LES PIRES ENNEMIS D’ISRAEL 

Par Michel Rozenblum

Il est constant de désigner les voisins d’Israël, l’Iran, ou les Palestiniens et parfois des Etats encore plus éloignés, comme pires ennemis d’Israël. Pourtant, les pires ennemis d’Israël ne sont pas à l’extérieur, mais à l’intérieur du pays. Et ce sont les Israéliens eux-mêmes.

La destruction de l’Etat d’Israël, hâvre indispensable pour la survie du peuple Juif et pour son honneur de peuple libre, viendra d’abord de l’intérieur.

Lors de la guerre de kippour, l’héroïsme de quelques soldats, malgré la carence des dirigeants du pays et la disproportion formidable des forces dans les premières heures de la guerre, en faveur de ses agresseurs, l’Etat d’Israël a pu rapidement, certes avec un lourd tribut, reprendre le dessus.

La tension militaire avec deux de ses voisins, l’Egypte et la Jordanie, est, momentanément, réduite aux actions ponctuelles de terroristes chassés par ces deux pays. D’autres Etats sunnites coopèrent officieusement avec Israël contre un ennemi commun, redoutable car possesseur prochain de l’arme atomique et des moyens de la délivrer. Le terrorisme n’est pas éliminé, mais reste contrôlé, une forme de résilience en combat les effets. Le pays se distingue par ses performances économiques dans l’économie numérique.

Non, l’ennemi le plus redoutable, c’est l’Israélien lui-même. Ou plutôt certains Israéliens, minoritaires mais qui agissent sur des secteurs où ils peuvent obtenir une influence dévastatrice disproportionnée.

Cette prévision, je la faisais déjà il y a quarante ans, avant même que les «colons» ou «résidents», selon les appelations, ne s’établissent en masse dans les « territoires » ou «territoires occupés ».

Avant même qu’une immigration massive vienne de Russie, amenant derrière elle une autre mafia, faisant concurrence aux gangs déjà actifs et disputant leur territoire.

Avant même que les progrès d’Internet permettent la commission d’escroqueries planétaires ; pour certaines malheureusement commises par des Juifs francophone pour lesquels l’Alya n’est pas un rêve de pureté mais une occasion de continuer leur activité de prédateurs à l’abri de la justice.

A l’époque, il y avait des vols de vêtements de protection dans les stocks de l’armée, les premières personnes qui cherchaient à échapper à l’armée, le début de la fin des kibboutz en tant que mode de vie fraternelle, tuée à petit feu par la montée d’une économie capitaliste, inévitable.

Il y avait déjà des frictions et des exclusions entre communautés, avant même l’arrivée des Juifs d’Ethiopie.

Aujourd’hui les facteurs d’explosion se multiplient et s’aggravent.

La dernière en date est le scandale des options binaires, couvert, pire, financé, comme l’indique un article du Times of Israël qui révèle dans un article récent, que le ministère des finances avait offert 273 000 € a une société, proposant à ses dirigeants de les aider à vendre ses produits toxiques en Chine.

La voie de la justice a été freinée par des élus, peut être même par des ministres en exercice, pendant des années, laissant présager des compromissions, pour parler avec modération.

Une émission sur I24 prétendait que, désormais, seul un tiers des israéliens fait l’armée. A l’heure où l’on demande aux ultra-orthodoxes de la faire ! Personne ne semble s’offusquer, s’inquiéter de ce paradoxe. Certes, les contraintes d’une armée utilisant des techniques de plus en plus sophistiquées, impose de réduire la quantité au profit de la qualité. Certes, ce processus fut mis en œuvre en Europe, notamment en France. Mais ces pays n’étaient pas confrontés à des pays menaçants, s’armant à outrance. Et d’ailleurs, le manque d’effectif se fait sentir en France, avec la mission vigie-pirate. L’armée avait cette capacité de constituer une société d’intégration où toutes les catégories sociales, toutes les origines se rencontraient, apprenaient à travailler ensemble, à se comprendre et à s’estimer. La réduction des appels au service militaire ne fut pas compensée par un service social obligatoire qui aurait permis de réaliser le même processus d’intégration, augmentant même le phénomène en mettant en contact les aidants et les aidés et en leur permettant de découvrir ce que chacun pouvait apporter à l’autre.

