Le chef du Mossad est « 100% certain »que l’Iran tente, à tout instant, d’acquérir la bombe atomique

Lors d’une rencontre à huis-clos, Yossi Cohen a réaffirmé que l’accord nucléaire d’Obama est une « terrible erreur », « qu’il doit être modifié de fond en comble ou envoyé à la casse »

Yossi Cohen, the head of the Mossad, is seen in a committee meeting at the Israeli parliament on December 8, 2015. (Yonatan Sindel/Flash90)

Yossi Cohen,le patron du Mossad,lors d’une rencontre de commission au Parlement Israélien le 8 Décembre 2015 -Il était Conseiller à la Sécurité Nationale-. (Yonatan Sindel/Flash90)

JERUSALEM (AP) — Le grand patron du service des Renseignements du Mossad est « à 100% certain » que l’Iran demeure totalement engagé à développer une bombe nucléaire, à l’heure qu’il est, et il pense que la communauté internationale doit modifier l’accord nucléaire avec la République Islamique, ou le mettre eu rebut.

Yossi Cohen, qui dirige l’ombrageux service d’espionnage, a tenu des discussions à propos du programme nucléaire iranien et livré sa propre évaluation de la situation, lors du’un récent débat à huis clos avec des responsables de premier plan, selon une personnalité qui a assisté à cette rencontre.

Cohen a désigné cet accord nucléaire comme représentant une « erreur magistrale », en disant qu’il permet à l’Iran de conserver les éléments-clés de son programme nucléaire et qu’il supprimera les autres contraintes restantes dans à peine quelques années.

« Alors l’Iran sera capable d’enrichir suffisamment d’uranium pour monter tout un arsenal de bombes nucléaires », a démontré Cohen, selon ce participant à la rencontre, sous condition d’anonymat parce que discutant d’un dossier sécuritaire classifié.

Le Ministre iranien des affaires étrangères Mohammad Javad Zarif assiste à une rencontre des ministres des affaires étrangères des états du littoral de la Mer Caspienne à Moscou le 5 décembre  2017. (AFP/Kirill Kudryavtsev)

Cohen a aussi critiqué la décision d’alléger les sanctions contre l’Iran,en disant qu’elles résultaient de « l’augmentation significative » de l’agression menée par l’Irna et il a souligné le développement continuel de son  programme de missiles balistiques de longue portée

« En tant que chef du Mossad, je suis 100% certain que l’Iran n’a jamais abandonné sa vision nucléaire militaire, pas une minute, pas un seul instant. Cet accord permet à l’Iran d’accomplir cette vision », a déclaré Cohen. « C’est pourquoi je pense que cet accord doit être modifié de fond en comble ou jeté à la corbeille. Le refus de le faire constituerait une menace grave contre la Sécurité d’Israël ».

Ces commentaires de Cohen se sont exprimés lors d’intenses discussions, quant à l’avenir de l’accord nucléaire de 2015, lors duquel l’Iran aurait accepté un infléchissement et des inspections de son programme nucléaire, en l’échange de l’allègement des sanctions internationales.

Son analyse s’aligne étroitement sur celle du Premier Ministre Binyamin Netanyahu, dans une période où le dirigeant israélien espère que le Président américain Donald Trump va pouvoir négocier des changements profonds. La question avait déclenché des débats au sein de la communauté de la sécurité, certaines voix tenant à pointer les aspects positifs de l’accord, en cela qu’il reportait à plus tard le développement effectif du nucléaire iranien.

Trump a tracé une date-butoir à la mi-mai, pour des modifications, tout en menaçant également de se retirer de l’accord. Cependant, il demeure peu évident de savoir si un compromis peut être atteint et comment l’Iran pourrait réagir.

Le Président U.S Donald Trump rencontre le Premier Ministre Benjamin Netanyahu dans le Bureaue Ovale de la Maison Blanche le 5 Mars, 2018, à Washington. (AP Photo/Evan Vucci)

Le peu d’estime que Trump porte à cet accord a été accueilli comme une excellente nouvelle par Netanyahu. Le dirigeant israélien est un opposant majeur à cet accord, disant qu’il ne comporte pas assez de garanties pour pouvoir empêcher l’Iran d’obtenir la capacité de développer des bombes nucléaires dès l’expiration des restrictions de l’accord. +

Israël et l’Iran sont des ennemis jurés et Israël identifie l’Iran comme sa menace prioritaire, en citant entre autres son programme nucléaire, sa rhétorique génocidaire, son soutien au Hezbollah et son développement de missiles de longue portée.

Mais encore, cet accord a aussi provoqué de vifs débats dans les rangs des services sécuritaires et de renseignements israéliens (un de ses prédécesseurs, Meir Dagan, s’opposait à Netanyahu sur ce point). En tant que patron d’une agence hyper-puissante et que conseiller proche de Netanyahu, Cohen est d’autant plus une voix influente.

