Cette sidra Mikets se lit presque toujours pendant Hanouka et nous allons l’aborder d’une manière un peu particulière  en nous attachant au sens de la vision et de l’œil par conséquent !

En effet, Joseph se retrouve dans une situation très particulière puisqu’il séjourne dans la prison de Pharaon parce qu’il n’avait pas commis de crime de quelque nature qu’il soit bien qu’accusé à tort.

Or, en l’occurrence, Joseph qui était d’une beauté exceptionnelle, avait su « se » garder de la convoitise de la femme de Putiphar et des autres jolies femmes qui évoluaient dans le palais de Pharaon, les femmes jetaient des bijoux à Joseph pour qu’il lève ses yeux sur elles mais il ne cédait pas ; les midrashim racontent que la femme de Putiphar avait imaginé un stratagème pour obliger Joseph à l’admirer mais malgré les broches métalliques qu’elle lui avait fait enfoncer dans la chair pour l’empêcher de tourner son visage, il fermait ses yeux pour ne pas endommager sa vue comme l’écrira plus tard le prophète Isaïe dans un autre contexte  (XXXIII, 15) : « עוצם עיניו מראות ברע »  « ferme ses yeux pour ne pas regarder le mal ».

Maïmonide, statue au sujet de Hanouka que la seule mitsva importante est celle de l’allumage des lumières de Hanouka car il s’agit surtout de publier le miracle (pirsoumadénissa en araméen ou pirsoumhaness en hébreu).

A ce propos, le grand philosophe de Cordoue qui n’ajoute pas de commentaires spéciaux sur d’autres mitsvoth explique sa pensée à propos de cette mitsva rabbinique qu’est l’allumage de Hanouka.

 

Cette célébration qui dure 8 jours  est  d’une dimension messianique à divers égards :

A l’époque où les Grecs envahirent la Judée et voulurent atteindre à l’identité du peuple Juif en s’attaquant au spirituel : en interdisant la célébration du shabbat et la lecture de la Torah, en interdisant la célébration de la brith mila (circoncision) et en prohibant également la  proclamation de la néoménie (rosh hodesh).

Les Hellènes qui consacraient leurs idéaux à préserver la beauté, avaient une influence néfaste sur les Juifs au point de vouloir les « aveugler » aussi, l’allumage des lumières de la Menora dans le Temple ré inauguré, chassa-t-il les ténèbres imposées par l’envahisseur grec.

Au long de la semaine de Hanouka, chaque matin, nous lisons ce qui s’intitule la «parashat haNessiim » qui est prise dans la parashat Nasso et qui narre l’état d’esprit dans lequel les « nessiim »  (chefs, on dirait aujourd’hui les présidents) de chaque tribu apportaient chaque jour les sacrifices à faire au Beith HaMikdash.  A ce propos, Aharon, le Grand Prêtre s’affligea[1] et HaShem le consola en lui disant qu’il n’avait pas à céder à l’amertume car lui, le Grand Prêtre,  allume la Menora chaque jour !

Les exégètes s’étonnent de cette « piètre » consolation car la fonction du Cohen Gadol, en dehors de l’allumage de la Menora, était de faire fumer l’encens, de présenter les sacrifices, de bénir le peuple, de déclarer la pureté ou l’impureté des hommes ou des femmes et surtout, une fois par an, il devait de par son office demander pardon au Créateur pour tout un peuple ! En ce cas, pourquoi faire uniquement ressortir la Menora ?

C’est qu’HaShem savait que les deux Temples seraient détruits et que tout ce service pontifical ne pourrait reprendre que lorsque le troisième temple descendrait des cieux tout prêt à l’ère messianique. En revanche, ce qui serait toujours l’apanage des pontifes serait de toujours bénir le peuple chaque jour, chaque shabbat et chaque fête et, d’allumer[2] une fois l’an la hanoukia qui est une sorte de représentation de la menora du Temple.

Les tefiloth (prières) quotidiennes remplacent les sacrifices journaliers et nos sages préconisent pour qui devrait offrir un sacrifice (hatat, shelamim etc..) de lire la partie appelée « korbanoth » en spécifiant qu’il le fait à la place d’un sacrifice…

C’est la raison pour laquelle, en allumant la hanoukia nous proclamons que ces lumières sont saintes « hanérothhalaloukodesh hem » et que nous n’avons pas le droit de nous en servir pour un usage privé car elles représentent le Temple et sa sainteté.

Le Ben Ish Hay de Bagdad tire un parallèle très judicieux entre Hanouka, l’emplacement de la Hanoukia et le Messie (Mashiah)  : en effet,  le meilleur emplacement pour allumer la hanoukia est près d’un endroit où passent beaucoup de gens pour publier le miracle de Hanouka c’est-à-dire en conséquence ou près d’une fenêtre ou près de la porte d’entrée de l’habitation et dans la guemara de shabbat on précise : la mezouza à droite, le maître de la maison (avec son talith) au centre et la hanoukia à gauche.

Ainsi, en rassemblant les trois lettres initiales de ces trois éléments nous obtenons : tsadé(tsadik) pour le talith avec ses tsitsioth [talith metsouyetseth]mem pour la mezouza, et heth pour hanoukia ce qui forme le mot tsémah qui est l’autre nom du Mashiah : car la fête de hanouka durant huit jours à cette période, il y a forcément un shabbat, une mila et aussi un rosh hodèsh que les grecs avaient interdit aux Juifs d’observer et, de plus cette fête brise un cycle naturel et s’inscrit en conséquence dans un contexte messianique au-delà du naturel.

Les lumières sont à admirer et donc reliées au sens de la vue que nous devons préserver de toute impureté.

C’est parce que Joseph a su préserver son âme du mal et sauvegarder sa vue de visions impures qu’il fut destiné à des fonctions de roi en Egypte.

Lorsqu’on évoque Joseph on cite le verset 22 du chapitre XLIX : « ben poratyossef, ben poratâléâyin » que l’on utilise souvent contre le mauvais œil : « le rameau de Joseph est fertile……….. ».

Ensemble, en allumant ces bougies de Hanouka et en nous réjouissant, en montrant le miracle de Hanouka tout autour de nous, nous allons chasser les ténèbres de la haine gratuite et de l’ignorance pour faire valoir et faire briller la lumière de la Torah et d’Israël.

Hag Hanouka sameah.

Caroline Elishéva  REBOUH

[1] Car, sur les douze tribus cellede Lévy n’était pas assujettie à une présentation de sacrifices et, à la place de Joseph et Lévy, les tribus d’Ephraïm et Menashé apportaient les sacrifices.

[2] Une fois par semaine pour Shabbat, pour toutes les fêtes et pour Hanouka chaque jour pendant huit jours.

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