Anti-terrorisme : l’Arrogance de l’Europe coûte trop de vies humaines

 

La semaine dernière, j’ai assisté à la conférence de l’Institut international du Contre-Terrorisme qui marque une étape dans les travaux du Centre Interdisciplinaire d’Herzliya, en Israël (le « IDC Herzliya »).

Les orateurs et les participants comprenaient des militaires, des diplomates et des experts de toutes les régions du monde. Tous ont fait écho à un même leitmotiv : Ne sous-estimez pas l’Etat Islamique (Daesh) ni ses probables remplaçants.

(Pour divulguer complètement les choses, en supplément de mon travail à Honestreporting, je suis aussi membre associé de la faculté et conférencier à l’IDC. Le représentant d’Honestreporting-France, Walter Ben Artzi, est étudiant à l’IDC, tout comme sa collaboratrice Veronika Becvarova, qui a contribué à cet article).

L’Etat Islamique n’est pas « une équipe de baseball de seconde zone »(“JV Team”)

L’ancien président américain Barak Obama a, une fois, fait référence aux groupes terroristes de Syrie et d’Irak (y compris en parlant de l’Etat Islamique) comme de “l’équipe JV,” (une équipe de seconde zone) une métaphore sportive indiquant qu’il ne sentait en aucun cas qu’ils puissent représenter une menace quelconque. Les Présidents américains, dont Obama et Trump , ainsi que divers experts ont fait référence à Daesh, comme étant sérieusement engagé sur la voie de la défaite, en soulignant, en particulier, sa perte évidente de territoire.

La plupart des experts de la conférence de l’IDC ont marqué leur désaccord.

Le Prof. Rohan Gunaratna a expliqué :

 Le contrôle de Daesh sur l’Irak et la Syrie s’effondre, mais son influence ne cesse de s’accroître partout ailleurs… du Nigéria à la Somalie et du Yémen aux philippines. Par conséquent nous ne devrions pas nous réjouir trop vite de sa rétraction, mais plutôt nous inquiéter de son influence sur diverses autres organisations.

Aaron Zelin, de l’Institut de Washington des Politiques du Proche-Orient, a ajouté :

 

Les griefs qui ont débouché sur la réémergence -qui existait sous un autre nom en 2006, en irak- de l’etat islamique demeurent encore bien présents en irak et en syrie. la conséquence est que cela fournitr une bonne base pour un éventuel recrutement.

Certains experts ont souligné que l’Etat Islamique était pour ainsi dire éradiqué, au cours du « sursaut » (Surge) américain en Irak, mais qu’il a retrouvé toutes ses ressources et les a décuplées [dès le départ des forces américaines d’Irak en décembre 2011, sous Obama].

Brian Fishman, le Directeur de la politique d’orientation contre-terroriste sur Facebook, soulignait :

La dernière fois que Daesh est entré dans la clandestinité(2014), il s’est focalisé sur l’utilisation d’Internet et il a rencontré un énorme succès. C’est pour cette raison qu’il n’est pas évident pour moi d’admettre qu’ils vont être vaincus en syrie et en irak, malgré leurs pertes considérables en matière de capacité de gouvernance et de territoire conquis.

 Brian Fishman, de Facebook, à la conférence de l’ICT.

Pourtant, les experts de la conférence ont souligné un autre problème encore plus sinistre : « Les forces de la coalition » combattant l’Etat Islamique avec le soutien occidental comprennent des milices chiites extrêmement brutales : elles sont fréquemment irakiennes et ont le total appui de l’Iran. La conséquence est que certaines régions de Syrie ont simplement changé d’oppresseur, en passant d’une poigne de fer barbare sunnite à une oppression chiite impitoyable.

Ces deux situations servent d’incubateur au terrorisme global, en créant ainsi une menace grave contre la totalité du monde occidental.

L’Arrogance européenne

On en vient finalement à l’Europe.

Cette même Europe qui donne continuellement des « conseils » à Israël sur la façon de parvenir à la paix et à la sécurité, tout en condamnant perpétuellement Israël pour ne pas adopter les mêmes politiques que les propres stratégies désastreuses menées par l’Europe.

Le chef-adjoint de la Mission (Ambassade) du Royaume-Uni,Tony Kay a donné un excellent exemple du point de discussion sur ce qui constitue les normes européennes :
On fait énormément sur ce point… pour préserver les gens et les empêcher de se transformer en terroristes, ou de soutenir le terrorisme… [en utilisant] une combinaison de pouvoir de persuasion et de répression. Nous sommes impliqués au sein des diverses communautés et cela a produit d’énormes victoires sur la façon dont le Royaume-Uni a fait pour contrer le terrorisme, récemment.

Il y a une sombre ironie dans la déclaration de Kay, qui survenait à peine trois jours avant un attentat terroriste dévastateur, qui a frappé la station de Parsons Green à Londres, blessant 29 victimes, vendredi de la semaine précédente. Tel que Kay voulait sans nul doute le signifier, sa déclaration peut servir comme un exemple de plus de cette confiance en soi européenne meurtrière, à un moment où l’Europe a désespérément besoin d’une bonne dose d’humilité.

En fait, l’historique récent en Europe a été plutôt sanglant :

Uniquement la semaine dernière, on a assisté, en Europe, à trois attentats séparés à  Londres et Paris, en plus des attaques récentes de Nice, Bruxelles, Stockholm, Berlin, Manchester, Barcelone et d’autres.En à peine deux ans (2015-16), la terreur islamiste a tué 288 Européens et blessé 739. A la différence d’Israël, où 50 personnes ont été tuées au cours de la même période.

 

Les Israéliens ont subi moins d’un cinquième du nombre de morts liés au terrorisme en Europe, un fait qui peut surprendre l’auditoire des actualités qui ne connaît Israël qu’à travers les gros titres dramatiques et trompeurs.

On pourrait même dire que c’est l’Europe (et pas l’Etat Islamique) qui est l’équipe de « seconde zone » (de baseball ou autre), en matière d’anti-terrorisme.

Considérant que plus de 20% de la population d’Israël est Arabe, tout comme tous les pays voisins sont musulmans et la conclusion devient évidente : face à tous ces défis, Israël comprend comment vivre avec des voisins musulmans et comment se protéger contre le terrorisme islamiste. L’Europe, d’un autre côté, ne sait pas comment faire [sauf accuser Israël d’avoir la rage].

Donc, si les orateurs de la conférence de l’ICT nous offrent le moindre indicateur à suivre, les dirigeants européens doivent encore se confronter à cette dure vérité et l’accepter.

Et ce sont les peuples d’Europe qui paient le prix fort pour cette erreur, en perdant la vie.

honestreporting.com

Adaptation : Marc Brzustowski

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4 Commentaires
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richard malka

A défaut de me répéter l’Europe a misé sur le nouvel antisemitisme i.e l’antisionisme pour faire accepter l’inacceptable a ses habitants, qui aurait souhaité autant de musulmans en Europe en 1980?
Alors la machine antisioniste à tourné à plein régime pour se jouer de la compassion vis à vis des « pauvres palestiniens  » et de se nettoyer d’autre part de 2000 ans de persécution contre les juifs.
Résultat, il n’y a plus de discernement, l’antiracisme impose son dictat, et l’on est incapable de dénoncer l’ennemie au grand bonheur de nos technocrates européens qui nous ramènent au temps médiévaux.
Sommes nous dans l’ère des monarchies internationales ?

CABUT

Que signifie la carte d’Europe avec ses zones rouges ?