D’autres responsables, autant à l’active que retraités, ont adopté des approches plus nuancées, en se focalisant aussi sur les aspects positifs de l’accord.

Lors d’une récente interview, le Lieutenant-Général Eisenkot déclarait au journal Haaretz qu’il est au courant de ml’absence de violations par l’Iran des conditions de l’accord, bien qu’il dise qu’il observe étroitement et qu’il peu supposer que l’Iran opère secrètement. +

« Si ses intentions changent, nous le sauront. Jusqu’à présent, l’accord, avec tous ses défauts, fonctionne et il reporte d’autant la réalisation de la vision nucléaire iranienne, de 10 à 15 ans », selon ses propos rapportés par le Haaretz.

© Marc Brzustowski avec Associated Press

 

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Muntz Patrick Nathan

Je suis un intellectuel juif de Bruxelles. Je veux bien croire Cohen qui dirige le Mossad que le régime iranien n’a jamais cessé de vouloir la bombe atomique. Bien sûr, les dirigeants de Téhéran pensent que cette bombe leur donnera l’occasion de dominer le monde et les institutions musulmans, mais aussi l’occasion concrète d’affaiblir gravement Israël. Ce sont là les deux premiers objectifs décidés par le congrès du parti au pouvoir à Téhéran à la fin 2015 (ou fin 2016 ?). Même si Téhéran perd la guerre avec Israël, comment l’Etat juif se relèvera-t-il s’il doit subir un demi-million (surtout juifs bien sûr) de morts ?
A. J’aimerais qu’on m’explique quels sabotages Israël (et peut-être les USA) a réussi contre l’Iran durant la dernière décennie (2008 à 2018) et qui expliquent qu’Israël semble avoir dépassé la grande peur de voir l’Iran atteindre, sous la présidence Obama, la capacité nucléaire militaire. J’ai encore plein d’articles de la presse qui informaient notre opinion publique des sueurs froides des politiques et des officiers supérieurs de Tsahal. B. J’aimerais aussi comprendre quelles différences en ce printemps 2018 il y a entre les capacités des missiles intercontinentaux iraniens (dont on dit qu’ils sont de plus en plus puissants, précis et de plus longue portée) et celles (les capacités) des israéliens. C. Ensuite qu’on m’explique ce qui se passe avec les S 400 présentés depuis une décennie comme le missile anti-missiles et anti-aérien le plus moderne du monde et dont Israël craignait de le voir entre les mains de l’Iran islamiste. Ces S 400 furent-ils rattrapés et par qui, ou bien sont-il dépassés par un dernier-né russe ? Ou bien Israël accède-t-il à sa technologie par ses propres recherches, par son propre espionnage ou par des cadeaux technologiques de Poutine pour maintenir un peu l’équilibre israélo-iranien (sous l’engagement ferme d’Israël de ne rien laisser communiquer de cet armement aux Américains) ? D. L’arrivée récente des Su 57 en Syrie. Quels sont les points forts ou faibles de ces nouveaux appareils russes face au F 35 Stealth (avions de la 5ème génération). D’ailleurs, combien de F 35 sont-ils entre les mains de Tsahal sur les 50 commandés sous la présidence Bush ? E. Le Merkava 4, char lourd standard de Tsahal, a quelles faiblesses face au T 90 russe ? En quoi, certains points forts du char Abrams XM 1 peuvent-ils être copiés par Tsahal pour tenir tête au T 90 russe ? Est-il imaginable que Poutine vende des T 90 à Israël (qui le lui a certainement proposé) ou bien Poutine a trop peur que les Américains analysent ce char ou bien est-il subjugué par le guide de la révolution au point de ne pas oser vendre ses propres armes à un tiers que lui interdit Téhéran ? F. Face aux Dauphins israéliens construits à Hambourg et l’accord de madame Merkel pour une 2ème série de six à vendre à Israël, quel accord technologique l’Iran a-t-il obtenu ou tente-t-il d’obtenir de Poutine pour lui acheter des sous-marins de pointe ? G. Quel est le vrai risque de guerre israélo-russe (que Natanyahou tente d’empêcher à tout prix) au cas ou un conflit ouvert éclate entre Israël et l’Iran qui pousserait loin (avec des attaques massives chimiques par missiles) et mettrait Jérusalem le dos au mur ? Scénario improbable avant 3 ans mais pas impensable. H. Quel deal théorique serait-il possible, je veux dire imaginable à la limite entre Assad et Natanyahou pour que le régime syrien n’invite plus l’Iran à stationner ses troupes en Syrie ? Quel est l’avancement de la politique de remplacement des Sunnites par les Chiites en Syrie (avec des chiffres et des années) ? Qu’Est-ce que l’Iran contrôle-t-il réellement en Syrie ? Qui peut maintenant répondre de façon argumentée à (au moins une partie de) ces huit (8) questions (de A. à H) ? Nathan ou Bâtondepessah de Bruxelles.