Las, les réfractaires à l’armée s’exposent complaisamment devant les caméras, arguant de leur refus de faire leur service dans ce qu’ils appellent, comme tous les autres pays, les « colonies », et que les autorités nomment les « implantations ».

Face à la misère, à l’agressivité, des Palestiniens et aux violences de certains « colons »/ « résidents » ils redoutent, ces réfractaires d’être confrontés à ceux qui se disent « occupés » et qui se posent comme victimes auprès des média.

Même si leur approche est naïve, trop naïve, car ils oublient que l’évacuation des «territoires » ne signifie pas la paix, alors que les leaders et une partie de la population palestinienne ne rêve que de la disparition d’Israël et, pour les plus violents, du génocide des Juifs, la situation en Cisjordanie est une cause de fracture au sein de la société israélienne.

Les personnes qui s’installent en Cisjordanie ne le font pas toutes par idéologie, loin de là, mais parce que le prix des logements est devenu insupportable dans le reste du pays et que le gouvernement encourage les implantations alors que de son côté l’Autorité palestiniennes n’a jamais saisie les opportunités de paix pour réellement mettre de l’ordre dans ses rangs et prôner la non-violence et le dialogue.

Cette situation qui se prolonge et n’est qu’un des facteurs qui mine la cohésion de la société israélienne. Comme toutes les accumulations de pollution, chaque « polluant » aggrave l’effet des autres « polluants » de la société : on appelle cela un cocktail. Et dans le cas

d’Israël, on pourrait dire « cocktail molotov » pour résumer les affrontements violents fréquents en Cisjordanie.

Les réfractaires trouvent un appui indirect dans les Israéliens qui, sans remettre en cause la présence l’armée en Cisjordanie, estiment que le pays a désormais besoin d’une armée de métier.

A l’autre extrémité, le conflit entre orthodoxes et la société civile croit à proportion de l’augmentation de la population orthodoxe. Les propos, les jets de pierre montrent à quel point le Juif est devenu l’ennemi du Juif. D’ailleurs pour les ultra-orthodoxes, ceux qui ne lsont pas ultra-orthodoxes, ne sont pas des Juifs et ceux qui sont d’une obédience différente sont des impies. On croirait assister aux querelles des musulmans chiites et sunnites ou entre protestants et catholiques. C’est peut-être cela l’intégration !

Si cela ne suffisait pas, l’écart de richesse se creuse. Des médias israéliens soulignent à l’envi, au risque d’exagérer, le risque de destruction d’une société de plus en plus inégalitaire.

Comme si cela n’était pas suffisant, les rumeurs, ou affaires, de corruption, se multiplient, touchant des fonctionnaires de différents grades, civils ou militaire et certains vont jusqu’à proposer, suprême cynisme, l’immunité pour le premier ministre.

La corruption règne partout, et nous n’en sommes pas exempts en France, loin de là. Mais la société israélienne, du fait de son isolement et de la menace latente à ses frontières, est plus fragile que d’autres.

Il conviendrait de retourner en arrière dans l’histoire des royaumes d’Israël et de se rappeler ce qui est advenu lorsque l’une des parties a fait appel aux Romains pour l’aider dans sa querelle. C’est ce qui est, petit à petit, touche par touche, en passe de se réaliser. Si des Juifs antisionistes fanatiques ont toujours existé et, de Jérusalem, pactisent avec les ennemis d’Israël et expriment toute leur haine contre les « mécréants », c’est-à-dire les Juifs qui ne font pas partie de leur secte, le jour n’est pas si lointain où d’autres Juifs, par idéologie, par dégoût, en feront de même. Et les associations israéliennes ou juives qui luttent contre Israël trouvent maintenant facilement des financements d’Etats étrangers, même occidentaux.

