L’Art du Possible |
Le Kremlin sait pertinemment que l’Iran a le pouvoir de jeter la totalité du Moyen-Orient dans un chaos généralisé et il a de nombreuses bonnes raisons de redouter un tel scénario. Mais la Russie n’envisagera d’abandonner son partenariat avec l’Iran qu’en échange d’une véritable reconnaissance de son rôle de super-puissance.
Le Président russe Vladimir Poutine et le Président américain Donald Trump assistent à un sommet au Vietnam en Novembre 2017 |
Photo: AP
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Le statut diplomatique d’Israël s’améliore constamment dans beaucoup de régions du monde. Mais l’une des plus magistrales réalisations du pays concerne le revirement opéré dans les relations avec la Russie.
La Russie n’est pas un partenaire idéal. Loin de là. Sa conduite sur la scène mondiale se caractérise souvent par l’agression et ce que la Russie perçoit comme ses intérêts nationaux contredit souvent les valeurs fondamentales de la civilisation occidentale. Mais la politique et en particulier la politique internationale, requiert de ses acteurs qu’ils soient surtout qualifiés dans l’art du possible.
Israël ne peut pas faire de choix et plébisciter les super-puissances qui exerceront leur influence et qui pèseront réellement au Moyen-Orient. La seule chose qu’Israël puisse faire est d’ouvrir des canaux de communication avec les super-puissances qui ont clairement une influence effective.
C’est précisément ce que le Premier Ministre Binyamin Netanyahu a fait avec un succès indéniable. Mais, comme sur un jeu d’échecs, il ne suffit pas d’identifier ce qu’il est possible de faire – les joueurs doivent aussi déterminer le chemin que doit suivre ce jeu des possibles et surmonter bien des obstacles sur sa voie afin de parvenir au résultat. Il n’y a uniquement que les véritables grands maîtres qui puissent atteindre ce but et quand il s’agit des relations avec la Russie, Netanyahu fait effectivement preuve des qualités d’un grand maître.
Au cours de ces dix dernières années, les relations d’Israël avec la Russie ont changé au point d’en devenir méconnaissables. La fréquence des rencontres entre les dirigeants respectifs des deux pays, l’atmosphère positive entourant ces rencontres, et même l’absence de fuite dans les médias, concernant les accords ou les désaccords qui s’y produisent, tout atteste du sérieux de ces relations.
Ces échanges intensifs, dont des rencontres entre les chefs de la sécurité et les commandants militaires, signalent une amélioration significative de cette entente entre les deux pays. L’alchimie personnelle entre les leaders de nos deux pays y a aussi fortement contribué. Il n’y a pas beaucoup de dirigeants étrangers qui jouissent d’un véritable respect de la part du Kremlin. Netanyahu fait partie des très rares élus.
Ne nous leurrons pas, cependant. Sauf changement imprévu de nature considérable dans la région, la Russie n’est pas à la veille de devenir l’allié d’Israël. Opposée par définition aux Etats-Unis, la Russie a opté pour une stratégie qui la ramène à des alliances tactiques avec l’Iran, le Venezuela, la Corée du Nord et d’autres indésirables. De plus, les Russes sont déterminés à n’abandonner pour rien au monde leurs alliés des temps anciens – ceux de l’ère soviétique – L’Organisation de Libération de la Palestine et le Président syrien Bachar el Assad.
Face à ces défis, tout ce qui a pu être réalisé jusqu’à présent est plutôt admirable. Depuis que la Russie est entrée dans le bourbier syrien, Israël est parvenu à traduire sa puissance militaire et ses autres atouts en pouvoir diplomatique, permettant à Israël de conclure des accords de protection des intérêts mutuels avec la Russie.
En pratique, cela a garanti à Israël une liberté complète dans la conduite de ses actions en Syrie. Aussi, alors que la Russie peut revendiquer la Syrie comme étant son territoire de prédilection, Tsahal n’en est pas, pour autant, évincé.
En conséquence, Israël a eu les mains libres pour frapper des cibles en Syrie, à chaque fois que cela lui a paru conforme à ses intérêts et la Russie n’a jamais pipé mot. Même après les multiples frappes d’Israël en profondeur à l’intérieur de la Syrie, samedi 10 février, pour répliquer à la violation de son espace aérien par un drone iranien, Moscou n’est pas allé au-delà d’un plaidoyer inoffensif afin de rendre les honneurs à une souveraineté syrienne mal en point, ce qui se traduit, en langage diplomatique, par : allez de l’avant pour protéger vos intérêts, mais faites en sorte de ne pas écorner les nôtres en cours de route ».
Aussi, bien que la Russie ne soit pas l’alliée d’Israël, elle respecte les intérêts d’Israël. Quiconque ne parvient pas à concevoir en quoi c’est un énorme accomplissement -la capacité d’Israël de préserver sa liberté d’action en Syrie – ne comprend tout simplement pas la nature de la Russie, ni les limitations naturelles qu’Israël s’impose, dès qu’il s’agit des relations avec cette grande puissance.
