Le scandale David N. Myers et quelques trahisons de clercs juifs américains, (y compris Deborah Lipstadt?) – vus par le prisme de l’hostilité antijuive, alimentée par les mensonges anti-israéliens, qui se répandent dans les milieux culturels/intellectuels et universitaires.  Comment expliquer la levée de boucliers contre les lanceurs d’alerte à l’égard de certains désinformateurs universitaires/ (soi-disant) savants?

Que ceux-là s’affichent comme antisionistes, qu’ils présentent leurs interventions publiques comme rien de plus que l’exercice, en toute honnêteté, d’un droit de critiquer (lequel serait «censuré»/menacé de « censure»), ou bien qu’ils prétendent même que ce sont eux qui sont les vrais amis des Israéliens – à la différence des défenseurs «inconditionnels» de l’État hébreu et de ses institutions, y compris ses forces de défense – les hommes et les femmes juifs qui s’associent «en tant que juifs» aux initiatives et campagnes anti-israéliennes, explicites ou implicites, ont pourtant quelques points communs.  Tout en s’associant aux militants qui visent à délégitimer Israël, ainsi que, le cas échéant, leurs coreligionnaires israéliens en général (sauf les «dissidents» israéliens qui appartiennent au même camp idéologique) les «alterjuifs» se ressemblent dans la posture de supériorité morale qu’ils adoptent et dans la sélectivité de leurs prises de position publiques.

Étant donné que les motivations de ces «alterjuifs» (on ne saurait recommander trop vivement la lecture du dossier spécial publié par Controverses en février 2007 à ce sujet), peuvent varier largement, de façon significative, il y a lieu de constater des divergences importantes dans les activités de ceux-ci, dans les objectifs poursuivis et, selon le cas, dans les stratégies adoptées.  Les uns – antisionistes purs et durs – déclarent rejeter la légitimité des institutions officielles établies pour défendre les droits des citoyens juifs des pays en question, refusant de leur reconnaître une quelconque  «représentativité».  Il n’en manque pas dans leurs rangs qui vont jusqu’à accréditer, directement ou indirectement, des accusations de doubles allégeances dirigées contre ceux et celles qui exercent leur liberté de citoyens de démocratie libérale pour défendre les Israéliens et/ou pour exprimer leur solidarité avec eux.  En revanche, les autres ont pour but d’arriver à modifier progressivement, sinon à finir par transformer,  l’orientation des institutions en question vis-à-vis d’Israël, à force de rendre possible, ou de faciliter, un travail de sape à l’intérieur de celles-ci.

En ce qui concerne les violations graves commises par les «partenaires de la paix», adoptée par un nombre non négligeable de décideurs israéliens à l’époque des processus de négociations inaugurés à Oslo,  la politique d’aveuglement et d’omerta  – avec son cortège de sacrifices et de concessions unilatéraux – a produit des effets aussi bien socio-culturels que politiques.  Ayant pris de l’ascendant sur certains  milieux politiques de gauche dans l’État hébreu et ne manquant pas, selon les circonstances, d’influence au sein du Knesset, voire au sein des ministères de la Culture et de l’Éducation nationale, comment les tenants d’idéologies à caractère post-sioniste pourraient-ils ne pas finir par s’implanter dans les secteurs culturels et intellectuels, y compris universitaires (surtout ceux bénéficiant de subventions généreuses)?

D’où la fréquence grandissante, depuis le début des années 1990, de  productions culturelles israéliennes promotrices de thèmes post-/anti-sionistes et/ou qui dressent des réquisitoires à l’encontre des institutions israéliennes, de la société israélienne, qui sont on ne peut plus injustes et déséquilibrés – présentées tant dans le cadre de salons du livres juif qu’au cours de festivals consacrés au cinéma juif, ou au théâtre juif.  Sans parler de la multiplication d’ouvrages de «nouveaux historiens», dont la qualité scientifique est plus que douteuse, lesquels bénéficient de l’intérêt d’une quantité croissante de maisons d’édition réputées, dont des presses universitaires.

