Israël a dû prendre en compte et entendre une nouvelle menaces, cette semaine de la part d’un adversaire entièrement nouveau, les rebelles Houtis du Yémen. Leur porte-parole militaire, le Colonel Aziz Rashid, a déclaré dimanche 1er octobre, en faisant référence à des bases israéliennes en Erythrée*  : »Les bases militaires d’Israël en Afrique sont à portée des missiles Houtis », ajoutant si nécessaire : « Nos forces disposeront bientôt de missiles capables d’atteindre Israël lui-même ».

Il n’a pas distinctement prononcé le pays d’origine de ces missiles. Ce n’est un secret pour personne que les Houtis sont amplement approvisionnés et armés de missiles balistique de portée intermédiaire, leur permettant de frapper jusqu’à la Mecque, en provenance d’une source unique : l’Iran.

De façon fort intéressante, le porte-parole a mentionné des missiles capables de couvrir une distance de 1720 kmsentre le Nord du Yémen et le port israélien d’Eilat. Cependant, selon les sources des renseignements militaires de Debkafile, les insurgés yéménites ne disposent pas de missiles ayant une telle portée. Téhéran leur a offert des missiles balistiques et tactiques Borkan-1 et Borkan-2, dont les portées respectives sont de 800 km et 1400 km. Tous deux sont trop courts pour atteindre la distance à laquelle Israël se situe.

Au cours de l’année passée, les Houtis ont tiré un certain nombre de missiles vers l’Arabie Saoudite voisine, le pays qui dirige la coalition qui combat leur insurrection. Certains ont visé la capitale Riyad. Deux missiles sont tombés trop court,tout près de la frontière yéménite et un a frappé une cible militaire à l’extérieur de la capitale saoudienne. Mais la plupart des autres ont soit été intercepté par les défenses anti-missiles saoudiennes, soit ont explosé sur un terrain vague très loin de leur cible.

Alors qu’Israël n’a pas encore de raison de craindre une attaque de missiles iraniens tirés par des insurgés yéménites sur son territoire, sa navigation dans la Mer Rouge est bien vulnérable, face au missile sol-mer P-20 ( le « ver à soie » chinois), une sorte de missile de croisière, que les Houtis ont en leur possession, pouvant ainsi tirer contre la flotte de guerre israélienne et ses navires marchands naviguant dans la Mer Rouge vers  et à partir du Golfe d’Aqaba.

Il y a exactement un an, une attaque de missile houti a frappé un navire de guerre des Emirats Arabes Unis. Dix jours plus tard, le 10 octobre, ils ont lancé des missiles contre le destroyer USS Mason, ce qui a entraîné des tirs de représailles contre leurs batteries de missiles.

Plus récemment, le 14 septembre, le dirigeant Houti, Abdulmalek Badruddin Al-Houthi,  a déclaré que le territoire des EAU se trouve à l’intérieur du rayon d’action de ses missiles. Il soulignait qu’il parlait d’expérience après un tir de lancement réussi contre les émirats pétroliers, à une distance de 1500 km de là. Il n’a pas précisé quand le test a réellement eu lieu ni quel type de missile a pu être tiré. Mais il a poursuivi en se vantant que sa milice possédait des drones capables de travers l’espace aérien de l’Arabie Saoudite.

La menace du porte-parole houti, dimanche, d’une attaque de missiles contre Israël représentait la deuxième fois en un mois que les insurgés houtis faisaient référence à de nouveaux missiles iraniens de longue portée pour attaquer une nation accusée d’être aux côtés de l’Arabie Saoudite.

Ils prétendent qu’Israël est impliqué dans la guerre au Yémen en fournissant des renseignements aux Saoudiens, grâce à leur flotte de reconnaissance, qui serait basée -selon les renseignements iraniens- dans le port érythréen d’Assab [où on sait, grâce à Stratfor, que les Emirats Arabes Unis disposent d’une base militaire], à peine à 97 km en traversant la mer à partir de la côte yéménite.

Israël, en tout état de cause, n’a jamais reconnu l’existence de telles bases,mais des sources étrangères ont rapporté, en 2012, la découverte de bateaux de guerre et de sous-marins israéliens en poste d’accostage permanent dans le port d’Assab, ainsi que de l’existence d’une station d’alerte précoce qui y serait construite…

*Selon des rapports en Iran concernant leur service de renseignements, Israël et l’Érythrée auraient convenu la location d’îles qui gère un système complexe de services de renseignement d’une part et des sous-marins, des ogives nucléaires en parallèle.

La campagne iranienne avance de nouveaux détails sur la :

« base militaire sioniste qui a été créée près du détroit de Bab-el-Mandeb en Érythrée. La base est située sur l’île « Dahlak », qui est la base navale israélienne en dehors des limites de ce grand pays. L’objectif principal vise le recueil de renseignements : l’espionnage sur le trafic maritime entrant et sortant de la mer Rouge.

En outre, le lieu sert également de station d’accueil pour des sous-marins équipés d’ogives nucléaires. Le site 43 couvre une superficie située à 700 km de la côte, où ont été construits un grand nombre d’emplacement pour la réception de navires (ou sous-marins), conformément à un accord avec l’Erythrée. »

Ajoutant : « Le site avait déjà été utilisé par l’armée russe au début des années 90. Il a également fait valoir que la base militaire, est équipée de moyens d’écoute électronique appartenant à la MI CMIM « communication sans fil et le traçage des navires ».

Les détails déduits par la publication iranienne sont tirés de la base présumée internationale du renseignement aux États-Unis et Stratfor [qui avait également évoqué une base des Emirats Arabes Unis dans le port d’Assab].

Il convient de noter que ces dernières semaines, l’Iran a publié à plusieurs reprises la présence des agents israéliens dans le pays de l’Erythrée, pour aider les agents saoudiens dans la guerre au Yémen contre les milices chiites.

Israël, comme d’habitude, ne répond pas aux rapports de ce type de média iranien…

 Oct 1, 2017 @ 21:48 Eilat, Eritrea, Israel, Saudi Arabia, UAE, Yemeni Houthis

debka.com