L’escalade dans l’agression iranienne intervient plus vite que « prévu » et a sûrement été coodonnée par Qassem Soleimani.

Le directeur du Ministère des renseignements explique qu’Israël n’aura de cesse d’appliquer ses lignes rouges, mais que la République Islamique d’Iran n’a pas intérêt à une guerre à grande échelle, actuellement.

Il s’agit plutôt d’endormir le homard (ou la grenouille) dans l’eau bouillante et de s’habituer à voir l’Iran prendre l’initiative en Syrie…

Israeli solders take positions in the Golan Heights near the border with Syria on February 10, 2018. (AFP PHOTO / JALAA MAREY)
Des soldats Israéliens prennent position positions sur les hauteurs du Golan près de la frontière avec la Syrie le 10 février 2018. (AFP PHOTO / JALAA MAREY)

 

Depuis longtemps, Israël tire la sonnette d’alarme, à propos des efforts accomplis par l’Iran pour s’installer militairement en Syrie, mais le rythme avec lequel la république islamique a fait monter en puissance son comportement agressif est surprenant, selon un responsable important des renseignements israéliens, évoquant dimanche cette question, au lendemain de l’escalade des hostilités au grand jour entre l’Iran et Israël.

« C’est arrivé plus vite que ce à quoi les gens s’attendaient », a déclaré Chagai Tzuriel, le directeur général au Ministère des Renseignements. « La dynamique négative inhérente à la présence iranienne survint, peut-être, plus rapidement que prévu ».

Jérusalem alerte depuis au moins 18 mois d’une menace inhérente à la présence militaire iranienne en Syrie, rappelle t-il.

La flambée de violence de samedi fait partie d’une campagne constante contre Israël, bien que le régime ne soit pas, actuellement, intéressé par une guerre à grande échelle avec l’Etat Juif, selon Tzuriel.

A la suite de cet incident, les analystes israéliens en matière de sécurité se sont demandés pourquoi l’Iran choisit de faire monter les tensions juste ne ce moment, en envoyant un drone au-dessus de la frontière d’Israël. Jusqu’à présent, l’action anti-israélienne de l’Iran s’exprimait essentiellement par sa rhétorique génocidaire ou à travers des supplétifs (Hezbollah, Hamas)

Sima Shine, une ancienne directrice-adjointe du Ministère des Affaires Stratégiques, a déclaré dimanche que cette altercation s’est déroulée « au pire moment » (pour l’Iran) et n’est pas dans les meilleurs intérêts du cercle dirigeant à Téhéran. Il y aurait dissonance marquée entre les cercles terroristes et militaires des Gardiens de la révolution, sous l’égide du Guide Suprême Ali Khamenei, et le gouvernement politique de Rouhani, qui essaie de montrer « patte blanche » face à la colère de la rue. Celle-ci n’a de cesse de mettre en cause que l’argent de la levée des sanctions part directement en Syrie, au Liban ou à Gaza, alors que les caisses réservées à l’amélioration des conditions de vie de l’Iranien moyen sont désespérément vides. Actuellement, même si elle est moins visible, pour cause de répression intensive et de tortures quotidiennes, cette contestation se rallume de façon plus éparse, aux quatre coins du pays. Exhiber le nex plus ultra de la copie conforme des drones espions américains, au-dessus d’Israël et se le faire abattre à l’œil par un hélicoptère Apache aux premiers signaux de fumée, n’est pas la meilleure publicité pour la grandeur du régime. De fait, l’information a très peu filtré à l’intérieur de l’Iran et la presse aux ordres n’en fait état que pour évoquer un conflit entre Israël et « la Syrie ». Autrement dit, Sima Shime laisse entendre qu’un officier subalterne sur la Base T4 aurait pu prendre cette initiative sans nécessairement en référer au plus haut niveau (gouvernemental).

Chagai Tzuriel, directeur-général du Ministère des Renseignements (photo Ministère des Renseignements)

Tzuriel qui a fait partie des services secrets du Mossad pendant 28 ans, avant de prendre la tête du Ministère des Renseignements, n’est pas d’accord avec cette interprétation. Autrement dit, peu importe les ennuis actuels du gouvernement iranien (Rouhani), les Gardiens de la révolution et Khamenei suivent un autre plan parallèle.

« Je ne pense pas que quelque chose de cette envergure aurait pu se produire sans l’imprimatur de Téhéran. Toutes ces actions doivent obtenir le OK (aval) de gens comme Le commandant suprême des Gardiens de la Révolution, Qassem Soleimani.

Je ne sais pas s’il a pris son téléphone et ordonné cet incident spsécifique. Mais je suis sûr que les Iraniens travaillent  selon des lignes directrices générales, et que celles-ci sont très agressives », dit-il.

Beaucoup d’experts considèrent les événements de samedi dernier comme un moment décisif, déclarant que le conflit irano-israélien vient de sortir de l’ombre (de la guerre secrète) et qu’elle va désormais se dérouler en pleine lumière. Mais Tzuriel n’est pas aussi catégorique pour caractériser l’envoi d’un drone comme le moment de basculement dans l’agression iranienne contre Israël.

« Il s’agit d’un processus (d’ensemble) », dit-il. « S’agissait-il d’une action très problématique dans ce que nous évaluons comme une tendance générale qui puisse déboucher sur une escalade? Oui, c’est un événement de tout premier ordre à traiter comme tel. Ont-ils alors franchi plus d’une ligne rouge? Oui, absolument. Mais je ne lui accorderais pas la première page. Peut-être qu’une autre action va s’avérer atteindre ce moment de basculement auquel on s’attend. Donc je resterais prudent ».

