Michel Drucker était l’invité de l’émission de Ruquier « On n’est pas couché » hier soir et il est revenu avec les questions de L.Salamé et Y.Moix sur ses origines juives cachées par son père.

Rescapé d’une famille ayant connue la Shoah, le père de Drucker avait du mal à parler de ce passé douloureux à ses enfants et voulait même oublier ses racines.

Voici les propos forts de M.Drucker:

« Mon père à gommé tout cela (mes origines juives) », « Mon père nous a même fait baptiser (…), j’étais loin de la thora et du mur des lamentations ».

« j’ai toujours été partagé par un regard du coté d’Israël et d’être le plus objectif possible dans le conflit israélo-palestinien ».

« je n’y ai été qu’une seule fois en Israël et j’ai envie d’y aller maintenant ».

Voici la vidéo cela commence à 13,20 à 23 pour les propos sur son judaïsme:

SA REAL NEWS

Quand Michel Drucker évoquait sa judéité ( 2011)

Elias Levy, Reporter, February 17, 2011

Figure emblématique du paysage audiovisuel français, Michel Drucker, l’animateur le plus aimé des Français et de la Francophonie, évoque dans le deuxième volet de son autobiographie, Rappelle-moi, qui vient de paraître aux Éditions Robert Laffont, ses origines juives et l’itinéraire insolite de ses parents, Abraham et Lola Drucker, des Juifs originaires d’Europe de l’Est ayant établi leurs pénates en France au début des années 30. Michel Drucker dédie ce livre très poignant à celui qui fut son idole et son modèle, son frère aîné Jean Drucker, décédé brusquement en 2003.

Michel Drucker

En lisant ce récit émouvant on comprend pourquoi le célèbre animateur de Vivement Dimanche, une émission culte regardée chaque semaine par plus de trois millions de Français et plusieurs millions de téléspectateurs dans les autres pays francophones, refuse catégoriquement de recevoir dans ce rendez-vous dominical Marine Le Pen, qui vient de succéder à son père, Jean-Marie Le Pen, à la tête du Front National, un parti d’extrême droite qui a toujours banalisé la Shoah.

Nous avions rencontré en tête-à-tête Michel Drucker lors de son dernier passage à Montréal, au printemps 2008, où il était venu présenter le premier pan de son autobiographie, Mais qu’est-ce qu’on va faire de toi? (Éditions Robert Laffont). L’as des as de la Télévision française, qui a battu dans ce créneau un record de longé­vi­té -43 ans non stop de carrière-, nous avait alors parlé de ses parents décédés, de sa judéité et de ses futurs projets télévisuels -entrevue publiée dans l’édition du Canadian Jewish News du 17 avril 2008.

Michel Drucker a grandi dans une famille juive d’Europe centrale avec “son lot d’inquiétude et d’inaptitude au bonheur”.

“Comme dirait Nicolas Sarkozy, nous, les Drucker, sommes des Français de sang mêlé. Ma famille est originaire des Carpates, un terroir situé entre la Roumanie et l’Autriche, plus précisément de Czernowitz, devenue depuis Tchernovtsy, capitale de la Bucovine, qui fut turque avant de devenir autrichienne, puis rou­maine, puis russe. Aujourd’hui, cette ancienne ville de l’empire austro-hongrois est en Ukraine. Mon père s’appelait Abraham Drucker. Il était médecin. Ma mère, Lola Schafler. Ils sont arrivés en France dans les années 1930. Mes parents ne parlaient pratiquement pas français. Ils parlaient yiddish, roumain et allemand. Ils ont connu ce que tous les Juifs de l’époque ont connu: l’antisémitisme. En 1942, l’année de ma naissance, mon père a été arrêté par la Gestapo après avoir été dénoncé. Il a passé trente-six mois de captivité dans les camps d’internement de Drancy et de Compiègne.”

Comme il était médecin et qu’il parlait couramment l’allemand, les nazis ont considéré qu’Abraham Drucker serait un prisonnier Juif très utile.

“C’est ce qui l’a sauvé des wagons plombés  à destination d’Auschwitz-Birkenau. Ma mère, enceinte de moi, et mon frère Jean, âgé alors d’un an, ont été sauvés grâce au grand courage de Jean Lelay, dont j’apprendrais des années plus tard qu’il était le père de Patrick Lelay, ex-président de la Chaîne de Télévision française TF1. Jean Lelay fit croire aux officiers allemands que ma mère était son épouse. Sans sa précieuse protection et son hardiesse inouïe, très probablement que ma mère et Jean auraient été aussi déportés à Auschwitz-Birkenau. Après la Guerre, mon père s’est établi dans un petit coin de Basse-Normandie, où il est devenu un grand médecin généraliste”, nous raconta Michel Drucker.

