La prise de parole du président Macron ce soir sur TF1©
par Maurice-Ruben HAYOUN
Ceux qui prévoient une sorte de capitulation d’Emmanuel Macron face aux médias et à leur diktat se trompent assez lourdement. Certes, le président fait preuve de pragmatisme, il fait contre mauvaise fortune bon cœur, mais il ne reniera pas sa décision dite jupitérienne : ne pas descendre dans l’arène médiatique, redonner un pouvoir aussi exorbitant que dévastateur des journalistes et suivre son chemin.
En réalité, il fait une pause car sa chute constante dans les sondages commençait à l’inquiéter et devenait un thème de prédilection des médias. Il va donc parler sur TF1 ce soir pendant une bonne heure.
Est-ce la bonne solution ? Oui, si cela ne devient pas un rituel auquel il faudra sacrifier régulièrement ; cela signerait une sorte de défaite  face à la toute puissance des médias. La presse est un contre-pouvoir, ce n’est pas un pouvoir.
Prenons un exemple, même s’il faut saluer l’action dissolvante des journalistes, maillon indispensable de toute vie politique démocratique :  vous savez que le président du groupe parlementaire des marcheurs à l’Assemblée nationale a été blanchi par la justice qui a vraiment pris son temps. Le procureur général a classé le dossier sans suite et on peut comprendre que le principal intéressé ait poussé un soupir de soulagement. Et voici que ce pauvre homme est interviewé par une journaliste connue qui le met littéralement sur le grill… Elle veut lui faire comprendre que les choses ne vont pas s’arrêter là, que l’avocat de quelques parties civiles clame son intention de faire appel, bref d’aller plus au fond, si tant est qu’il y ait encore quelque matière à investigation…
Ceci est une inacceptable judiciarisation de la vie politique.
On comprend que les avocats fassent de la procédure, après tout ils en vivent et ils sont là pour cela. Eux aussi constituent un maillon indispensable de la vie civile dans un Etat démocratique. Imaginez en effet que vous soyez arrêté dans la rue ou sur la route par des policiers qui vous placent en garde à vue : vous serez bien content de voir arriver un avocat qui vous tirera de cette mauvaise passe.
J’ajoute qu’il est le seul à pouvoir le faire car la loi lui en donne le droit.
Mais revenons à ce journalisme qui ne sait plus quoi inventer pour renforcer l’audience, véritable épée de Damoclès placée sur le maintien ou la disparition de telle émission ou de telle autre : si son indice d’audience ne se redresse pas, elle est condamnée à disparaître… Et ceci est souvent la loi d’airain de ce type d’émissions…
D’où leurs excès et leur volonté de survivre à tout prix : les souffrances occasionnées aux familles ou aux principaux intéressés ne les préoccupent guère…
Tout ceci pour dire que ce soir E. Macron ne se reniera pas, il n’avalera pas son chapeau, ni ne remettra le pouvoir entre les mains des médias. Comme le fit son malheureux prédécesseur qui a fini par récolter ce qu’il avait semé.
Le fameux livre avec les deux journalistes d’un grand quotidien du soir lui a été fatal.
E. Macron fut, nous dit-on, horrifié par ces étranges confessions dont certaines étaient vraiment incompréhensibles. Et qui est sorti vainqueur de ce match ? Les deux journalistes, évidemment. Le perdant avait tout simplement oublié qu’il était (pour peu de temps encore) le président de la République.
L’actuel président a un imposant train de réformes à faire passer. Il sait pertinemment que nos compatriotes ne se laisseront pas faire. Il l’a vu avec les nouvelles ordonnances sur la loi travail. Il a dû les atténuer quelque peu mais l’essentiel a désormais force de loi. Il s’apprête  à présent à en faire autant avec les autres déficits (sécurité sociale, indemnité de chômage, retraites, etc…).
Cependant, il a commis une petite erreur en réclamant cette baisse de cinq euros qui  touche des gens en bas de l’échelle sociale et qui réagissent. Je dois dire que je comprends leur réaction, d’autant que cela renforce l’étiquette injuste de président des riches et qui ponctionne le maigre budget des pauvres. J’ai entendu des dames dire ce matin que 60€ par an, c’était important pour elles. Et je n’ai aucune raison de les soupçonner d’indignation infondée…
E. Macron a compris que ce ne sont ni les salariés du privé ni les fonctionnaires qui constituent la richesse d’un pays. Ils en sont les forces vives, on ne peut rien faire sans eux mais ils n’ont pas de capitaux à investir pour créer des emplois ou des richesses. Il faut des investisseurs puissants, des chefs d’entreprises courageux qui prennent des risques.
Or, aujourd’hui, nous vivons un bouleversement total des anciennes structures, notamment de protection sociale. Et le soi-disant modèle social français ne pourra pas poursuivre sur sa lancée si on ne jugule pas les déficits. Il suffirait d’un petit accident (que nul ne souhaite) dans la conjonction internationale pour que tout s’écroule : que le prix du baril de pétrole remonte, que les taux d’intérêt des emprunts français sur les marchent grimpent pour que la croissance retombe en panne.
Ce qui explique la célérité avec laquelle E. Marcon pousse son train de réformes. Donc, ce soir, on aura affaire à un président proche des Français, conciliant avec tout le monde mais fidèle à ses engagements.

