le réalisateur danois Lars Von Trier lors de la projection de « The House that Jack built » » à la 71ème édition du festival de Cannes en France, le 14 mai 2018 (Crédit : AFP PHOTO / Valery HACHE)

Sept ans après avoir provoqué l’un des plus gros scandales du Festival de Cannes, Lars von Trier a fait son retour lundi soir sur la Croisette avec « The House that Jack Built », un film ultra-violent aux scènes parfois insoutenables.

Profil bas après ses déclarations de 2011 à Cannes, quand il avait exprimé sa « sympathie » pour Hitler lors de la conférence de presse de son film « Melancholia », le réalisateur danois n’a prononcé que quelques mots avant de monter les marches, espérant notamment que les spectateurs verront que son nouveau film « est sans doute un petit peu différent ».

« Disons que ça va », a simplement ajouté Lars von Trier, avant d’être longuement applaudi lors de son entrée dans la salle, puis après la projection.

Présenté hors compétition en deuxième partie de soirée – avec la mention explicite « scènes violentes » sur les tickets d’entrée – « The House that Jack Built », film de plus de 2H30 avec Matt Dillon en serial killer, a vu sa projection ponctuée de cris d’horreur ou de dégoût devant certaines images particulièrement choquantes, certains spectateurs se cachant les yeux pour ne pas les voir.

Un certain nombre ont même quitté la salle, en particulier après une scène très violente où des enfants se font tuer, et une autre où une femme se fait découper les seins, qui ont suscité le malaise.

Provocateur et dérangeant à souhait, ce nouvel opus de Lars von Trier, composé de cinq parties qui relatent chacune un « incident », à savoir un meurtre, nous fait suivre Jack, un tueur en série surnommé « Monsieur Sophistication », qui veut faire de ses assassinats des oeuvres d’art.

De gauche à droite : L’acteur suisse Bruno Ganz, le réalisateur danois Lars Von Trier, l’acteur américain Matt Dillon et l’actrice américaine Siobhan Fallon Hogan lors de la projection de « The House that Jack built » » à la 71ème édition du festival de Cannes en France, le 14 mai 2018 (Crédit : / AFP PHOTO / Anne-Christine POUJOULAT

Le spectateur découvre peu à peu ses pensées, à travers sa conversation avec un inconnu. Rendu au départ ridicule par ses troubles obsessionnels compulsifs et son obsession du nettoyage, qui suscitent même le rire, Jack sillonne les routes dans sa camionnette, le tout sur fond de musique entraînante, de « Fame » de David Bowie à « Hit the Road Jack ».

Mais au fur et à mesure que le film avance et que sont décrits ses crimes, l’horreur s’installe. Connu pour ses scènes de sexe et de violence parfois extrêmes, Lars von Trier ne recule devant aucun tabou, d’images de corps lacérés ou mutilés jusqu’à l’assassinat d’enfants dans une scène mimant une partie de chasse, ou encore des mises en scène particulièrement insoutenables avec des cadavres.

Ironie dans un festival mettant les femmes à l’honneur, celles-ci sont particulièrement brutalisées dans le film. Sept ans après le scandale de ses propos sur Hitler, l’Allemagne nazie est aussi brièvement évoquée à travers des images d’avions allemands et même d’Hitler, alors que Jack parle de ce qu’il considère comme des « icônes ».

Palme d’or en 2000 pour « Dancer in the Dark », le réalisateur danois de 62 ans, habitué de la Croisette, n’avait plus mis les pieds au Festival de Cannes depuis le scandale de 2011.

Malgré des excuses presque immédiates, en 2011, Lars von Trier fut déclaré persona non grata au festival, une sanction sans précédent.

Sans commenter son invitation à Cannes, le cinéaste a récemment dit regretter ses déclarations de 2011. « Je n’ai jamais été et ne serai jamais nazi », avait-il affirmé en recevant le plus prestigieux prix danois récompensant une personnalité de la culture.

Le cinéaste a également été visé récemment par des accusations de harcèlement sexuel proférées par la chanteuse islandaise Björk, le premier rôle de « Dancer in the Dark ». « Ce n’était pas le cas. Mais le fait est que nous n’étions vraiment pas amis », s’est-il défendu.

AFP

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alexandra

Encore un pervers mondain applaudit par des bobos décérébrés …