Après la Guerre, voulant découdre à jamais l’étoile jaune et oublier l’antisémitisme, Abraham Drucker décida de baptiser au catholicisme ses trois fils, résolument convaincu que ça les aiderait à s’intégrer entièrement à la société française. Il tenait mordicus à ce que ses rejetons soient plus Fran­çais que les Français!

En dépit cette conversion au catholicisme, les enfants Drucker étaient-ils quelque peu conscients de leur judéité?

“Nous n’avons pas été élevés dans la tradition juive comme certains de nos copains. Nous étions des Français comme tout le monde, dit Michel Drucker. L’antisémitisme, je l’ai entraperçu, mais je ne peux pas vous dire que j’en ai souffert. Mes parents ont vraiment souffert de ce fléau morbide. Je suis persuadé qu’en 1942 mon père a été dénoncé pas seulement par un paysan du coin. Son départ en déportation a dû réjouir beaucoup de ses confrères de l’époque. L’antisémitisme dans les années 40, au fin fond des campagnes françaises, ça voulait dire quelque chose. Moi, j’ai senti l’antisémitisme bien plus tard, quand je suis rentré à la Télévision. J’ai reçu des lettres de menace, des croix gammées et des étoiles jaunes rayées furent badigeonnées sur le capot de ma voiture.”

La recrudescence de l’anti­sémi­tisme en France ces dernières années ne l’inquiète pas outre mesure.

“Malheureusement, les braises de l’antisémitisme ne se sont pas éteintes. Les Juifs seront toujours des boucs émissaires. Le racisme est la chose la plus stupide du monde. C’est un acte répugnant et grotesque. L’antisémitisme est un fléau abject. Haïr quelqu’un parce que la couleur de sa peau est plus foncée, c’est quelque chose que je n’arrive pas à saisir ni à comprendre. Aujourd’hui, le danger c’est Internet, qui véhicule des choses très positives, mais aussi des choses très délétères. Certains disent que si Internet avait existé pendant l’Occupation, dans les années 40 en France, ça aurait été un outil très violent car la Gestapo aurait gagné du temps puisqu’on lui aurait communiqué instantanément les adresses des Juifs à coffrer. Mais, avec Internet, le monde aurait su plus vite ce qui se passait en Allemagne et dans les camps d’extermination nazis.”

En ce qui a trait à l’antisémitisme, Michel Drucker est catégorique: la France n’est pas un pays antisémite.

“Aujourd’hui, l’antisémitisme est moins virulent en France que dans d’autres pays d’Europe. Cependant, nous devons être extrêmement vigilants. Je pense que l’antisémitisme en France s’est beaucoup atténué. Force est de rappeler qu’aujourd’hui, la plupart des grandes stars françaises sont d’origine juive: Jean-Jacques Goldman, Patrick Bruel, Gad Elmaleh, Arthur… Nicolas Sarkozy a aussi des origines juives. C’est la première fois qu’un Président de la République française a des origines juives. L’ancienne ministre de la Santé, Simone Veil, qui est la femme politique la plus populaire de France, l’actuel patron du Fonds Monétaire International (F.M.I.), Dominique Strauss-Kahn, l’ancien Premier ministre de France, Laurent Fabius… sont aussi Juifs. On ne peut pas dire qu’en France les personnalités publiques d’origine juive sont montrées du doigt. Pas du tout!”

Quel type de rapport Michel Drucker entretient-il avec le Judaïsme ?

“Avec un père qui s’appelle Abraham Drucker et une mère qui s’appelle Lola Schafler, c’est difficile de cacher sa judéité, dit-il. Je suis Juif et je le resterai toute ma vie. Quand on a un père qui pendant la dernière Grande Guerre a été dénoncé par des concitoyens et contraint de porter ­l’étoile jaune, comment ne pas être Juif jusqu’au bout des ongles? Nous étions Juifs, même si on n’allait pas à la Synagogue, on ne fêtait pas Kippour et on n’a pas été élevés dans la tradition religieuse juive. Je crois que je suis de plus en plus Juif. Pour preuve: j’ai de plus en plus envie d’aller découvrir mes racines identitaires dans la ville où mes parents ont grandi, Czerno­witz, en Ukraine. Il faut abso­lu­ment que je fasse ce voyage. J’ai toujours redouté d’y aller. Je n’ai pas encore eu non plus le courage d’aller à Auschwitz, mais je le ferai un jour.”


French TV host Michel Drucker recently published the second part of his autobiography, Rappelle-moi, in which he talks about his Jewish roots.

cjnews

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DUCHENE

quand il dit ne pas recevoir MLP.. anti sémite…désolée..parce que à gauche il ni y a pas d’anti sémites…??? FDG/NPA/PC/EELV…pro palestiniens qui accompagnent les manifs pro palo appelant au meurtre des juifs? quand nous votons à droite le FN en est exclu ,quand on vote à gauche les anti y sont inclus!!!

co-ass

bien dommage de vivre dans le silence de son origine…il s’est peut être privé d’une belle descendance bien française et qui nous aurait peut être bien servis!