Moscou négocie les conditions d’une trêve turco-syrienne à Afrin

 

Un affrontement armé entre les armées turque et syrienne autour de l’enclave d’Afrin a été évité de justesse cette semaine, par l’intervention russe. Les Etats-Unis étaient également dans le tableau. Les sources des renseignements militaires révèlent que Moscou a établi un centre de commandement visant à orchestrer une trêve sur la base aérienne de Khmeimim à Latakia.

Les mesures militaires prises  jusqu’au mercredi 21 février dans l’enclave du nord de la Syrie correspondaient moins à une escalade qu’à des manœuvres pour garantir qu’aucun camp ne cède de terrain à l’autre avant que l’accord n’entre en vigueur. Les troupes ont fait mouvement, dont les armées turque, kurde et syrienne, ainsi que des Chiites afghans pro-Assad et des milices Shabiha alaouites, au lendemain de tirs de l’artillerie turque visant à bloquer ces mouvements de troupes.

Le consentement des chefs des YPG kurdes à l’entrée des forces syriennes à Afrin faisait partie de cet accord. Il a été accordé en l’échange d’une garantie, de la part de Moscou, que les Syriens ne demeureraient pas sur place in ne s’ingéreraient dans les décisions du gouvernement local kurde.

Les dirigeants kurdes ont décidé de saisir leur chance dans cet accord de trêve négocié par Moscou, plutôt que de défier les tanks turcs dans des batailles de rue. Le Président turc Recep Tayyip Erdogan, pour sa part, a choisi d’acquiescer, face à la menace inflexible de Moscou d’abattre tout avion de guerre turc entrant dans l’espace aérien au-dessus de cette enclave.

Les Russes n’ont pas fait fléchir leur position à ce sujet, même après que le président turc ait fait le geste d’envoyer Hakan Fidan, son directeur des renseignements, le MIT, pour débattre avec les généraux russes sur la base aérienne de Khmeimim, le premier responsable de l’OTAN a y avoir jamais mis les pieds.

Mais, sans couverture aérienne, les troupes turques n’ont aucun espoir de vaincre les défensurs kurdes de l’enclave d’Afrin et de fait, le Président turc s’est incliné devant cette proposition de trêve, même si son opération « Rameau d’Olivier », qui dure depuis plus d’un mois, devait s’avérer n’être que ce qu’elle est : un échec total. Son armée a difficilement pu couvrir plus de quelques kilomètres (on parle d’un total de 10% de territoire kurde sous sa botte), quand elle s’est trouvée face à face, non plus seulement avec les résistants kurdes, mais aussi, à présent, avec les milices alliées de l’armée de Bachar el Assad.

Le dirigeant syrien, au contraire, pense être le vainqueur. Sans même avoir besoin de tirer un seul coup de fusil, son armée a regagné de la présence sur un territoire où son régime avait perdu le contrôle, dès le début de la guerre civile, par une sorte d’accord tacite avec les Kurdes syriens.

Les sources des renseignements militaires affirment que le centre de commandement spécial pour Afrin, fonctionne toujours, sur la base aérienne russe, puisque rien n’a encore été résolu et que les tensions demeurent fortes à Afrin. Les adversaires sur place sont incapables de dire combien de temps cette trêve pourrait durer et chacun reste à son poste et se tient prêt à un nouvel éclatement des hostilités.

  

Adaptation : Marc Brzusowski

Moscow brokers provisional Turkish-Syrian truce in Afrin

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