A l’arrière des façades du XVIIIe se cachent les vestiges d’un ensemble hébraïque exceptionnel, témoin de la place tenue par la communauté juive dans l’histoire du fabuleux essor médiéval de Montpellier.
La communauté juive de Montpellier
L’histoire
Au Moyen âge, Montpellier fasait partie de la Provincia (Provintzia) « nom juif désignant les régions non rattachées au royaume de France » Tsarfat désignant alors la France du nord (2). La région est riche d’un ancien passé juif, notamment dans les villes de Narbonne, Nîmes, Perpignan, Montpellier et ses environs (Lunel, Posquières – actuelle Vauvert)… Des écoles fameuses s’y sont développées, des rabbins célèbres y ont enseigné au Moyen âge (3).
La présence juive dans la ville de Montpellier est probablement aussi ancienne que la ville (crée en 985). Dans son testament (1121), Guilhem V, seigneur de la ville défend à ses héritiers de nommer des Juifs comme officiers de justice). Les vestiges d’un ensemble cultuel juif comptant parmi les plus anciens d’Europe subsistent sont découverts au centre de la ville près de la Préfecture. Ils datent des 12e-14e siècles. Classés au titre des Monuments Historiques en 2004, ils comprennent un mikveh, une synagogue (plus de 10 m. de façade) et des bâtiments annexes (maison d’étude, maison de l’Aumône). Ils sont en cours de restauration au cœur de la ville (rue de la Barralerie). Le mikveh peut se visiter. Le rabbin Abba Mari a été l’un des acteurs de la controverse autour de la place des études philosophiques dans le Judaïsme, et autour de l’œuvre philosophique de Maïmonide qui avait des partisans à Montpellier à cette époque.
De grands maîtres ont vécu dans la région. A Narbonne la présence juive est attestée au 5ème siècle. Au siècle suivant, la situation des Juifs se dégrada sous la domination des rois Wisigoths mais Charlemagne leur accorda ensuite des privilèges, dont celui de posséder des domaines héréditaires et d’avoir un « roi » (Nassi).
Un jeu de mot sur le nom de la ville de Narbonne indique son rôle dans la diffusion de la Torah dans le monde juif : « Ner Bina » signifie ‘lumière de l’intelligence’. A Lunel une yéchiva se développa au 10e siècle jouant un rôle essentiel pour l’étude de la Torah et la pensée occidentale (traductions des œuvres philosophiques et scientifiques de la Grèce et de l’Orient). Une autre yéchivaimportante était située à Posquières (actuelle Vauvert) d’où rayonnait notamment l’autorité de R’ Abraham fils de David (le Raavad). De grands maîtres vécurent dans la région parmi lesquels: R’ Mena’hem haMéïri à Perpignan et R’ Yédaya haPénini Béderchi à Béziers.
Les Juifs de Montpellier ont joué un rôle notable dans la création de la Faculté de médecine dont Jacob ben Mahir fut l’un des doyen (1300). A Montpellier travailla l’astronome marseillais Makhir ibnTibon (1240-1308), connu sous le nom de Don Profiat a été l’auteur d’un calendrier qui eut droit aux éloges de Nicolas Copernic et de Johannes Képler.
Après une première expulsion de Montpellier (1305), R’ Chim’on ben Yossef dit En Duran de Lunel écrivait : « Grand mont de Montpellier, des pierres duquel ont été extraits des joyaux,… mont que Dieu a aimé, palais où il avait établi sa demeure ! La muraille… de la foi l’entoure… Les sciences exultent dans ses rues. Sur ses demeures, les troupeaux de sages se reposent et se nourrissent d’exégèse, de Talmud et de Michna…».
Les Juifs ont été rappelés dix ans plus tard pour être de nouveau chassés entre 1322 et 1360. Leur quartier ayant été convoité en 1365 ; une nouvelle synagogue sera implantée dans un quartier moins salubre peu avant l’exil de 1394. L’édit d’expulsion de 1394 mettra fin à cette effervescence intellectuelle et économique. L’édit d’expulsion restera en vigueur jusqu’à la Révolution de 1789.