« Cette action iranienne ne devrait pas, non plus, être considérée comme un moyen de détourner l’attention de ce qui se passe à l’intérieur de l’Iran », dit-il. « Cela fait partie d’une orientation continuelle qui n’a pas varié depuis un bon moment, maintenant. Les Iraniens traversent lentement la moindre ligne un peu rosâtre, de façon à ne pas créer de violation majeure d’un seul coup. Mais, rétrospectivement, quand on y regardera de plus près, on  devrait alors découvrir qu’ils ont en fait franchi une énorme ligne rouge, [mais pas à pas, par touches successives]. Et c’est exactement ce qui nous inquiète ».

Toujours très occupés par les troubles intérieurs et leurs efforts pour aider leurs alliés syriens à remporter une guerre civile qui semble se prolonger indéfiniment, les Iraniens ne devraient pas trouver intérêt à déclencher une guerre totale contre Israël, présume Tzuriel. « Dans ce cas, il s’agissait de montrer un peu ses muscles » [en l’occurence, de la matière grise, du fait de la sophistication du drone en question].

« Mais ils veulent lentement, mais sûrement, empiéter sur notre souveraineté, et nous habituer, ainsi que quiconque, à être confrontés à les voir agir ainsi. Et ensuite, un jour, vous vous réveillez et vous vous apercevez que vous avez, maintenant, la même situation en Syrie qu’au Liban, le Hezbollah s’étant établi là, militairement, dans l’unique but d’attaquer Israël. C’était exactement pour cela que nous avons tenu à souligner ce point, samedi dernier : non, cette approche progressive, pas à pas, ne marchera pas ici – même si cela signifie que nos représailles doivent s’avérer encore plus sérieuses que celles-ci ».

Débris du F-16 abattu au retour des frappes sur la Base T4 occupée par les gardiens de la révolution iranienne et les forces russes(AFP PHOTO /Jack GUEZ)

Malgré les sévères représailles de Tsahal contre des cibles iraniennes en Syrie, on peut s’attendre à ce que Téhéran continue à lancer ce genre d’actions à l’avenir », dit-il.

Et malgré le fait qu’Israël ait dû perdre un F-16, –volant trop haut pour mieux mesurer l’impact des missiles israéliens sur les cibles irano-syriennes, tactique qui sera donc révisée pour l’adapter à la menace– Israël continuera à agir à chaque fois que l’Iran tentera de transférer clandestinement des armes sophistiquées et de s’enraciner en Syrie, précise Tzuriel. « Mon sentiment est qu’Israël ne baissera pas [sa garde] ses normes de réplique à cet égard. Chaque fois qu’il y aura une tentative de franchir une des quatre grandes lignes rouges, Israël fera ce qu’il a fait, jusqu’à présent, et ce qu’il doit faire ».

Ces quatre lignes rouges d’Israël sont le transfert d’armement avancé d’Iran en Syrie ou au Liban, les infractions à la souveraineté d’Israël ; les tentatives de l’Iran d’établir des bases militaires en Syrie et la construction d’installations locales pour fabriquer des missiles au Liban, en Syrie ou ailleurs », dit-il.

« Israël ne bougera pas de ces ligne rouges », annonce Tzuriel. « Nous ne laisserons pas les événements de samedi dernier affecter notre jugement ».

©JForum avec agences.

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Julie

Cela fait plaisir , remonte le moral de voir un homme réfléchi et déterminé qui ne se laissera pas faire par tout cet entourage terroriste !

[…] Le directeur du Ministère des renseignements explique qu’Israël n’aura de cesse d’appliquer ses lignes rouges, mais que la République Islamique d’Iran n’a pas intérêt à une guerre à grande échelle, actuellement. Lire la suite sur jforum.fr […]

Victor

Bravo , Elie , il ne faut effectivement rien tolérer de la part de ces ayatollahs de merde !
Et si il le faut , aller les bombarder jusqu’à Qom , siège et résidence de ce Khameini …..
Le cancer sioniste va leur montrer , se dont il est capable , rien à voir avec les métastases chiites du guide suprême !

Elie de Paris

Finalement, le début de l’erreur a été de temporiser avec des « nous ne tolererons pas de presence iranienne ou hezbolique à moins de 50 kms d’Ysraël »…
Il ne fallait pas tolerer DU TOUT de ces présences en Syrie. Ni à 5, ni 50 kms…
Nous nous sommes habitués à les voir proches, et même à flanc de Golan, avec parfois quelques mièvres tirs tueurs de quelque équipée analytique sur le terrain, alors qu’il fallait vivre ces incursions comme un casus belli, surtout qu’elles étaient faites POUR préparer la prochaine guerre.
Mais il n’est pas trop tard. Une salve bien dirigée sur tout ce qui ressemble à une  » approche d’etude iranienne », suivie d’une declaration bien officielle, (et pas suggestive, comme d’habitude) et tout rentrera dans l’ordre.
Et cesser d’aller voir le bonimenteur russe, bien entendu.
Il y aura des dommages collatéraux (russes) ? Bon. Et alors ?

Julie

on ne peut pas dire que les Russes ont été attaqués , ils ne sont pas chez eux , ce sont des mercenaires à la botte de l’IRAN .