Les terroristes du FPLP s’opposent au projet de Trump.

 

Au début de l’année 2018, l’administration américaine va proposer aux palestiniens un cadre territorial pour la création de leur futur Etat : s’agissant de la Cisjordanie, il devrait se cantonner aux zone A et B (soit 40 % de la Cisjordanie) sur lesquelles les palestiniens disposent déjà de prérogatives quasi souveraines. Par ailleurs, il devrait s’opérer un transfert partiel de terres situées en zone C (sous contrôle israélien) pour faciliter une contiguïté territoriale entre les blocs d’implantations palestiniennes. L’Etat palestinien comprendra également la bande de Gaza (40 km de long et 10 de large), sur laquelle les terroristes du Hamas (y exerçant le pouvoir depuis 2007), assurent vouloir se réconcilier avec le Fatah. Pragmatique, le Président Trump s’est bien gardé d’évoquer un quelconque partage de Jérusalem, ni n’a fait mention du retour de « ceux » que la communauté internationale qualifie (à tort) « les réfugiés palestiniens ».

Pour ce qu’il en est des dotations financières, une somme de 10 milliards de dollars devrait leur être allouée pour la création d’infrastructures (dont un aéroport à Gaza), et la construction de villes et de zones agricoles et industrielles. La création de cet Etat palestinien s’accompagnerait alors d’une normalisation entre Israël et les pays arabes du Moyen Orient, et la mise en place d’un front contre l’ennemi commun : la République Islamique d’Iran. (Le Chef d’Etat major de Tsahal, Gaddi Eizenkot, s’est déjà montré favorable à un échange de renseignements militaires avec l’Arabie Saoudite).

Pour faire admettre ce projet aux palestiniens, les Etats-Unis disposent de moyens de pression efficaces : en cas de refus de négocier, ils pourraient fermer la représentation de l’OLP à Washington mais aussi, stopper le financement de l’Autorité palestinienne. Jared Kushner (conseiller de Trump) a donc proposé cette configuration régionale au Prince héritier d’Arabie Saoudite, Mohamed Ben Salman qui s’est montré enthousiaste. MBS est donc chargé de convaincre Mahmud Abbas, ce qu’il a fait en proposant d’augmenter les dotations à l’AP de 7.5 à 20 millions de dollars.

Côté palestinien, la partie n’est pas pour autant gagnée. Mahmoud Abbas a parfaitement compris que l’implantation de l’Etat palestinien sur cette zone géographique sera définitive, c’est-à-dire qu’il ne sera plus possible de réclamer d’autres terres à Israël dans le futur. Aussi, souhaiterait-il que les limites du futur d’Etat palestinien fasse référence aux frontières jordaniennes de « 1967 » (qui n’ont jamais concerné les palestiniens) avec un échange de terres non conséquent. Dans un second temps, le plan de finalisation figerait les frontières définitives entre Israël et l’Etat de Palestine. (Bien évidemment, une telle occurrence ne se présentera pas : les palestiniens n’ont pas vocation à récupérer les terres abandonnées unilatéralement par la Jordanie le 30 juillet 1988, dont 60 % sont gérées exclusivement par Israël sur le plan civil, administratif et militaire en vertu des accords israélo palestiniens d’Oslo).

En réalité, non seulement Mahmoud Abbas aura du mal à accepter le projet (sauf à se faire éliminer le lendemain de la signature de l’accord) mais en outre, les palestiniens eux-mêmes (non associés au projet), n’en veulent pas. Dans les commentaires (qui n’ont pas tardé à fuser depuis l’annonce du projet), les palestiniens ne se privent pas de dire au Président américain, le bien qu’ils pensent de lui.

Pour les terroristes palestiniens du Front Populaire de Libération de la Palestine (dont l’objet est résumé dans le nom), le  peuple palestinien » (institué par la Charte Olp de 1967) est associé à la destruction de l’entité sioniste. Il n’est donc pas possible de renoncer à un pouce de la Palestine du mandat Britannique. Aussi le Comité Central du FPLP considère-il que le « plan Trump » est une déclaration de guerre « aux droits fondamentaux des palestiniens » (sic). (Alors que les palestiniens n’ont aucun droit particulier à faire valoir, sauf dans leur imaginaire). Pour lui, le plan viserait à « légitimer la Déclaration de Balfour infâme et coloniale » (sic).

Pour ce mouvement terroriste :  « Ce plan tenterait de renforcer la « sécurité » et la pérennité de l’occupation en effaçant le droit international et les résolutions des Nations Unies, en imposant la capitulation au peuple palestinien tout en laissant les colons libres de continuer leurs crimes contre le peuple palestinien en toute impunité, en particulier à Jérusalem et dans la Vallée du Jourdain, et en poursuivant la construction de milliers de logements coloniaux dans toute la Cisjordanie » (sic). La « domination américaine préconisée par l’Arabie Saoudite et l’entité sioniste serait renforcée « au détriment de la cause nationale » (sic).