Au début, le terrain de jeu n’était pas favorable à Israël. Depuis son accession au pouvoir, le Président russe Vladimir Poutine a progressivement intensifié la résistance de la Russie face à la politique des Etats-Unis et de ses alliés, dans à peu près tous les domaines. Il a renforcé son pouvoir, qui parfois ressemble à une monarchie et cherché à restaurer la grandeur de l’ancienne union soviétique.
Israël, par définition, ne devrait pas pas être trop impatient de voir l’union soviétique être restaurée. L’union soviétique était une ennemie jurée du Sionisme. Mais, alors que les sentiments anti-occidentaux se sont rapidement disséminés au sein de la population russe et certainement,au sein du gouvernement russe, Israël est parvenu à rester une exception, en échappant à l’hostilité russe.
Au sein de la majeure partie de la population russe, les Etats-Unis sont perçus comme un ennemi naturel, mais pas Israël. En outre, Israël jouit de ce statut particulier sans avoir à changer ses relations existantes avec ceux qui font l’objet des objections de la Russie et qui, de leur côté dirigent la charge contre la Russie.
Au contraire, les médias russes remarquent souvent que Netanyahu est le seul dirigeant mondial qui peut avoir l’oreille de Poutine comme celle du Président Donald Trump. Cette position unique offre à Netanyahu une grande marge de manœuvre.
La grande question, actuellement, est de savoir si Israël a tiré pleinement avantage de ce que lui offre cette relation avec la Russie. Est-il possible de persuader la Russie de s’aligner encore plus dans le sens des intérêts d’Israël, en particulier, en faisant fléchir les aspirations agressives de l’Iran?
Les Russes n’ont pas un grand éventail de partenaires possibles, aussi ne sont-ils pas pressés de laisser filer leur alliance avec les Iraniens. Sans les forces terrestres que Téhéran a envoyées en Syrie, les Russes ne seraient jamais parvenus à renverser les tendances lourdes de la guerre et à sauver le régime Assad, qui se dirigeait vers une chute quasi-assurée.
Même après que la Russie ait déclaré « victoire » un certain nombre de fois, et réduit sa propre présence en Syrie, elle dépend encore lourdement des forces de l’Iran. Peut-être que les Russes commencent à comprendre qu’au Moyen-Orient, les véritables problèmes commencent dès que vous déclarez victoire et que, sans les Iraniens, il ne leur reste pas la moindre chance d’imposer leur volonté sur la Syrie.
En plus de ça, il y a aussi l’aspect financier. L’Iran est un partenaire commercial important de la Russie et les espoirs russes d’exploiter les réserves énergétiques de la Syrie (comme une façon de se rembourser de son investissement massif dans la guerre) ne se concrétiseront jamais, sans l’approbation de l’Iran.
Cependant, ce serait une erreur d’en déduire que les intérêts de la Russie et de l’Iran ne se chevauchent pas. Leur alliance se maintient sur des bénéfices immédiats plutôt que sur une quelconque parenté idéologique. Au cours de quelques années de leur collaboration en Syrie, ils ont rencontré bon nombre de désaccords.
Par exemple, quand les Russes ont esquissé une constitution pour un futur Etat fédéral de Syrie, ils ont tout-de-suite été confrontés à la résistance, non seulement d’Assad, mais aussi et surtout de l’Iran. Téhéran objectait à l’idée de fédéralisation ou de conférer une autonomie quelconque à ce territoire ou à celui-là, à l’intérieur de la Syrie, et cette réponse hostile a créé un embarras certain pour les Russes.
En outre, Moscou comprend que l’aventurisme iranien pourrait entraîner la région toute entière vers un affrontement généralisé, qui pourrait priver la Russie de son butin syrien, tout en amenant les Etats-Unis dans la mêlée à pleine puissance. Un tel scénario ferait perdre à Poutine tous ses bénéfices sur le front du Moyen-Orient et, par conséquent, le Kremlin a toutes les raisons du monde d’être inquiet.
Gardons à l’esprit qu’en dépit de ses ambitions, et malgré le fait qu’elle se voit comme jouant un « premier rôle », dans ce monde rapidement changeant, la Russie est encore loin derrière les Etats-Unis, selon tous les paramètres pratiques, à commencer par l’économie ( le PIB des Etats-Unis est au moins cinq fois celui de la Russie) et cela se termine par la puissance militaire.
Le but des Russes est encore tel qu’il a toujours été : de restaurer l’ancienne gloire du pays. Et, peut-être que c’est la clé pour les amener à se distancier des Ayatollahs. La Russie ne pourrait envisager d’abandonner l’Iran si et seulement si on leur offrait une alternative contenant cette ultime tentation : la reconnaissance de la Russie comme une superpuissance. Un tel bouleversement ne peut être effectué que par un seul homme et son nom est Donald Trump.
