Journalistes Iraniens / Getty Images

Les services iraniens menacent les journalistes, leurs familles et font chanter les médias internationaux pour s’assurer une couverture favorable

Les réseaux d’espionnage clandestins iraniens menacent et font chanter un très grand nombre de journalistes, en allant aussi loin que de prendre en otage et menacer des membres de la famille de ces reporters, dans le but de s’assurer une couverture favorable dans les médias internationaux, selon un nouveau rapport qui estime qu’au moins 50 journalistes d’envergure internationale se sont trouvés sous le coup de ces menaces, intimidations dans le cours de l’année qui vient juste de s’écouler.

L’Iran utilise ses réseaux d’espionnages et son système judiciaire radical pour menacer des journalistes de lourdes représailles et, dans bien des cas, il détient les membres de leur famille, dans le but de les utiliser dans la cadre d’un chantage contre des reporters occidentaux, selon un un nouveau rapport publié par Reporters Sans Frontières (ou RSF), un groupe d’observation qui défend la Liberté de la Presse.

Des organes de presse comme la BBC et La Voix de l’Amérique ont fait l’objet de menaces et dans certains cas ont vu leurs ordinateurs piratés par l’Iran, selon ce rapport, qui déclare que « tous les médias internationaux ayant des services en langue persane (farsi) sont concernés » par ces efforts souvent secrets de la République Islamique d’imposer un chantage aux reporters en vue d’obtenir des gros titres favorables au régime tyrannique des Ayatollahs.

Ces efforts ne sont qu’une partie visible des façons dont l’Iran fait du chantage, menace et manipule les voix journalistiques et dissidentes dans le but de faire effacer ses violations des droits de l’homme et ses autres activités illicites, telles son armement militaire massif, balistique et nucléaire, afin d’affronter les nations occidentales comme les Etats-Unis.

« Durant l’année passée, RSF a appris de la part de dizaines de familles de journalistes qui ont été convoquées à de tels entretiens d’intimidation, habituellement menés par des agents du ministère des renseignements », selon ce rapport. « Au total, au moins 50 journalistes basés à l’étranger ont été menacés d’une manière ou d’une autre, durant la même période. Au moins 16 d’entre eux ont reçu des menaces de mort ».

Au cours des négociations internationales sur le nucléaire à Vienne, Lausanne ou ailleurs, le Washington Free Beacon a, indépendamment, été témoin du fait que des journalistes iraniens, affiliés aux organismes médiatiques contrôlés par l’Etat, qui surveillaient les autres reporters en prenant des photos d’eux alors qu’ils étaient en plein travail.

Cela fait partie des efforts que mène l’Iran pour surveiller et traquer les reporters qui assurent la couverture médiatique du pays, afin de s’assurer d’une gamme d’organes de presse influents, selon des sources qui se sont confiées au Free Beacon.

« C’était complètement fou », dit un écrivain détracteur du régime iranien et qui assistait aux négociations sur le nucléaire à Vienne. « Ils se mettaient ouvertement juste en face des reporters iraniens travaillant pour des médias occidentaux et prenaient des photos d’eux, juste pour être certains que les journalistes d’en-face sachent pertinemment que le régime les connaît, sait où ils sont et leur démontrer qu’ils sont bien surveillés. C’est impossible d’imaginer que cela ne puisse influencer significativement la couverture qui sortirait des pourparlers nucléaires et même bien au-delà ».

Les sources qui se sont adressées à RSF, souvent sous couvert d’anonymat, afin d’éviter des répercussions de la part de l’Iran, comme l’emprisonnement, ont dit à cette organisation que les services de renseignements du pays ont proféré des menaces et dans certains cas retenu en otage des membres de la famille de ces reporters.

« Ce ne sont pas seulement les employés de la BBC en farsi qui sont ciblés », selon le rapport. « Tous les médias internationaux ayant des services en langue persane sont concernés, peu importe le pays où ces médias sont situés ».