Ainsi doivent être progressivement légitimées manipulations et analyses sélectives et malhonnêtes de sources, documentaires et autres, ainsi que des mensonges par omission et des grilles de lecture tendancieuses, qui vont souvent de pair avec un manque de scepticisme flagrant en ce qui concerne les thèses pro-arabes et anti-israélienne.  Et tout cela, depuis plus de vingt ans, dans le contexte  de l’influence grandissante, dans les milieux intellectuels et universitaires de plusieurs démocraties libérales, exercée par les promoteurs d’approches pseudo-scientifiques, liées ou non aux idéologies postmodernistes – dont les effets négatifs se font sentir dans plusieurs domaines, non seulement dans celui des études proche-/moyen-orientales, qu’il soit question de l’encadrement des recherches ou bien des textes utilisés dans l’enseignement.  Il y lieu de rappeler à ce propos le scandale Eyal Naveh, provoqué par l’utilisation dans certains établissements scolaires d’un livre «basé sur des méthodes de travail savant à caractère révisionniste» (c’est-à-dire ayant la prétention de «réfuter » certains «mythes » et «narratifs» traditionnels) – il s’agit du The 20th Century: On the Threshold of Tomorrow, écrit par le professeur de l’université de Tel Aviv précité.  Dans le même ordre d’idées il y lieu d’évoquer la parution du livre révisionniste de Zeev Sternhell paru en 1995.

(La version française, Aux origines d’Israël, a vu le jour en 1996, sa traduction anglaise, The Founding Myths of Israel – « mythes fondateurs d’Israël » – paraissant en 1997.  Parmi ceux qui ont démontré la nature tendancieuse et les détails erronés de cet ouvrage soi-disant factuel, lequel contient des passages qui vont jusqu’à prétendre démontrer que  l’idéologie pernicieuse «Blut und Boden » – c’est-à-dire, « le sol et le sang» – avait influencé certains pionniers sionistes de droite –  Efraim Karsh.   Voir aussi le texte magistral de Pierre-André Taguieff, « Zeev Sternhell : un regard historique sous contrôle idéologique», paru le 2 juin 2014 dans Le Point)

Tout porte à croire qu’à force de persister dans la politique d’aveuglement et d’omerta mentionnée plus haut les décideurs israéliens en question ont affaibli l’influence des organisations pro-israéliennes américaines (ainsi que d’autres pays) qui se montrent sceptiques à l’égard de processus soi-disant de paix qui sont basés sur des concessions unilatérales et/ou à l’égard de la création d’un État dans les territoires qui avoisinent Israël, conquis en 1967.  Il en est de même de l’estime non méritée dont les «nouveaux historiens», coupables – dans une plus ou moins large mesure, de trahir les principes fondamentaux – de leur profession, continuent de jouir dans tant de sphères tant israéliennes que non israéliennes.  Comment  celle-ci ne rendrait-elle pas plus difficile la lutte contre les désinformations anti-israéliennes?

Manipulés de  façon répréhensible par nombreux militants radicaux, soi-disant «progressistes», les controverses et les polémiques liées aux clivages socio-politiques, qui s’accentuent de plus en plus aux États-Unis, n’ont pas manqué ni de déclencher des processus déstabilisateurs, ni d’aggraver les divisions qui existent déjà en leur sein et qui leur sont spécifiques – que celles-ci restent à l’état latent ou qu’elles s’expriment ouvertement.  Autant de facteurs supplémentaires, qui, comme pendant les mandats du président Obama, concourent actuellement à empêcher que les institutions représentatives du judaïsme américain prennent des positions unanimes même dans des cas où il n’est pas question de désaccords de nature strictement religieuse, interconfessionnelle?

