Mireille Knoll, 85 ans, survivante de l’Holocauste retrouvée brûlée dans son appartement parisien (Crédit : Autorisation).

Un suspect qui boit beaucoup, se vante d’être « fiché S » et menace de « tout faire sauter » : quatre mois après le meurtre à Paris d’une octogénaire juive, Mireille Knoll, les enquêteurs continuent de fouiller dans le passé tourmenté de son voisin, Yacine Mihoub.

Des récents éléments de l’enquête dont a eu connaissance l’AFP apportent de nouvelles précisions sur la personnalité de ce jeune homme de 28 ans décrit comme isolé et instable.

Le 23 mars, le corps de Mireille Knoll, 85 ans, atteinte de la maladie de Parkinson, avait été retrouvé lardé de onze coups de couteaux et partiellement carbonisé dans son appartement parisien. Un crime rapidement qualifié d’ »antisémite » par la justice.

Un an après le meurtre d’une autre femme juive à Paris, Sarah Halimi, le drame avait suscité une marche blanche de milliers de personnes et relancé le débat sur un « nouvel antisémitisme » lié à l’islamisation de certains quartiers.

Des politiciens et d’autres personnes se tiennent derrière des bannières alors qu’ils se préparent à participer à une marche blanche à Paris le 28 mars 2018, à la mémoire de Mireille Knoll, une femme juive de 85 ans assassinée chez elle.
(Crédit : AFP / ALAIN JOCARD)

Mme Knoll a été « assassinée parce qu’elle était juive« , avait affirmé le président Emmanuel Macron.

Mais quatre mois après, le flou demeure sur le mobile antisémite et les deux suspects, qui s’étaient connus en prison, Yacine Mihoub, le fils d’une voisine et Alex Carrimbacus, un marginal de 21 ans connu pour vols, s’accusent toujours mutuellement du crime.

Mireille Knoll a-t-elle été tuée parce que juive ? « Je ne pense pas », avait répondu ce dernier aux juges le 13 avril, nuançant ainsi sa précédente version où il affirmait que son complice présumé « avait reproché aux juifs d’avoir les moyens financiers » lors d’une conversation avec la victime.

Il maintient en revanche que Yacine a égorgé la vieille dame aux cris d’ »Allah Akbar ». « Tout ce que dit Carrimbacus est faux », a balayé Yacine Mihoub lors de son dernier interrogatoire le 18 juin, a rapporté une source proche du dossier. Les deux hommes n’ont pas encore été confrontés et les juges d’instruction attendent une expertise ADN sur deux couteaux.

Une autre expertise – psychiatrique et médico-psychologique – est par ailleurs en cours s’agissant de Yacine Mihoub, déjà accusé de plusieurs violences par le passé, dont des abus sexuels sur la fille de 12 ans de l’aide à domicile de Mireille Knoll.

Faussement fiché S

En 2010, il est notamment soupçonné d’agression sur deux femmes dans un salon de massage asiatique. A l’époque, des experts qui s’étaient penchés sur lui, avaient conclu qu’il présentait une personnalité « de type narcisso-névrotique », avec « conduites transgressives facilitées par des excès alcooliques », sans toutefois relever de pathologie mentale majeure, selon des investigations versées le 3 juillet au dossier.

Il sera par la suite condamné en 2017 à une peine de prison pour agression sexuelle sur la fille de l’aide à domicile de Mireille Knoll, âgée de 12 ans. A l’époque, l’octogénaire, entendue par la police, prend sa défense, évoquant un « brave garçon ».

Une fois libéré en septembre 2017, il prétend à la conseillère de réinsertion sociale être « fiché S » (pour Sûreté de l’Etat), or, cela s’avère être faux.

Le jeune homme qui se vante également de faire du « trafic d’armes », est aussi connu des services anti-terroristes pour des menaces d’attentats à la bombe lancées contre un restaurant en 2010 et contre un établissement scolaire qu’il a fréquenté, en 2011. Il récidive à l’été 2014, menaçant de « tout faire sauter » dans un supermarché du XVe arrondissement de Paris qui veut le licencier pour consommation d’alcool sur son lieu de travail. Fanfaronnade ? Il est interné d’office peu après.

Gilles-William Goldnadel (Crédit : page Facebook)

Pour Gilles-William Goldnadel, avocat de la famille de Mme Knoll, « ce monsieur semble assez intéressé par la chose terroriste ».

Quand Yacine boit, « il lui arrive de couper ses veines et ses bras (…) Il va dans une cabine téléphonique et dit ‘alerte à la bombe’ », a raconté aux juges le 8 juin sa mère, le décrivant aussi comme menteur, a rapporté une source proche du dossier. Cette dernière est mise en examen, soupçonnée d’avoir nettoyé l’éventuelle arme du crime retrouvée chez elle.

Placé dans l’enfance, Yacine Mihoub entretient des rapports houleux avec sa mère. Dans le passé, il lui a reproché sa passivité quand il lui a appris avoir été victime à l’âge de 12 ans d’un « viol en réunion » à l’internat, selon une autre source proche du dossier. L’avocat du suspect a demandé que la procédure concernant ces faits soit versée au dossier.

AFP

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Guidon

La « justice » serait-elle en train d’avancer ses pions pour invoquer
 » l’irresponsabilité pénale » ? Que se passe t il dans ce pays ? Y a t il une politique sournoise et délibérée de faire des Juifs des cibles et d’exonérer les assassins ? Le but etant de detourner la haine entre anciens et nouveaux français vers les Juifs, qui selon certains, seraient de parfaits bouc-émissaires ?