Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a exprimé mardi auprès de la chancelière Angela Merkel son inquiétude « devant la montée de l’antisémitisme », au surlendemain d’élections parlementaires en Allemagne marquées par la percée historique d’un parti populiste.

« Israël est inquiet devant la montée de l’antisémitisme observée ces dernières années de la part d’éléments politiques de droite comme de gauche, ainsi que d’éléments islamistes », a dit M. Netanyahou lors d’un entretien téléphonique avec Mme Merkel.

Le Premier ministre a appelé le prochain gouvernement allemand à agir pour renforcer ceux « qui, en Allemagne, acceptent la responsabilité historique » de leur pays dans le génocide juif.

Il s’est gardé d’évoquer précisément et a fortiori de réprouver la percée historique de la droite populiste allemande, l’AfD, arrivée troisième des élections de dimanche.

Cette percée de l’AfD parachève une virulente campagne dominée par le discours anti-islam et anti-immigration.

Une « responsabilité historique »

Si l’AfD n’est pas répertoriée comme étant d’extrême droite par les autorités allemandes et se défend de tout antisémitisme, elle est parcourue par un courant de plus en plus fort proche de la mouvance néo-nazie et aux tendances antisémites.

Un membre de l’AfD, Björn Höcke, a qualifié en janvier le mémorial de l’Holocauste à Berlin de « mémorial de la honte ».

La « responsabilité historique » de l’Allemagne dans le génocide juif est un élément fondateur de ce qu’il est convenu d’appeler la « relation spéciale » entre Israël et Berlin.

L’Allemagne est ainsi l’un des soutiens les plus fermes d’Israël au sein de l’Union européenne.

Les relations bilatérales se sont toutefois rafraîchies ces derniers mois, notamment au sujet des implantations israéliennes en Cisjordanie, critiquée par Berlin.

GALI TIBBON, ABIR SULTAN (AFP/Archives)Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (d) a annulé mardi une rencontre avec le chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel (g) à la suite d’une dispute inhabituelle sur le programme du ministre. GALI TIBBON, ABIR SULTAN (AFP/Archives)

Elles ont connu un rare accroc public en avril quand Benyamin Netanyahou a annulé une rencontre avec le chef de la diplomatie allemande, Sigmar Gabriel. Au cours de sa visite en Israël, M. Gabriel avait refusé de renoncer à rencontrer des représentants de deux ONG de gauche défavorables au gouvernement israélien.

Deux mois auparavant, Berlin avait annoncé le report de consultations germano-israéliennes, la chancelière Angela Merkel voulant, selon la presse israélienne, manifester son mécontentement après l’adoption d’une loi en faveur des habitants des implantations.

Lors de leur conversation mardi, Mme Merkel a souhaité que ces consultations aient lieu « aussitôt que (son) nouveau gouvernement sera mis en place », d’après le bureau du Premier ministre.

i24news

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