Pour autant, comme les palestiniens sont de plus en plus isolés sur le plan international, ils sont amenés à se solidariser avec les autres mouvements terroristes qui soutiennent « leur cause », tels le Hezbollah chiite libanais.

Ainsi, les palestiniens se rapprochent-ils des mouvements chiites, contrairement aux Etats arabes du Moyen Orient qui se coalisent contre les pays d’obédience chiite : Iran, Yemen, Irak et Liban inféodé au Hezbollah. Aussi, voient-ils d’un mauvais œil le front américain, saoudien et israélien contre le Hezbollah.

Les terroristes du Front Populaire de Libération de la Palestine considèrent ainsi que la qualification de « terroriste » donnée au Hezbollah par la Ligue Arabe est un « acte de soumission au diktat de l’impérialisme étasunien et sioniste, et une agression contre la nation arabe toute entière ».

Pour le FPLP, « il n’y a aucune légitimité de la Ligue des États arabes lorsqu’elle combat la Syrie, justifie les crimes de guerre au Yémen, menace le Liban et reste muette sur le blocus de Gaza. Elle a perdu son rôle et ses objectifs et même sa rhétorique officielle sur le développement et l’indépendance » (sic).

Il fustige les décisions de la Ligue arabe qui consacrent le rapprochement saoudien et la coordination avec l’entité sioniste, qui se sont accélérés ces dernières semaines et sont devenus plus officiels dans une relation directe avec le plan américain visant au « règlement » par le biais du soi-disant « Accord du Siècle » impulsé par les Etats-Unis qui vise à liquider la Cause Palestinienne » (sic).

Bien évidemment, Le FPLP condamne « la position officielle de l’Autorité Palestinienne, qui a exprimé son accord avec la guerre saoudienne au Yémen » et son soutien à la « position de la Ligue arabe qui seraient opposées aux positions et aux principes de la nation palestinienne » (sic).

Le FPLP exige donc que les États Arabes rompent leurs relations avec l’ennemi sioniste, le Caire et Amman, et qu’ils démantèlent tous les accords avec « ce colonisateur criminel, et qu’ils s’opposent à tous les efforts de normalisation effectués aux niveaux officiel et officieux arabes ». Il exhorte ainsi les pays arabes à « ouvrir un dialogue avec la République Islamique d’Iran ». Il a enfin salué « le peuple yéménite qui n’a jamais cessé d’apporter tout son soutien pour le peuple palestinien et sa participation dans la juste lutte contre l’entité sioniste et ses agents » (sic).

Saluons donc le projet de Trump qui correspond à la réalité géopolitique régionale. Il présente juste un petit inconvénient : il est inacceptable pour les palestiniens.

Par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach

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דוב קרבי dov kravi

« La raison pour laquelle le conflit israélo-palestinien s’éternise, c’est qu’aucune opération militaire ni aucun engagement diplomatique par rapport aux dirigeants palestiniens n’a débouché sur une victoire d’Israël. » Cette proposition fait grimper le nombre de réponses positives à 65 % de l’opinion publique israélienne. Plus surprenant, les résultats montrent que, sur l’ensemble du spectre politique, on a conscience d’une façon générale que la victoire est nécessaire à Israël. Les résultats montrent également que cette conviction est partagée par la majorité de chaque sous-groupe d’électeurs – hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, adeptes de toutes les tendances du judaïsme, partisans du mouvement politique juif représenté au parlement.

Près de trente années de « processus de paix » ont rendu les relations israélo-palestiniennes pires que ce qu’elles étaient au départ. C’est pourquoi toute nouvelle tentative dans ce sens (comme celles entreprises actuellement par Donald Trump) n’est qu’un jeu de dupes. Ce ne sont ni les compromis, ni les « concessions douloureuses » qui mettent fin aux conflits mais bien, comme le montre l’histoire, l’abandon de la partie par l’un des protagonistes.

Briser la volonté de combattre des Palestiniens ne sera ni facile, ni agréable mais pensons que la seule alternative à cette option est la disparition d’Israël. L’acceptation d’Israël par les Palestiniens videra l’antisionisme de sa substance et incitera finalement d’autres Arabes et musulmans à leur emboîter le pas. La défaite profitera grandement aux Palestiniens qui pourront enfin mettre un terme à leur obsession destructrice de l’État juif et commencer à construire leur propre vie politique, économique, sociale et culturelle.
D.Pipes