La rumeur circule depuis quelques jours, notamment sur des sites russes comme Sputniknews.com, reprenant un site pro-Assad, Al-Masdar News, Les Etats auraient commencé, il y a une semaine à transférer des armes, portables à l’épaule, de défense anti-aérienne ou MANPADS, pour contrer les menaces de guerre turques.

Les tensions autour de la frontière nord de la Syrie ont atteint une nouveau plafond, mardi 16 janvier, quand le Président turc Erdogan a menacé de faire envahir la région kurde d’Afrin par son armée – et ensuite, la région de Manbij, également tenue par les Kurdes – qui jouxtent toutes deux la frontière turque. « Pas un seul « terroriste » ne devrait survivre à l’opération, a t-il déclaré, décrivant l’invasion comme « imminente ». Par « terroristes » dans le langage d’Erdogan, on doit entendre les combattants de la milice des YPG kurdes, l’allié principal des Américains dans le nord de la Syrie. Cette milice est le fer de lance des combats qui ont chassé Daesh de Raqqa et de plusieurs autres de ses fiefs syriens, et les Etats-Unis comptent sur elle pour devenir la colonne vertébrale d’une « Garde Syrienne des Frontières » forte de 30.000 hommes.

Le président turc n’a pas directement attaqué les Etats-Unis ou l’administration Trump, seulement de manière oblique. Dans son discours au Parlement, il a réprouvé l’OTAN, en disant :  » Vous avez le devoir de mettre en garde quiconque harcèle un de vos partenaires ». Il a aussi envoyé le chef d’Etat-Major, le Général Hulusi Akar à Bruxelles, où il prévoit d’appeler me Général Joseph Dunford, Président de l’Etat-Major conjoint des armées et de lui transmettre le dernier avertissement avant de parrtir en guerre contre les Kurdes du nord de la Syrie.

Ankara n’est pas seule à vouloir régler ses comptes avec Washington, à propos de ses déploiements militaires dans le nord de la Syrie. Moscou et Damas perçoivent les mesures prises par Trump comme une emprise américaine sur un segment de territoire du nord de la Syrie, qui s’étend depuis la Turquie et l’Irak  et couvre 28.000 km² (à comparer avec les 20.770 km² que couvre le territoire israélien), ce qui divise le pays.

Le Pentagone, estimant que tous trois peuvent recourir, en premier lieu, à des frappes aériennes contre les régions turques et la nouvelle Force des Gardes Frontières Kurdes de Syrie, aurait donc envoyé préventivement ces systèmes de défense anti-aérienne portatifs -MANPADs – qui sont tout spécialement efficaces contre les avions volant à basse altitude et les hélicoptères. C’est la première fois depuis que l’insurrection syrienne a éclaté contre le régime Assad en 2011, que les Américains livrent ce genre d’armement à une quelconque force rebelle.

Avant qu’on puisse en valider l’authenticité, cette information de livraison d’armes  est concordante avec les derniers propos de Rex Tillerson, annonçant que les Etats-Unis resteront en Syrie après la chute de Daesh, pour entraver l’invasion iranienne de la Syrie consentante, mais aussi jusqu’à ce qu’une solution démocratique soit trouvée.

Jan 16, 2018 @ 17:17 Erdogan, MANPADS, NATO, Syria, Syrian Kurds, US weapons