En France, Netanyahu nie avoir demandé à Macron de sortir de l’accord nucléaire iranien

Au deuxième jour de la visite éclair en Europe, le Premier ministre israélien a déclaré ne pas se concentrer uniquement sur les discussions avec le président Macron pour exiger à tout prix que la France quitte l’accord, car il pense que « les réalités économiques décideront de la tournure de l’affaire », mais il maintient que le temps est venu d’exercer une pression maximale sur l’Iran », ajoutant qu’il« n’a rien à faire » du tout en Syrie.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré mardi soir « qu’il est temps d’exercer une pression maximum sur l’Iran » pour s’assurer qu’il n’acquiert jamais une arme nucléaire, mais a insisté sur le fait qu’Israël n’a jamais essayé de convaincre la France de se retirer de l’accord nucléaire iranien.

Flanqué par le président français Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse conjointe à Paris, le Premier ministre israélien a commencé par vanter les valeurs partagées par leurs pays respectifs, avant de se concentrer sur les menaces posées par l’Iran.

« Je tiens à préciser que je n’ai pas demandé au président Macron de quitter l’accord. Je pense que les réalités économiques vont décider de cette question, c’est la raison pour laquelle ce n’est pas ce sur quoi nous nous sommes concentrés, en fait », a déclaré Netanyahu. « Ce sur quoi nous nous sommes concentrés et sur quoi je me suis concentré, c’était d’arrêter l’agression iranienne dans la région. »

Une condition préalable à la paix dans la région est d’œuvrer pour une Syrie reconstruite, a déclaré Netanyahou, et pour ce faire que « l’Iran quitte la Syrie, toute la Syrie. Il n’a rien à faire là. « 

Netanyahou a également affirmé que le contenu de l’accord nucléaire iranien, présent ou futur, le préoccupait moins que d’empêcher Téhéran de construire la bombe.  

« Mon intérêt n’est pas d’opter pour tel ou tel accord. Mon intérêt est de faire en sorte que l’Iran ne possède pas d’armes nucléaires « , a déclaré le Premier ministre lorsque la salle a été ouverte pour les questions.

« Je n’ai pas demandé à la France de se retirer du JCPOA (le plan d’action global commun, connu sous le nom d’accord Iranien) parce que je pense qu’il va fondamentalement se dissoudre de lui-même, par la vague des forces économiques », a-t-il réitéré, en réponse à une question d’un journaliste.

 

Le Premier ministre Netanyahu et le président Macron en conférence de presse conjointe (Photo: Reuters)

Le Premier ministre Netanyahu et le président Macron en conférence de presse conjointe (Photo: Reuters)

 

« Nous faisons tout ce que nous pouvons pour empêcher les desseins agressifs de l’Iran qui, finalement, déstabilisera, non seulement le Moyen-Orient dans leurs efforts pour conquérir le Moyen-Orient, mais déstabilisera l’Europe et le monde », a dit Netanyahu en rappelant au président français les attaques terroristes qui ont frappé la France et ont fait 250 morts.

L’Iran, a insisté le Premier ministre, ne cherche pas seulement à développer des armes nucléaires, mais également à déplacer d’autres armes vers la Syrie pour prendre pour cible Israël, une situation que « nous ne pouvons pas accepter », a t-il déclaré.

« Je veux dire que cette position est commune à l’heure actuelle à travers le Moyen-Orient, non seulement pour nous Israéliens, mais aussi pour beaucoup de pays arabes qui sont eux-mêmes menacés par l’agression iranienne. »

Netanyahou s’est également attaqué aux violences meurtrières qui ont frappé ces dernières semaines la frontière de Gaza, dans le but de démystifier l’idée qu’Israël ait tué des manifestants pacifiques.

« Ce que vous avez vu, ces dernières semaines, ne sont pas des manifestations pacifiques. Ce sont des émeutes violentes organisées par le Hamas. Ils utilisent des boucliers humains … Ils veulent kidnapper des Israéliens, ils veulent assassiner des Israéliens. Ces manifestations sont organisées par le Hamas, elles sont payées par le Hamas et elles cherchent à prendre d’assaut Israël, à capturer des civils ou des soldats près de la barrière », a poursuivi Netanyahou. 

 

 (Photo: Reuters)

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« Ils brûlent nos champs. Ce ne sont pas des civils … Ce n’est pas ce qui apparaît et c’est quelque chose contre quoi nous avons le droit de nous défendre », a-t-il insisté.

D’autres pays arabes non identifiés dans la région, a déclaré M. Netanyahu, sont fatigués du conflit et ont reconnu une convergence d’intérêts avec Israël, à la fois, en termes de sécurité et de progrès économique.

« Ici aussi, je pense qu’il y a un changement d’attitude dans certaines parties du monde arabe parce qu’ils le comprennent. Ils sont malades et fatigués de cette guerre contre Israël, de cette tentative de détruire Israël. Ils comprennent qu’il existe un partenariat potentiel avec Israël « à la fois contre l’Iran et d’autres menaces et pour un « avenir meilleur ».

« Je pense que vous devriez savoir ce qui se produit sous la surface. Il y a un changement « , a-t-il dit.

S’exprimant devant Netanyahu, M. Macron a déclaré que la France continuerait de travailler dans le cadre de l’accord existant, qu’elle considère comme le meilleur moyen de contrôler l’activité nucléaire de l’Iran. Le président français a déclaré qu’il ne voyait pas comment la sortie de l’accord nucléaire contribuerait à améliorer la stabilité régionale.

 

 (Photo: Reuters)

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Comment peut-on « penser qu’une absence totale de contrôles et d’engagements est meilleure que le cadre de 2015? » a t-il demandé.

L’Iran a informé mardi l’organe de surveillance nucléaire de l’ONU, l’AIEA, qu’il augmentera sa capacité d’enrichissement nucléaire dans les limites fixées par l’accord de 2015.

Macron a également soulevé mardi la question des territoires palestiniens, exprimant sa « condamnation de toute forme de violence envers les civils et en particulier, ces dernières semaines à Gaza ».

Les deux dirigeants se sont ensuite rendus au Grand Palais voisin pour inaugurer une exposition sur les innovations israéliennes, dans le cadre d’une série d’événements commémorant le 70e anniversaire de la fondation d’Israël.

Quelques dizaines de manifestants sont apparus sur l’avenue des Champs-Elysées à proximité du site d’exposition pour réclamer l’annulation des événements et dénoncer ce qu’ils ont appelé les «crimes de guerre» d’Israël.

La police française était en force autour du Grand Palais, rompant la chaîne des groupes de manifestants.

Netanyahu a commencé son voyage européen à Berlin lundi. Après sa visite en France, il se rendra en Grande-Bretagne pour rencontrer la Première ministre Theresa May, dans le but de rallier le soutien des alliés contre l’Iran.

Première parution: 06.05.18, 21:08

Alexander J. Apfel et Associated Press | Dernière mise à jour le: 06.05.18, 22:11
Adaptation : Marc Brzustowski

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