Le monde à l’envers

Michèle Mazel

Alors que la première guerre mondiale s’éternisait et que les Allemands semblaient sur le point de prendre le dessus avec le retrait de la Russie suite à la révolution, les Etats Unis entrent en guerre le 6 avril 1917. C’est le début d’une arrivée massive de soldats accompagnés d’une impressionnante logistique et de dizaines de milliers de tonnes d’armes de munitions de matériel et de ravitaillement.  Leur intervention, quoi que tardive, a été décisive. L’armistice sera signé le 11 novembre 1918. La France a perdu plus d’un million et demi d’hommes et il y a près de cinq millions de blessés dont de nombreux invalides. C’est une saignée dont les campagnes ne se remettront jamais.

Un quart de siècle plus tard, le 11 décembre 1941, l’Amérique déclare la guerre à l’Allemagne. Des volontaires américains n’avaient pas attendu et s’étaient engagés dans l’armée anglaise, notamment dans l’aviation. En juin 1944, c’est sous le commandement du général (américain) Eisenhower que les Alliés débarquèrent en Normandie, ouvrant la voie à la libération de la France après quatre années d’une barbare occupation allemande. Le 8 mai 1945, soit un peu moins d’un an plus tard, la reddition de l’Allemagne met fin à une période monstrueuse marquée par une volonté génocidaire allemande et la mort dans de conditions atroces de six millions de Juifs. Le bilan de la guerre fait état de pertes humaines sans précédent dans l’histoire. On parle de 20 millions de soldats et de 60 millions de civils.

Une fois les hostilités terminées, les Américains, encore eux, lancent le plan Marshall pour aider l’Europe à se redresser, versant l’équivalent de près de 180 milliards de dollars en monnaie actuelle.  En 1949, l’Alliance atlantique – l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord- voit le jour. Son but selon Wikipédia ? « Elle a pour vocation initiale d’assurer la sécurité de l’Europe occidentale en instaurant un couplage fort avec les Etats-Unis, seul moyen aux yeux des Européens après la Seconde Guerre Mondiale de se prémunir contre toute tentative expansionniste de l’Union Soviétique. »

Pourquoi ce rappel aujourd’hui ? Eh bien parce que selon un sondage effectué par le très sérieux Institut Français d’Opinion Publique -IFOP – publié par Le Figaro le 12 septembre, à la question : « Pour chacun des pays suivants, indiquez s’il vous parait être pour la France un allié ou un partenaire sûr, 89% – quatre-vingt-neuf pour cent – ont indiqué en première position l’Allemagne, les Etats-Unis n’arrivant qu’en troisième position avec 44%. Vous avez bien lu. Quarante-quatre pour cent. Moins d’un français sur deux. A peine un peu plus que l’Inde – 41%.

Et Le Figaro enfonce le clou avec un titre-choc : « Les Français se méfient des Etats-Unis et plébiscitent l’Allemagne » La faute à qui ? La faute à Donald Trump bien sûr. La presse ne l’aime pas et ne manque pas une occasion de l’épingler. Alors seulement 17% des Français ont une bonne opinion de ce président élu démocratiquement et 80% n’approuvent pas sa politique.

Bref, face à un monde dangereusement instable, à une menace terroriste omniprésente et à un afflux de réfugiés, face à une Russie expansionniste – voir la Crimée et l’Ukraine – qui procède ces jours-ci à un gigantesque exercice militaire alignant trois cent mille soldats, la France fait davantage confiance à l’Allemagne qu’aux Etats-Unis.

Par ©Michèle Mazel

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

2 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Ariel ABECASSIS

Une période de retenue de l’antisémitisme, suivit la Shoa. 2gol en déclara la fin en 1967. Depuis la fin de cette période de retenue, la vermine souchienne de francekipu renoue voluptueusement, avec son antisémitisme congénital.

Tout comme pendant la guerre 39-45 et les années qui précédèrent, tous les Français ne sont pas antisémites. Mais c’est les antisémites qui donnent le ton, depuis le sommet du pouvoir et les merdia.

Quelles conséquences ?

Pour les Juifs, une alternative : rejoindre le pays des Juifs, ou bien de rester sur place, ou n’importe où ailleurs en exil, et disparaître, non pas toujours en tant qu’individu, mais de disparaître en tant que Juif.

Pour les non Juifs, la situation est plus compliquée. Depuis une quinzaine d’années, énormément de Français, surtout aisés et diplômés, s’expatrient vers des pays moins menacés par l’invasion musulmane. Parmi ceux qui restent, seule une toute petite partie est consciente du changement de civilisation. Donc, aucune réaction, aucune résistance, aucune révolution, aucune guerre civile ne sont à espérées, hélas pour ce pauvre pays de francekipu et les autres qui l’imitent. Notons que les pays en cours d’islamisation, ont tous des politiques antijuives (que trop de tarés juifs appellent antisioniste). C’est étonnant que des médias juifs s’étonnent encore du fait que les merdia courants haïssent le président TRUMP et les USA.

Jacques Heller

Merci, Michèle, pour ces réflexions.
L’anti-américanisme a débarqué sur les plages de Normandie depuis Charles De Gaulle, soutenu par un Quai d’Orsay chantre de l’arabisme et dédaigneux de « l’a-culture » américaine. La gauche trotskyste européenne bien formée par Moscou a réussi à détacher l’ Europe de Washington, tout en permettant à Poutine d’engranger une partie de l’ Ukraine et la Crimée et à s’implanter lourdement au Moyen-Orient abandonné par Barack Hussein Obama, un apprenti stratège idéologue.
La France ex-collaborationniste et l’ Europe d’aujourd’hui préfèrent les délices de Capoue à la rigueur de dépenses militaires (2% du PIB) jamais budgetées et d’un service militaire obligatoire abandonné depuis belle lurette. Que le Américains payent! C’en est fini, pourtant. L’Europe des pères fondateurs, Monnet, Schumann, Spaak, De Gasperi pleure devant la petitesse de leurs successeurs.
Dommage pour cette petite Europe bureaucrate qui aurait pu devenir grande.
Quand à nous, en Israël, profitons de ce grand moment diplomatique présent et remercions ceux qui nous soutiennent.
Gmar Tov
Jacques Heller, Jérusalem