut le détruire par la parole.

Puis, selon la qualité de la parole, la parole peut vouloir enseigner, éduquer, transmettre les préceptes divins mais elle peut aussi être violente : חמס : la violence.

Au temps de Noé il y avait donc non pas seulement de l’impiété et de la violence mais de l’indifférence : le sort du prochain n’intéresse nullement l’entourage.

La décision du déluge prise, l’Éternel inflige au monde une punition issue de la source de bénédictions : en effet, pour que l’homme puisse se nourrir, il lui faut cultiver la terre et pour que la terre soit fertile il faut qu’elle reçoive son quota d’eau mais au-delà du quota, cela n’est plus une bénédiction mais une malédiction.

Or jusqu’alors, le genre humain était végétarien et ne se nourrissait que du produit de la terre. En noyant les champs HaShem punit l’homme par sa nourriture.

De plus, en ce temps-là, les hommes légalisaient les fautes en taisant les plaintes et en laissant les choses se faire. En conséquence, D a voulu bannir la banalisation de la faute et du crime. C’est donc des cieux que le déluge va tomber pour éliminer le mal.

L’arche comportait des fenêtres qui représentaient donc des ouvertures d’espoir. C’est par là que Noé a d’abord envoyé le corbeau puis, par trois reprises il enverra la colombe. Pourquoi le corbeau ?

Parce que Noé voulait punir le corbeau d’avoir eu des relations sexuelles dans l’arche tout comme le chien.  Ham, le troisième fils de Noé, celui-ci,  même, qui avait découvert son père dénudé et s’en était gaussé a été puni.

Mais, comme on peut le lire dans la guemara sanhédrin 108b, D. demanda à Noé de ne pas se débarrasser du corbeau car c’est lui qui sauvera plus tard Eliahou Hanavi. Il enverra donc la colombe par 3 reprises à une semaine d’espace entre chaque « mission ».

Noé était-il pressé de sortir de l’Arche ? Non pas : il savait qu’il ne devrait en sortir que lorsque le Créateur le lui dirait mais, entre chaque sortie, il laissait l’espace d’une semaine pour voir si le monde s’était purifié entre temps.

Les peuples trouvent leurs origines parmi les descendants de Noé ainsi un petit-fils de Noé s’appelait Mitsraim (Egypte), un autre fut Koush (Afrique), Ashkenaze (Allemagne), Yavane (Grèce)….

Les fils de Noé Shem, Ham et Yéfethont, de par leur orientation première préfiguré le genre humain et ses multiples inclinations : Shem (Sem en français) est un homme dont la spiritualité et la matérialité sont empreintes de pureté et de fidélité envers le Créateur et c’est ainsi qu’Abraham va naître à la 10ème génération des enfants de Shem, Abraham à l’âme pure et à la conduite exceptionnelle. C’est de Sem (Shem) que sont issus les Sémites.

Pour ce qui concerne Ham, il laisse la matérialité engloutir sa spiritualité et ne sait que céder à ses instincts et il se laisse conduire jusqu’aux portes de l’insupportable.

Yéfeth, est un homme intelligent et instruit et qui sait que succomber aux instincts naturels de l’homme n’est pas souhaitable ; il va donc se servir de sa « délicatesse » pour enrober ses actions sous une apparente civilité et une soit disant culture, sous une couverture esthétique et raffinée extérieure.

Il est dit au tout début de la sidra que Noé était un homme « tsadik » et « tamim » au regard de ses générations : les Sages expliquent que ces deux adjectifs sont juxtaposés au regard des deux générations qui servent de fond à cette péricope : celle à cause de laquelle D. a provoqué le déluge et celle de la Tour de Babel.

A propos de cette dernière on a souvent tendance à croire que ces gens étaient illettrés et dépourvus d’intelligence. Le Zohar commente en nous faisant savoir qu’au contraire les gens qui s’étaient mis en tête de vouloir ériger une tour très haute au sommet de laquelle serait scellée une statue brandissant une épée vers le Ciel était en quelque sorte un « avertissement » au Créateur : ces hommes possédaient de larges connaissances en cabale pratique et désiraient défaire l’homme de sa programmation pour en faire une autre qui les satisferait et leur permettrait de rompre le lien avec D.

Comment les habitants de l’Arche étaient-ils éclairés pendant tous ces jours où la pluie tomba et où l’arche flottait en attendant qu’il fût possible de descendre sur la terre ferme ?

L’homme fut « créé à l’image du Créateur » nous affirme la Torah cependant, il est indéniable que si le corps de l’homme avait été aussi lumineux que celui d’HaShem il nous serait impossible de nous regarder les uns les autres à cause de l’intensité de l’éclat de nos corps. Aussi nous expliquent les Sages, par une sorte de filtrage particulier, nos corps perdirent de cette intensité lumineuse qui se transforma en matière.

Cette lumière  peut revenir de par la force de notre Foi (Emouna) en D et de notre confiance en Lui. Lors du déluge, Noé et ses enfants, avaient confiance en D et, ceci fut suffisant pour que leurs étincelles jointes ils puissent éclairer l’arche pendant la période où elle fut portée par les flots !

Caroline Elishéva REBOUH

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