Les journalistes de Radio Farda (la filiale en persan de la Radio Free Europe), qui dépendent de programmes financés par des Etats, tels que Voice of America, Deutsche Welle et Radio France Internationale, et des programmateurs privés, comme Manoto TV et Radio Zamaneh ont aussi été menacés par les services de renseignements ou le système judiciaire de l’Iran ».

Si la plupart des témoins ont requis l’anonymat de crainte de représailles, certains journalistes ont accepté d’être enregistrés.

Le rapport cite Arman Mostofi, le Directeur de Radio Farda, disant à cette organisation de défense qu’au moins quatre de ses reporters ont fait l’objet de menaces de mort.

« Ces menaces ne sont évidemment jamais signées », précise Mostofi. Elles prennent parfois la forme d’un commentaire au-dessous d’un article. Le journaliste peut, ensuite, être contacté d’une autre manière, mais c’est exactement le même message qui lui sera transmis. Parfois le message comprend des information que seuls des membres des services de renseignements peuvent connaître ».

Des membres de la famille peuvent aussi denir la cible de menaces, selon le rapport.

 

Fahimeh Khezr Heidari

Fahimeh Khezr Heidari, une animatrice d’une émission sur Radio-Farda, a raconté les efforts déployés par des individus anonymes pour faire annuler l’émission.

« Mademoiselle Khezr Heidari, lundi sera un jour horrible pour un membre de votre famille, à cause du fait que vous n’avez pas pris notre dernier avertissement au sérieux. Merci, ma sœur corrompue », explique un message adressé à la reporter.

Mohammadreza Nikfar, directeur en chef de Radio Zamaneh, a dévoilé que les membres de la famille de certains reporters ont été kidnappés par les agents des services de renseignements étrangers.

« La famille de l’un de nos journalistes a été convoquée par les agents du Ministère des Renseignements », raconte Nikfar. « Après lui avoir montré des articles de lui qui ont été publié sur notre site internet, ils lui ont dit  : »Dites-lui de cesser toute collaboration avec Radio Zamaneh.' »

« Un autre journaliste, ancien prisonnier de conscience, a été menacé plusieurs fois par téléphone. Ils lui ont dit que sa famille en subirait les conséquences, s’il ne revenait pas en Iran », rappelle Nikfar.

Les menaces et procédés d’intimidation s’étendent aussi à la sphère cybernétique, selon d’autres qui ont eu à expérimenter les tentatives de certains individus de pirater leurs ordinateurs.

Au moins cinq journalistes ont été arrêtés après avoir atterri en Iran et se sont vus imposer des peines de prison allant de trois à 12 ans de prison, selon le rapport de RSF.

Ces manigances ont des effets tangibles sur ces reporters et les récits qu’ils document sur la réalité de l’Iran » conclut RSF.

« Quand votre père appelle et qu’un agent du ministère des renseignements prend le téléphone et dit : « Votre père est là et nous parlons de vous » et que vous savez que votre famille est harcelée et en danger d’être arrêtée, comment parvenez-vous à écrire librement? », dit un reporter d’une organe de la presse internationale, qui conserve son anonymat. « Après que des membres de ma famille aient été convoqués pour des interrogatoires, il m’était impossible de continuer à travailler comme je l’avais fait auparavant ».

RSF, dans un communiqué, a formellement condamné les efforts fournis par « Le système judiciaire iranien et les services de renseignements dans le seul but d’influencer les départements des médias internationaux, en mettant sous pression des journalistes iraniens basés à l’étranger par des menaces et intimidations contre leurs familles en Iran ».

En plus de ces menaces et chantages, le régime iranien a employé des stratagèmes financiers afin de réprimer les organes de presse occidentaux.

L’Iran a récemment gelé les avoirs de plus de 150 reporters de la BBC, les empêchant effectivement de mener des transactions financières dans le pays, selon RFS.

« Aujourd’hui, les familles de journalistes basés à l’étranger sont « poliment » convoqués à des entretiens avec les responsables des renseignements, mais le message est toujours le même : les journalistes doivent arrêter de collaborer avec les médias ennemis sans délai », selon RSF.

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stevenl

The international mass media have no need of Iranian blackmail to collaborate with Iran.