Par Ariel Bolstein
« la Russie doit faire partie de l’occident du XXIeme siècle. »
Exact. De l’extrême-occident.
Imaginons la Russie sortie de sa place historique d’extrême-occident.
Ce serait alors l’extrême-orient aux portes de la faible Europe, et d’Israël, avec les islamismes en prime !
Donc éviter de cracher dans la soupe car elle n’est pas si mauvaise.
je n’aie aucune confiance au russes qui armes l’iran de S300 et la syrie et de l’autres les bombarde avec soit disant la coalition , ISRAEL DOIT SE MÉFIEZ DE LA RUSSIE QUI SE METTRA DU COTER DU PLUS ARROGANT SOIT L’IRAN , ISRAEL ET DETERMINER A SE PROTEGER , MEME SI IL DOIT ENVOYER SON NUCLEAIRE , CAR PERSONNE NE L’AIDERA , SANS OUBLIER QU’IL ET ENTOUREE DE 12 PAYS ARABES
Enfin un article avec moins d’ouillères que d’habitude ! La Russie et Israël on un avenir commun, pas de la même nature, ne de même intensité, que celui avec les USA, mais profitable à tous ; à l’occident, car il faut admettre maintenant avec la menace de l’islam, la montée de la Chine et la bombe de l’Afrique que la Russie doit faire partie de l’occident du XXIeme siècle.
Bravo a Jfofum.fr de maintenir ce niveau de veille d’articles importants, cela vaut mieux que les divergences, normales entre amis.
Tout en cernant les limites particulières qu’Israël et la Russie s’imposent(et j’ajoute : Russie de Poutine, -avec sa prof d’Allemand, ses 1, 5 million de Russes Juifs et vice-versa- parce qu’on ne sait absolument pas ce qui pourrait venir « après ». Personne n’y songe, même en fonction d’un horizon lointain), il ne faut pas, non plus, sombrer dans une forme de naïveté confondante : non, la Russie n’est pas « l’Occident » et c’est justement ça son problème depuis a minima Catherine II! Et oui, c’est un peu l’Occident si on se la joue De Gaulle de l’Atlantique à L’Oural, mais la Russie reste notre « Proche-Orient » au sens européen.
En réalité, on le sait depuis la chute du Mur, la nouvelle configuration souhaitée est l’Eurasie, dérivée idéologique eurasianisme. Son rêve est d’enterrer l’Occident comme prétendu siège des « Valeurs ». Sa civilisation est ailleurs et certainement plus proche de Huns et des Mongols que des Hébreux! C’est d’ailleurs en cela que Russie et Iran n’ont pas besoin de confraternité idéologique : l’Iran est un outil pour la Russie face à la Chine. Et l’Iran se développe parce que bénéficiaire de ces deux clients (et pas seulement dans un sens). Ce n’est pas Israël qui l’en fera décrocher, à moins d’un conflit triangulaire entre grandes puissances et besoin de rapprochement américain face à la Chine dominatrice économique (et demain militaire). La Chine historique est rarement sortie de son bassin de civilisation. Or, il n’y a pas d’alternative dans la mondialisation. Le passé nationaliste et militaire de la Russie est bien plus reluisant.
En tout cas, je suis assez stupéfait par des raccourcis du genre : Poutine est blanc, chrétien orthodoxe, nationaliste et tutti quanti comme « Nous », ce grand nous face aux « Barbares en tout genre », une sorte d’ultime Charlemagne avant la dernière croisade. Quand il fait construire la plus grande mosquée d’Europe à Moscou (Московская соборная мечеть, Moskovskaya sobornaya mechet), il a déjà compris que 3/4 de ses soldats, demain, seront musulmans, tchétchènes, daghestanais, que son arrière-cour ou sa « ceinture de sécurité civilisationnelle » est musulmane, et justement pas « européenne »!. Il ne faut jamais mésestimer la force du ressentiment chez Vlad : la Russie a été lâchée par 90% de pays Est-européens, moins la Bulgarie, les Serbes, peut-être un peu d’Hongres… L’effondrement du Pacte de Varsovie est le véritable fiasco de l’ex-URSS : le recentrage doit être radical face à ce « reniement ». Poutine l’a vécu à Berlin(-Est).
Et pourquoi, alors un tel rapprochement avec Erdogan? Ils partagent des sphères d’influence croisées : tous les pays musulmans ex-soviétiques ont une centre de gravité turkmène, turcophone, etc.
