Pour beaucoup, le chemin de la paix au Moyen-Orient est simple. Ils sont convaincus que l’influence des états arabes sunnites modérés, qui souhaitent normaliser leurs relations avec Israël, pourra contribuer à conduire les Palestiniens à accepter une solution à deux États. Certains voient dans la résolution de la crise récente sur le Mont du Temple une confirmation de la pertinence de ce raisonnement, puisque des États arabes comme la Jordanie, ont offert leur soutien à Israël pour résoudre la crise , ils pourraient aussi amener les dirigeants palestiniens à accepter d’autres accords plus vastes avec l’Etat juif.

Mais alors que le calme relatif qui a suivi le retrait des détecteurs de métaux du mont du Temple par Israël, peut sembler alimenter cet argument, la vérité est à l’opposé.

Le monarque ‘modéré’ du royaume hachémite ne rend pas les Palestiniens plus raisonnables. Au contraire, la colère de la rue palestinienne, nourrie par les mensonges répandus par l’Autorité palestinienne et le Hamas, ont contraint la Jordanie à hausser le ton et à provoquer une escalade dans le conflit.

Tant que la culture politique des Palestiniens et du reste du monde arabe et musulman sera dominée par la croyance de l’illégitimité d’Israël et attisée par la haine des Juifs, même les leaders arabes les mieux intentionnés ne pourront pas prendre leurs distances et s’émanciper de cette spirale infernale.

L’administration Trump revendique aussi avoir contribué à la résolution de la crise du Mont du Temple. Le Conseiller principal du Président Jared Kushner et le Représentant spécial pour les négociations internationales Jason Greenblatt ont persuadé le Premier ministre Benjamin Netanyahou de céder et de supprimer les détecteurs. En retour, le gardien de la sécurité de l’ambassade d’Israël à Amman qui a abattu un terroriste palestinien/Jordanien qui tentait de le poignarder a été a été autorisé à rentrer chez lui, en Israël.

Mais personne ne devrait prendre cela comme une avancée ver la paix. Au contraire, ce qui s’est passé, la toxicité de l’idéologie palestinienne a été beaucoup plus forte que les intérêts stratégiques de la Jordanie ou le désir de son souverain – et ceux d’autres gouvernements arabes modérés – pour la paix.

Le traité de paix de 1994 a donné à Jordanie, l’administration du Mont du Temple, que le Royaume régissait déjà alors qu’il faisait partie de son royaume de 1949 à 1967. La Jordanie soutient le wakf musulman qui gère le site et, contrairement à l’Autorité palestinienne, souhaite un minimum de friction avec Israël. Par conséquent, on aurait pu  s’attendre à ce que le Royaume cherche à apaiser la réaction hystérique des Palestiniens suite à la mise en place de détecteurs de métaux installé suite à une attaque terroriste sanglante. Mais tandis qu’il cherchait à apaiser la colère de la rue palestinienne, c’est finalement la rue palestinienne qui a poussé le roi à durcir sa rhétorique contre Israël.

Le ton du Royaume s’est durcit après que l’Autorité palestinienne ait répandu la rumeur selon laquelle « Al-Aksa est en danger », une rhétorique qui a provoqué un regain de violences. Un Palestinien déterminé à se venger de cette «insulte» faite à l’islam a abattu une famille israélienne dans une implantation.  Puis vint l’altercation à l’ambassade de Jordanie, au cours de laquelle un garde israélien a été poignardé et deux Jordaniens ont tués. A cette occasion, le roi Abdullah aurait pu demander aux Palestiniens de son pays et des territoires disputés, de se calmer. Mais au lieu de cela, Abdullah a été aspiré par cette spirale de violence et a accusé le garde de meurtre, en précisant qu’il ne serait pas autorisé à quitter le pays.

L’intervention des États-Unis et la capitulation de Netanyahou qui a fait retirer ces détecteurs de métaux, ont contribué à résoudre cette crise mais Abdullah n’a cessé d’invoquer ce «crime» commis par un gardien de la sécurité alors que ce dernier ne faisait que se défendre d’une agression ainsi que potentiellement les diplomates israéliens qui auraient pu être aussi menacés.

Aucun chef arabe n’est plus redevable à Israël qu’Abdullah, qui ne serait plus assis sur son trône sans alliance avec l’Etat juif. Mais face à l’incitation à la haine de l’Autorité palestinienne, il est impuissant et ne peut que se laisser entraîner dans son sillage. Tout comme son père, qui a perdu la moitié de son royaume parce qu’il a été balayé par la ferveur nationaliste anti-israélienne de 1967, Abdallah n’a pu que céder à la pression qui l’a contraint à dénoncer Israël.

C’est pourquoi l’espoir de voir les Saoudiens, la Jordanie ou l’Égypte exercer une influence suffisante pour forcer les Palestiniens à faire la paix est tellement irréaliste. Tous trois considèrent Israël comme un allié stratégique contre les groupes islamistes et l’Iran. Mais aucun ne peut embrasser ouvertement Israël parce que ce faisant, ils placeraient leurs gouvernements en porte à faux avec leurs opinions publiques phagocytées dans leur culture de haine des juifs et d’Israël. Ils ne pourront accorder aucune concession à Israël tant que les Palestiniens seront soumis à leur culture politique intransigeante.

Au lieu de  contribuer à créer un environnement propice à la paix,  les Jordaniens sont impuissants à résister à la volonté palestinienne qui est de poursuivre leur guerre centenaire. Abdullah pourrait vouloir que les Palestiniens fassent la paix, mais chaque nouvelle crise le replongera dans le conflit, et aucune concessions israélienne n’y fera rien changer. Plutôt que d’être le levier nécessaire dont Trump a besoin pour négocier une solution définitive au conflit, les « arabes modérés » sont  plutôt la preuve que la paix est encore loin.

Jonathan S. Tobin est un éditeur d’opinion de JNS.org et un contributeur au National review

Israël Hayom  traduction JForum

 

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Yvetro

La paix avec les palestiniens est un non sens, comme peut l’être la paix avec un occupant. Israël se réfère à sa terre et sa terre se réfère à la Bible qui est son acte de possession. La possession de cette terre est incessible. Les Juifs, aveuglés par le politiquement correcte, évoquent une paix qui ne peut être et n’arrivera jamais Résultat : attendons nous a une déflagration ou les morts se compteront par milliers pour qu’Israël revienne à son droit. Et à ses obligations.