A partir du 16ème siècle des Juifs s’installent de nouveau dans la région : d’abord quelques juifs espagnols convertis pratiquant en secret leur religion. En 1680, les Juifs furent de nouveau expulsés car la corporation des commerçants le souhaitait: leurs marchandises furent saisies. Au 18ème siècle, ils obtinrent de nouveau le droit de commercer dans la ville.
Depuis le milieu du 20e siècle
Années 40 et 50
La communauté juive fut pratiquement réduite à néant pendant la Seconde Guerre mondiale. A noter la remarquable action de plusieurs Justes des Nations qui sauvèrent des Juifs français ou étrangers dans la région.
A la fin des années 1950, une toute petite communauté existait à Montpellier: des Juifs ashkénazes pour l’essentiel ainsi que quelques familles de Juifs ayant quitté la Tunisie après l’indépendance de ce pays, des étudiants et un Rabbin, Monsieur le Rabbin Khan, venu de Strasbourg. Il organisait les offices en son domicile (Avenue de Lodève) qui servait aussi pour quelques réunions communautaires. Il passait commande de la viande, et des poulets.
Après 1960
lAvec l’agravation des événements d’Algérie et l’arrivée en France des Juifs rapatriés, certains s’établirent à Montpellier et sa région, dont des fonctionnaires mutés. L’Association cultuelle israélite a été créée dans ce contexte, par le Président César Uziel. Avec le Fond Social Juif Unifié, l’ACI a acheté ultérieurement un bâtiment avec l’aide de Simon Zylberman : la « villa des oeillets » sise au 18 de la rue Ferdinand Fabre, près de l’actuel Centre communautaire Mazal Tov. Un centre communautaire a été parallèment créé sous forme d’association.
Montpellier: huit siècles de présence juive
Les travaux de l’historien Mickaël Iancu sur les juifs des terres d’oc font autorité. Aujourd’hui, son nouveau livre, Les Juifs de Montpellier et des terres d’oc (Cerf), page après page, nous restitue une multitude de personnages juifs qui écrivirent l’histoire de la communauté juive du Languedoc et au-delà, une page de l’histoire des juifs des rives de la Méditerranée.
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Je me permets de vous signaler que mon père le grand rabbin Schilling a recréé de toute pièces la communauté juive de monpellier de 1940 à 1942
Je me permets de vous signaler que mon père le grand rabbin Schilling a recréé de toute pièces la communauté juive de monpellier de 1940 à 1942
Ce qu’il faut préciser c’est que tous les sites juifs de Montpellier notamment le mikvé et la synagogue sont trés profondemment enterrés et qu’il existe sans doute d’autres sites magnifiques sous nos pieds.
Bernhard Blumenkranz nous parlait en 1966 de ladéplorable hsitoriographie juive Pleurnicharde Larmoyante qui cachait des SIECLES de vie riche d’harmonie et de sciences : j’ai aussi retneu du Moyen Âge moyen une Litanie de fuites de massacres et deruines alors que l’Archive donne à voir EN MÊME TEMPS (?????) les privilèges et la bienfaisance des Nobles et rois et empereurs divers à l’égard des juifs et de leurs communautés :Penser toujours aussi que: s’il sepassait à l’époque,d’horribles chises à Toulouse, il ne se passait RIEN AILLEURS, à 4 8 ou 10 jours de route à cheval et bien davantage à pied pour le Commun qui ne possédait pas de chavaux de selle! De plus, se souvenir que l’époque était rude et que les juifs n’étaient pas seuls à pâtir de l’Hérésiomanie catholique et rudesse populaire….
L’histoire des juifs au Moyen-Age est jalonnée de périodes de persécutions et d’accalmie créant les conditions de l’essor des juifs dans la cité et le Languedoc: Narbonne, Lunel n’ont pas rougir devant Montpellier. On découvre depuis les années 1970 l’impact des juifs dans leurs régions d’implantation…
Bonjour
Je suis de la communauté juive de Nimes, je voudrais savoir comment retrouver le nom d’une grande famille juive ashkénaze de Montpellier, nom assez compliqué
Ils avaient un fils qui s’appelait Eric et qui donnait des cours en psychiatrie a L’université de Montpellier.
Si mes souvenirs sont bons il me semble qu’il y avait dans le nom des W des Z et le Mark dedans. Bref y aurait il 1 repertoire avec tous les noms askhenase qui me permettrai de retrouver cette FAMILLE.
Cordialement
B. Aknin