D’autre part, face aux intérêts « occidentaux » (le grand mot est lâché!), Poutine fonctionne au gaz (Prom) et un de ses buts ultimes dans ces guerres est de rendre l’Europe accro à son Gaz de la Mer Caspienne, passant par les tuyaux turcs. La Turquie encore un grand ami de l’occident! Gazprom joue la Turquie contre le gaz à l’Est de la Méditerranée, qui intéresse : Chypre, Grèce, Egypte et, bien sûr, Israël. Et qui a des intérêts en Caspienne, hormis la Russie, la Turquie et… L’Iran? Le conflit avec la Turquie se joue sur plusieurs tableaux, le gaz et pétrole, les flux et reflux humains (trafics en Libye et sur les côtes de la Grèce…) La soit-disant entrée dans l’Europe est vraiment une grosse marotte. La Turquie est entrée une fois en Europe et en a été chassée par les Polonais (Sobieski) et les Viennoiseries -qui nous vaut le cassé-froissant). Alors, Poutine, notre « ami »? Tout dépend de quelle façon il joue, de toutes façons contre « nous » (petit nous post-mur) de ses deux fers aux feux que sont 1) L’Iran, 2) La Turquie, kidnappée du sein de l’OTAN sans que personne n’ait encore moufté, les derniers colonels conduits au peloton! L’ami Poutine reste très revanchard, après la chute de son ancien empire, mais aussi contre les sanctions suite à l’affaire ukrainienne (d’où le besoin d’un contre-feu syrien), il peut aussi viser l’Azerbaïdjan (riche en pétrole), et d’autres dominions… Son centre de gravité est Astana, pas Jérusalem… C’est la capacité de médiation israélienne qui joue très fort pour tenter de redonner une boussole viable, pas seulement au Moyen-Orient, mais bien au-delà. C’est un jeu très serré en tout cas, il faut regarder le poids, la valeur des autres acteurs et pas se contenter d’approches sentimentalistes-ethnocentrées, telle qu’une certaine droite sous fake-influence croit se reconnaître dans deux jumeaux Romus-Trump et Romulus-Poutine : comme ils nous ressemblent!
How can Putin believe that it is in his interest to be the enemy of the West? Islamofascism is the enemy nb ONE. Even and perhaps specially for Putin.
La Russie est un petit pays sans économie
C est une puissance militaire
C est un producteur de matériel militaire de technologie avancée
Ça n est pas une démocratie
En cas de conflit la Russie ne peux assumer financièrement dans le temps
Poutine le sait ..c est clair
Sa présence en Syrie sur Latakie et tartous ses 2 bases une navale et une aérienne sont ses portes de sortie sur la Méditerranée
En Ukraine c est sa sortie sur la mer noire
Par Sa présence en Syrie Poutine avais pensé que ça ferai oublier l occupation et les déplacements de population
Néanmoins avec une Amerique qui s est dégagée militairement des conflits au MO la Russie s y est engouffrée et sa présence dans le temps n est dur qu à la présence de Assad ..une Syrie sans Assad et la tension montera de suite entre la Russie et le monde …le Hezbollah et l iran sont ses chevaux de Troie il les anime avec soin comme un marionnettiste de grand talent
Vous avez bien regardé une carte ? La Russie un petit pays ! Sans économie ? Crimée ou pas la Russie est largement présente en Mer Noire.
En marge du sujet: le niveau extraordinaire de Netanyahou comme diplomate fait encore plus regretter les attaques, pour des raisons mineures en comparaison de la securite d’Israel, dont il est l’objet en Israel.
Les Israeliens, comme la plupart des peuples du monde vivant en democratie, manquent souvent de sens des responsabilites ou des priorites: etait-il avise d’offenser a ce point la Pologne, seule composante de l’Europe
montrant quelque resistance envers les diktats de Bruxelles et de Mme Mogherini ? il faut quelquefois reflechir avant de montrer sa colere. Le resultat est consternant.
Bonjour, l’article est assez intéressant. Cependant veuillez bien rectifier vos données concernant le PIB : 4B Russie VS 19 états Unis. 5 fois le PIB russe et non pas dix. Ensuite, rajoutez à cela la dette publique des USA qui fait 100% du PIB et vous verrez que économiquement les USA ne sont pas ce que vous pensez. Bonne continuation.
Assez vrai. Le calcul de la banque mondiale est différent de celui du FMI, ou si on se fie au PIB par habitant où on trouve : Etats-Unis 54 370 $ par hbt, alors que la Russie est à la 55ème place à 24 449$ par hbt. Pour la dette publique, la Russie pourrait rembourser plus vite : à 13% de son BIP, alors que les Etats-Unis sont à 73% de leur PIB
Sans compter les ressources minières et les réserves d’or (en cas de crise sévère sur les échanges financiers). La dette des États-Unis est encore plus élevée si l’on tiens compte de tout, mais ce n’est pas un « mal » absolu ; le PIB est toujours à manipuler avec précaution, ne serais-ce que parce qui’l s’exprime en dollars non-constant.