Toujours est-il que, depuis longtemps,  aussi bien les initiatives organisées par les responsables d’organisations telles que l’Anti-Defamation League (ADL) et l’American Jewish Committee que les représentations officielles faites  par eux ne sont plus de nature à opposer une opposition suffisamment vigoureuse non seulement aux  «trahisons des clercs» constatées dans les milieux universitaires, culturels et intellectuels, mais également aux campagnes d’intimidation et d’harcèlement de plus en plus graves dirigées par des mouvements comme Students for Justice in Palestine (SJP) et Jewish Voice for Peace (JVP) – véritable Yevsektsiya juive américaine) contre les étudiants pro-israéliens – à la différence des organisations dites «de droite» comme la Zionist Organisation of America, StandWithUs et Amcha.  Ce n’est pas exclusivement parmi les inconditionnels du Parti Républicain qu’on trouve des opinions concordantes sur celles-là, considérées comme étant dominées par des activistes et des dirigeants dont le soutien fervent du Parti Démocrate leur vaut même des accusations d’inféodation à ce dernier.  (Successeur d’Abe Foxman à la tête de l’ADL, Jonathan Greenblatt avait exercé les fonctions d’aide dans l’entourage du président Barack Obama.)

Dans un texte publié le 17 aout 2017, où il exprime ses craintes quant à une éventuelle marginalisation des citoyens juifs des États-Unis, Isi Ieibler analyse de façon perspicace les dysfonctionnements qu’il y a lieu de déplorer maintenant dans certaines institutions juives américaines.  Il critique en même temps  la tolérance excessive manifestée – au nom des principes de l’« inclusion» et  la «diversité » – envers les agitateurs anti-israéliens de mouvements juifs au noms trompeurs comme Jewish Voice for Peace (JVP – équivalent de l’Union  juive française pour la paix, sur le plan idéologique), qui préconisent les boycotts, les désinvestissements et les sanctions (BDS),  ainsi qu’envers leurs apologistes.  On ne saurait passer sous silence ces phénomènes inquiétant, quelles que soient les vraies motivations de nombre des dirigeants des institutions en question.  Au mieux ils font preuve d’un manque de lucidité, ou bien d’une certaine crainte qui les font vouloir éviter à tout prix d’être accusés de faire du «maccarthysme».  Au pire, chez certains, sans doute minoritaires, il s’agit bien d’une complicité tacite et inavouée.

«En outre, il existe des leaders de la communauté juive qui s’allient avec des campagnes d’extrême gauche dirigées par des éléments anti-israéliens vicieux, arguant que les agitateurs anti-israéliens ne devraient pas être exclus en tant que partenaires dans des campagnes plus larges pour la justice sociale. Il y a également les demandes des promoteurs des BDS et des groupes juifs anti-israéliens d’être inclus sous la «grande tente» de la communauté.»  On n’a qu’à penser aux prétendus «dissidents» pro-BDS qui, ne se contentant pas d’avoir fondé le mouvement Open Hillel, ne cessent de déployer tous ses efforts pour miner la réputation et l’influence de l’institution Hillel International (la plus grande organisation active sur les campus où  les étudiants juifs sont inscrits), au moyen de campagnes de désinformations habilement menées.

S’il a fallu plus de temps avant que  les trahisons des clercs constatées dans les milieux universitaires américains aient pris les dimensions de l’anti-Israélisme universitaire qu’on connaît depuis longtemps dans plusieurs pays européens, elles représentent maintenant un problème majeur pour les citoyens juifs des États-Unis – ainsi que l’utilisation dans certains établissements scolaires de niveau secondaire de programmes d’études relatifs au conflit israélo-arabe qui sont  loin d’être objectifs.  (Voir le rapport publié par le Committee for Accuracy in Middle East Reporting in America, CAMERA – c’est-à-dire, le Comité pour l’exactitude des reportages sur le Moyen-Orient, en Amérique – “Indoctrinating Our Youth: How a U.S. Public School Curriculum Skews the Arab-Israeli Conflict and Islam, »).   Tandis que les prises de position contre les boycotts universitaires continuent à refléter une quasi-unanimité parmi les administrations des universités états-unisiennes (ainsi que des motivations qui ne sont pas toujours exclusivement de nature altruiste ou désintéressée), le nombre d’incidents graves qui relèvent de l’intimidation ne cesse d’augmenter.