Le professeur Maurice-Ruben Hayoun, né en 1951 à Agadir, est un philosophe, spécialisé dans la philosophie juive, la philosophie allemande et judéo-allemande de Moïse Mendelssohn à Gershom Scholem, un exégète et un historien français. il est également Professeur à  l’université de Genève. Son dernier ouvrage: Franz Rosenzweig (Agora, universpoche, 2015)


Nous vous informons que le professeur Maurice-Ruben Hayoun, dont les chroniques sur JFORUM font notre plaisir, va tenir prochainement un cycle de conférences à la Mairie du 16ème arrondissement de Paris, sur le thème « L’Europe, plus une culture qu’un continent – Aux racines de la culture européenne.

Ce nouveau cycle de conférences se penche sur l’humus spirituel et les valeurs premières qui gisent au fondement de ce continent.

Mais l’Europe n’est pas seulement un continent, c’est aussi et surtout une culture, axée autour de courants spirituels et d’écoles philosophiques, qui passent à juste titre pour sa constitution théologico-politique ou éthique.

Les réflexions qui seront exposées dans la salle des mariages de la Mairie du 16ème arrondissement couvrent la critique biblique, la littérature éthique, la philosophie médiévale sous son triple aspect, gréco-arabe, chrétienne et juive au miroir des pères spirituels de l’Europe : Thomas d’Aquin, Maimonide, Averroès et Maître Eckhart.

Le programme est le suivant :

Jeudi 19 octobre – 19h : Religion et philosophie selon le Traité décisif d’Averroès

Jeudi 23 novembre – 19h : L’allégorie philosophique d’Ibn Tufayl, Vivant fils de l’éveillé (Hayy ibn Yaqzan)

Jeudi 14 décembre – 19h : Qui était Maître Eckhard?

ENTREE LIBRE – Dans les salons de la Mairie

Mairie du 16e Arrondissement : 71, avenue Henri Martin

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marman68

je viens d’entendre un documentaire sur les pauvres : Mais sachez-le Macron n’en a rien à foutre des pauvres, pour lui ils peuvent crever, lui quoi qu’il arrive percevra son salaire, tous ce qui intéresse ce monsieur c’est l’avenir de l’Europe ce qui ce passe en France, il en en a rien à foutre, le prochain président de la république il faudrait le faire vivre au moins six mois avec le RSA, ( et rien d’autre, et pendant cette période, lui retirer tous ces privilèges et tous ces droits ) après, il pourra peut-être parlé, macron vit déjà sur une autre planète, donc, pas besoin d’aller voir ce qui ce passe sur Jupiter

richard malka

Une plainte se depose par déontologie auprès du procureur de la république qui est dependant de l’état, si on est mecontant de la décision du procureur qui decide de ne pas donner suite au dossier et de classer sans suite on saisit le doyen des juges d’instruction qui peut ouvrir une enquête.
Ouvrir une enquête ne veut pas dire coupable. Mais quand on a trop jouer au con (media comme politique) comme cela contre Israel (al durah, djenine, sabra chatillah etc….), quand du droit et de la vérité on passe a la rumeur façon moyen ageuse, avec des moyens modernes de communcation, on se retrouve perdus comme des gueux sans ne savoir a quels demons croire.
Voilà le grand desarroi et le danger desormais présent.