Manuel Valls a défendu lundi son bilan lors de son deuxième discours annuel aux forces de sécurité, après une semaine de polémique sur les Roms qui lui vaut un large soutien dans l'opinion et l'opposition d'une partie de la gauche. /Photo prise le 23 août 2013/REUTERS/Charles Platiau

Le Premier ministre a rappelé à son ministre de l’Economie, qui est passé par les bancs de l’ENA, qu’il est un « produit de l’élite de la République ».

Décidément rien ne s’arrange entre Manuel Valls et Emmanuel Macron. Les deux hommes sont toujours à couteaux tirés. Alors que le premier reproche à son ministre de l’Economie de ne pas jouer assez collectif au sein du gouvernement, le second fait la sourde oreille aux mises en garde de son chef de gouvernement, tout en continuant à semer le doute sur son éventuelle candidature pour 2017.

Si depuis quelques mois, des tensions s’étaient fait sentir entre le Premier ministre et son jeune ministre, en moins de 24 heures, la guerre que se livrent les deux hommes vient de franchir une nouvelle étape, peut-être avant l’explosion. En effet, au lendemain du premier meeting de son mouvement En Marche qui s’est tenu à la Mutualité à Paris, Emmanuel Macron s’est montré plus provocateur que jamais.

Une nouvelle fois, Manuel Valls a rappelé à l’ordre son ingérable ministre, ce mercredi 13 juillet, à la sortie du Conseil des MinistresLe chef du gouvernement a ainsi reproché au probable candidat à la présidentielle qui se revendique « anti-système » de « céder aux sirènes du populisme ». Manuel Valls a également souligné qu’Emmanuel Macron était « un produit de l’élite de la République », puisqu’il était notamment passé par l’ENA.

On ne peut pas dénoncer un prétendu système en cédant aux sirènes du populisme quand, circonstance aggravante, on est soi-même le produit le plus méritant de l’élite de la République. S’il ne nomme pas explicitement son ministre, Manuel Valls a multiplié les attaques contre Emmanuel Macron. Il s’est, en effet, montré vindicatif dans un discours prononcé à huis clos devant les parlementaires de la majorité à l’occasion d’une réception donnée à Matignon pour la fin de la session au Parlement.

Je le dis en présence de ministres, de parlementaires qui ont toujours su montrer leur loyauté. L’éthique de responsabilité, c’est le devoir de clarté, pas l’entretien d’un climat, pourri par l’ambiguïté. A quelques heures de l’allocution du 14 juillet de François Hollande, Emmanuel Macron s’est ostensiblement mis en marche pour 2017. L’ancien banquier d’affaires qui n’a de cesse de se revendiquer comme un adversaire du système avait récemment parlé d’une « caste » politique, s’attirant un recadrage du Premier ministre sur les bancs de l’Assemblée.

Il est temps que tout cela s’arrête,  avait lâché Manuel Valls. François Hollande va-t-il profiter de son discours du 14 juillet pour remettre de l’ordre dans ses rangs ? Sans doute, va-t-il être contraint de faire un choix entre ses deux ministres, tant la situation ne cesse de s’envenimer.

AFP

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