Le  8 février 2010, Michael Oren, alors ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis, et invité à prononcer un discours a dû supporter des tentatives systématiques de le rendre inaudible et donc de lui dénier sa liberté d’expression.  Comme dans le cas de plusieurs défenseurs de l’État hébreu, il a fait l’objet d’insultes et injures on ne peut plus calomnieuses (lesquelles le traitaient de criminel de guerre, meurtrier de masse, etc.)-  de la part de «onze étudiants qui ont manifesté pour la Palestine en interrompant le discours» – d’après le texte mensonger paru dans Oumma.com.  Après avoir été poursuivis en justice pour leurs actes d’intimidation (manifestation de fermeté hélas trop rare!), ces étudiants ont été jugés coupables le 23 septembre 2011 (un de ces «onze martyrs» – «Irvine 11» bénéficiant, cependant, d’un marché antérieur avec la partie adverse).

Malgré les agissements blâmables de ces intimidateurs, trente  professeurs de l’Université de Californie, qui s’identifiaient comme spécialistes dans le domaine des Études juives (enseignant l’une ou l’autre des multiples disciplines  qu’embrassent celles-ci) ont signé une lettre ouverte, datée du 3 mars 2011.  Ils y déclarent  « Tandis que nous ne sommes  pas d’accord avec la décision prise par les étudiants de perturber le discours, nous ne croyons pas que de telles protestations pacifiques devraient leur faire engager une responsabilité pénale.  Par suite de ces actes, les étudiants individuels et l’Union des Étudiants musulmans ont encouru des sanctions disciplinaires, y compris la suspension, pendant un trimestre, qui vise la MSU, en sa qualité d’organisation estudiantine.  Cette punition est suffisante.  Il n’existe aucune nécessité de de recourir aux mesures punitives supplémentaires – encore moins aux poursuites et aux sanctions pénales.»

Parmi les signataires David N. Myers, professeur d’histoire à l’UCLA, qui vient d’être nommé directeur du Center for Jewish History (Centre d’Histoire juive) de Manhatten. Institution très prestigieuse.  Comme l’explique Jennifer Bregman, dans un article paru dans Shalom, en automne 2000: «L’objectif du Centre dans son ensemble est de fonctionner comme une sorte de «Library of Congress» et de «Smithsonian Institute» du peuple juif. En s’unissant, les différentes institutions possèdent désormais les archives juives les plus vastes, en dehors d’Israël, avec plus de 100 millions de livres, de manuscrits, d’œuvres d’art, d’objets et de documents. »

Réagissant à la publication, le 9 juillet 2012,  du rapport officiel, signé par Richard D. Barton et par Alice Hoffman, qui analyse le «climat» culturel actuel auquel sont confrontés les étudiants juifs présents sur les campus de l’Université de Californie, David Myers s’est associé à une pétition qui, tout en blanchissant les militants des groupes SJP et JVP, dénonce, implicitement et explicitement, le fait qu’on n’a consulté ni ces derniers, ni des activistes de mouvements «de gauche» (on sait bien de quelles gauches il s’agit), ni des «étudiants qui choisissent de ne pas s’affilier aux organisations juives traditionnelles».