Oui, ce phénomène de haine gagne progressivement d’autres couches de la société et l’on a du mal à entendre ceux qui prônent une réconciliation, qui encouragent le « vivre ensemble ». Pourtant ils existent !

C’est très préoccupant, car rien ne semble pouvoir enrayer ce processus.

Et alors, me direz-vous, l’Etat d’Israël n’est pas le seul à naviguer vers un éclatement, une forme de « sécession ». Sans parler de l’Irak, du Yémen, on peut voir en Europe, dans Notre Europe, des phénomènes semblables se développer, poussés par des populistes qui soufflent sur les braises pour attiser le brasier dont ils se nourrissent et sans lequel il ne seraient que néant.

Mais que risquent l’Espagne, la Belgique, l’Italie, la Suisse, l’Allemagne et les pays d’Europe centrale ?

Une partition, un Etat autoritaire, voire fachiste. Ce qui n’est pas rien certes !

Mais Israël risque sa disparition en tant qu’Etat, en tant que refuge et l’expérience passée de même que la teneur des messages propagés par ses ennemis ne laisse présager que le pire pour la population civile.

Face à ces enjeux mortels, on aurait aimé que des voix fortes s’élèvent pour favoriser le dialogue et la réconciliation.

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

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Macronyme-Crimeur-Contre-L'Humanité

Les Traitres ou Collabos de l’intérieur ==>> DEHORS du pays avec retrait du passeport.
C’est bien beau d’être collabo mais il est content le collabo quand l’armée le défend des terroristes nazislamiste, hein ? heinnnn qu’il est contennnnnnt ?
Un peu comme dans les ZRB(*) en France. Les Racaillons des banlieues matraquent la police mais quand un de ces racaillons se fait agresser par un mec d’une autre ZRB il gueule « Mais que fait la police ? »,
Le collabo israelien => pareil.
T’es contre israel alors t’a rien à faire en israel : prends tes click et tes clacks et DEGAGE AILLEURS.

(*) zRB : Zones de Racailleries Banliounesques

danielle

que risque les pays européens ? de devenir islamiser un jour tout simplement !
Quant aux Israéliens de l(‘intérieur qui ont de l’influence, à vous de ne pas les lâcher et au besoin les démystifier en grattant un peu dans leurs activités passées, c’est ainsi que vous les maîtriserez.
Ces Israéliens pensent faire du mal à Israël, mais c’est le contraire qui se produit puisque les pays européens se disent : « voilà il y a parmi eux (les Juifs) certains qui les contestent, il nous facilitent le travail
Ainsi les anti-sionistes non Juifs se calment un peu., ils sont contents lorsque nous ne nous entendons pas et ils pensent avoir gagner.

[…] Jforum […]

ixiane

Pourquoi pas une armée de métier ! Et prélever une taxe spéciale sur ceux qui ne font pas le service : « prélèvement protection de l’ETAT »
D’une façon ou d’une autre , il faut accepter de servir l’Etat dans lequel on choisit de vivre !! on l’aime ou on le quitte !!

ander

Voir le terrifiant (mais plein d’humour grincant) livre « Catch the Jew » de Tuvia Tenenbom, qui a fait l’experience de ces tensions pendant plusieurs mois, se promenant de long en large dans l'(etroit)
pays et en recueillant les temoignages les plus divers. Un point cependant: « l’immunité pour le premier ministre » me parait une proposition sage. Il ne faut pas que l’opposition profite de l’absence de cette regle pour empecher, par un harcelement permanent, celui qui a tant de responsabilites de fonctionner. Cette immunite existe en France, et Chirac en a profite: ca ne prouve rien, sinon que cette regle n’est au moins pas un scandale.