Les signataires de cette pétition ne se bornent pas à reprocher aux auteurs de ce rapport objectif leur «focalisation sur les susceptibilités des étudiants qui se font les avocats des décisions prises au nom d’Israël» – c’est-à-dire les étudiants que les militants précités essayent d’empêcher d’exercer leur liberté d’expression pour défendre l’État hébreu, pour se solidariser avec ses citoyens, au moyen de campagnes d’intimidation et de harcèlement.  Ils n’hésitent pas à attaquer Richard Barton, en sa qualité de haut fonctionnaire (récemment président national du Comité d’Éducation) de l’Anti-Defamation League (ADL) –  qualifiée de «groupe de droite bien connu (!) ».  Comme s’il n’existait pas des preuves abondantes des actions condamnables des «activistes pro-palestiniens» précités – aussi bien enregistrements vidéo que témoignages.

Le nouveau directeur du Center for Jewish History continue à rester invisible quand il s’agit d’intervenir publiquement et de faire preuve de solidarité, en faveur des victimes juives de campagnes d’intimidation organisées sur beaucoup des campus américains.  Il s’oppose en même temps à ce qu’on se focalise sur  l’antisémitisme universitaire, dont il minimise les dimensions, et à ce qu’on combatte celui-ci en dehors du cadre de la lutte générale contre le racisme.  Faisant en quelque sorte l’apologie implicite et subtile de l’activisme pro-BDS., il n’hésite pas à accréditer nombre de contre-vérités et poncifs, relevant de la propagande pro-palestinienne, dans un texte qu’il fait soumet au Jewish Journal, intitulé «Une autre façon de penser au BDS»  et paru le 14 octobre 2015.

Peu disposé – écrit-il – à se joindre à ceux, de plus en plus nombreux, qui «diabolisent celui-ci en chœur», il prétend, ou affecte de prétendre que: « nous nous leurrons si nous ne reconnaissons pas qu’il n’y aurait pas de mouvement BDS s’il n’y avait pas d’occupation de la Cisjordanie et de refus d’accepter les droits nationaux des Palestiniens.  Le BDS a pris son essor en juillet 2005, après l’effondrement de la Deuxième Intifada et du  processus de paix d’Oslo.  Son premier objectif déclaré était de mettre fin à l’occupation de la Cisjordanie. … Mais, Israël est le plus fort de loin dans le conflit dont il est  partie contractante et il continue à opprimer les Palestiniens par un système basé sur les expropriations terriennes, les postes de contrôles, les raids sécuritaires, les opérations de services spéciales et la barrière de sécurité à caractère envahissant.  Tout cela est insoutenable du point de vue politique et moral.»

Il n’est pas étonnant qu’il se soit déclaré réceptif aux arguments des «amis d’Israël» supposés qui prônent le ciblage sélectif des entreprises établies dans les territoires disputés David Myers s’est prononcé dans ce sens dans un bref essai paru le 16 mars 2014 dans la LA Review of Books –  «Pourquoi je m’oppose à un boycott – principalement» – allant jusqu’à dire: « Bien que quelques-uns des meilleurs  arguments que je puisse avancer sont en faveur d’un boycott, je finir par être opposé à la plupart des formes prises par celui-ci ».  Il reproche tant à ceux et celles qui se montrent sceptiques à l’égard du terme Naqba – «traumatisme de l’identité nationale palestinienne» – employé dans plusieurs narratifs pseudo-historiques du conflit qu’à certains partisans du  mouvement BDS (mais pas tous) une ignorance qu’il se permet de fustiger d’un ton moralisateur.  Autant de narratifs qu’il présente sous un jour favorable dans d’autres écrits, y compris un de ces livres Between Jew and Arab: The Lost Voice of Simon Rawidowicz  (2008, Université de Brandeis)

Le professeur Myers ne se borne pas à apporter son soutien à des mouvements tels que J-Street et New Israel Fund (dont l’activisme et la politique du financement aident tant directement qu’indirectement les militants BDS).  Il n’a même pas hésité pas à participer à une initiative destinée à lever des fonds au profit du groupuscule If Not Now – dont les militants extrémistes, se disant «anti-occupation», ont mis en scène plusieurs «occupations» et manifestations (y compris « sit-ins») en faisant intrusion dans les locaux d’organisations juives).  Last but not least, ce professeur se trouve accusé non seulement d’avoir sapé des efforts déployés pour encourager les étudiants juifs à développer de l’empathie pour Israël, mais également d’avoir

trouvé bons tous les prétextes  pour inspirer aux étudiants qui suivaient ses cours une vraie antipathie anti-israélienneDès que David Myers avait commencé à exercer ses fonctions de directeur, les responsables du Center for Jewish History sont vite allé en besogne – envisageant d’accueillir un dialogue entre deux activistes antisionistes, Robert Herbst (JVP) et Jonathan Kuttab, organisé conjointement par le groupe JVP et l’American Jewish Historical Society (AJHS  – Société d’Histoire juive américaine).  Fondée en 1892, cette association – semble-t-il –  compte parmi ses dirigeants et hauts fonctionnaires un certain nombre de détracteurs de l’État hébreu qui sont en même temps sympathisants des activités BDS, dans une plus ou moins large mesure. Grâce aux pressions venues pour la plupart de l’extérieur, la salle où  devrait avoir lieu cet «événement culturel», programmé pour le 26 octobre pour «commémorer» la Déclaration de Balfour a fini par être celle qui appartient à l’Église Unitarian Church of All Souls.

Le 5 septembre et le 11 octobre 2017 Ronn Torossian, PDG d’une des plus importants sociétés privées spécialisées dans les relations publiques qui n’est pas  cotée, Hank Sheinkopf,  PDG de Sheinkopf Communications qui a travaillé comme stratège de campagnes politiques, et George Birnbaum, ancien chef de cabinet de Benjamin Netanyahu ont signé des textes qui justifient les rôles de premier plan qu’ils jouent dans les initiatives visant d’abord à empêcher la nomination de David Myers et maintenant à faire annuler celle-ci. Qu’on trouve bons ou non tous les exemples qu’ils invoquent pour mettre en lumière le comportement plus que douteux de ce dernier, il est tout à fait injuste de les accuser d’insinuations diffamatoires.

N’empêche que la pétition rédigée pour défendre la décision des responsables du Center for Jewish History s’appuie bien sur cette accusation infondée. Celle-ci regroupe non seulement bon nombre de signataires anti-israéliens, mais également des partisans de David Myers qui ne sont pas des ennemis de l’État hébreu, y compris l’historienne Deborah Lipstadt.

P.S.  Deborah Lipstadt mérite bien sa réputation mondiale et l’admiration que lui a valu sa défense vigoureuse et déterminée des valeurs fondamentales du travail d’historien face aux falsifications négationnistes.  Elle a joué un rôle de premier plan dans un processus qui a fini par établir des relations fructueuses entre chercheurs et défenseurs des droits de l’homme rwandais juifs – israéliens et non israéliens.

Ce n’est pas à dire que ses actions ont toujours été irréprochables.  Elle s’est associée aux adversaires de l’Institute for the Study of Global Antisemitism and Policy (ISGAP – l’Institut pour l’étude de l’antisémitisme et de la politique dans le monde) qui ont injustement remis en question la qualité scientifique des recherches menées et de l’enseignement dispensé par les professeurs qui y étaient actifs.  Abrité par l’Université de Yale, celui-ci a dû fermer ses portes en juin 2011, ayant commis l’erreur de soumettre à des analyses approfondies aussi bien les judéo-phobies contemporaines qui dominent la plupart des pays du monde islamique que les antisémitismes de droite.

En soutenant une pétition trompeuse, Deborah Lipstadt s’est un peu déshonorée.

 

Par ©Paul Leslie

 

 

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Jg

La communaute Juive americaine commence a disparaitre .
Il faut apprendre a compter que sur nous memes .
En eurabia , le probleme est identique .
Chez nous , 20 % d arabes qui attendent leur heure , un  » goche  » omnipresente , medias , universite , est une extreme goche , hyper active .