Des renforts américains au Moyen-Orient et le raid aérien israélien en Syrie étaient coordonnés

 

La transmission d’un courrier américain de mise en garde au plus haut général iranien en Irak (Qassem Someimani), le changement de camp d’Ali Abdullah Saleh dans la guerre au Yémen et les réflexions de Trump sur Jérusalem capitale d’Israël – tous ces avertisseurs signalent en même temps, une nouvelle stratégie américaine plus proactive pour la région.

Le chef de l’Agence Centrale des Renseignements (CIA) Mike Pompeo s’est avéré d’une franchise inhabituelle, en s’adressant au gratin de l’armée américaine et aux responsables de la sécurité, samedi 2 décembre, à la fondation présidentielle Reagan. Il leur a révélé avoir envoyé une note personnelle au chef des Gardiens de la Révolution iranienne et des Forces Al Quds, le Général Qassem Soleimani et leur a expliqué : « Je la lui ai envoyée parce qu’il avait indiqué que les forces sous son contrôle pourraient en fait menacer les intérêts américains en Irak ».

Soleimani a répliqué en disant qu’il refusait d’ouvrir cette lettre, en commentant : « Cela ne m’a pas brisé le cœur d’être honnête avec vous ». Pompeo a continué en précisant : « Ce que nous lui avons communiqué dans cette lettre, c’est que nous le tenons, lui et l’Iran, pour responsables… Et nous voulions nous assurer que les cercles dirigeants iraniens et lui comprennent  cela d’une manière aussi claire que le cristal ».

Puisque les paroles n’ont aucun effet sans être accompagnées par des actes, les Etats-Unis, après avoir gelé leurs troupes sur place depuis des mois au Moyen-Orient, sont brusquement, passés à l’action, au cours de ces dernières 48 heures, aux côtés de leurs principaux alliés au Moyen-Orient, Israël et l’Arabie Saoudite, sur quatre fronts en même temps : l’Irak, la Syrie, le Yémen et les Palestiniens.


IRAK :  
Des forces américaines de grande ampleur sont arrivées sur la base K1de Kaywan, à l’ouest de la ville pétrolière de Kirkouk et se sont alors séparées en deux contingents : plusieurs centaines d’hommes de troupe sont restées sur la base, alors que le second contingent se dirigeait, vendredi 1 er décembre, vers l’Est, en direction de Tuz Khurmatu, à l’Est de l’Irak et au sud du Kurdistan (voir la carte jointe) et elles ont pris le contrôle de l’aéroport militaire de Siddiq, 35 km plus à l’ouest.

Tuz Khurmatu se situe à 100 km à l’ouest de la frontière irako-iranienne et à 163 km au nord de Bagdad. Selon les sources des renseignements militaires de Debkafile, des troupes américaines n’avaient jamais été déployées si près de la frontière iranienne depuis l’invasion américaine de l’Irak, en 2003.

Cette mise en mouvements de troupes est destiné à conseiller vivement au Premier Ministre irakien Haydar al-Abadi d’arrêter de jouer avec le feu iranien, comme il s’est permis de le faire à la mi-octobre, quand il a autorisé les forces pro-iraniennes des Hashd al-Shaabi à s’emparer de Kirkouk et de se ses champs de pétrole, en les arrachant des mains des Kurdes. Washington vient essentiellement de mettre une croix sur les plans de Soleimani visant à mettre le pétrole du nord de l’Irak sous la tutelle de l’Iran.

SYRIE: Tôt dans la matinée de samedi 2 décembre, les bombardiers de combat d’Israël ont largué des missiles contre un lieu de rendez-vous d’une réunion secrète des chefs de milices chiites pro-iranienne qui s’est déroulée dans les QG de la 91ème Brigade de l’armée syrienne, à l’extérieur d’Al-Kiswah – à 14 km de Damaset à 50 km du Golan. Ces milices, qui combattent pour le compte de Bachar el Assad sous le commandement du Général Qassem Soleimani, étaient là pour être briefés par leurs officiers supérieurs iraniens et du Hezbollah sur le cadre de leur prochaine offensive. Il s’agissait de la première attaque d’Israël directement contre ces forces miliciennes.

YEMEN: Samedi, Ali Abdullah Saleh, ancienPrésident du Yémen, l’ancien Président du Yémen, le pilier de l’insurrection Houtie appuyée par l’Iran, annonçait qu’il « tournait la page ».

Il était prêt à abandonner les Houtis et leur souteneur, l’Iran – à condition que la coalition (L’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis) allège le blocus qu’elle impose autour du Yémen, afin d’interrompre le flux d’armes iraniennes entrantes et qu’elle mette un terme à ses attaques. L’annonce faite par Saleh a déclenché des affrontements violents entre ses disciples et les Houtis.

Les sources militaires de Debkafile rappellent que l’ex-Président du Yémen a longtemps maintenu des liens occultes avec la CIA, par l’entremise de ses accointances aux Emirats Arabes Unis. Son changement de camp a été minuté pour coïncider avec une impulsion des renseignements américano-saoudiens visant à restaurer le pouvoir de Saleh enclin vers le camp arabe pro-occidental et à renverser les positions acquises par l’Iran au Yémen et dans la Péninsule Arabique.

ISRAËL ET LES PALESTINIENS : L’administration Trump en a assez des tactiques palestiniennes douteuses, grâce aux « négociations de paix ». Le Président égyptien Abdel Fatah el Sissi et le Prince héritier Mohammed Bin Salman sont, tout autant, prêts à se laver les mains du sort du Président de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas(Abu Mazen).

Les responsables américains ont essayé de menacer de fermer les bureaux de l’OLP à Washington, à moins que les Palestiniens ne reviennent, en définitive, à la table des négociations et ils suspendent, à présent, au-dessus de la tête des Palestiniens une éventuelle décision : soit de déménager l’Ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem, soit de reconnaître la ville sainte comme capitale de l’Etat d’Israël.

S’il veut repousser le déclenchement de ces actions, tout ce qu’il reste à faire à Abu Mazen est de décrocher son téléphone et appeler la Maison Blanche, le Palais royal à Riyad et la résidence présidentielle au Caire, pour déclarer sa bonne volonté de coopérer avec leurs initiatives visant à relancer le processus de paix.

Mais, jusqu’à présent, Abbas tient bon et a recours à ses vieilles manœuvres périmées : menacer que le Moyen-Orient tout entier va s’embraser et que le terrorisme palestinien va à nouveau ressortir la tête, si jamais l’Administration Trump  franchit le cap de ces nouvelles décisions concernant Jérusalem.

Vers le milieu de la semaine en cours, l’Administration Trump devra être parvenue à une décision qui indique si oui ou non, une fois encore elle a cédé devant les menaces palestiniennes. Les jours prochains montreront aussi si le nouvel élan de l’Amérique au Moyen-Orient n’est qu’un feu de paille ou le véritable point de départ d’une politique déterminée en voie d’être poursuivie.

  

debka.com

Adaptation : Marc Brzustowski.

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Bernice Dubois

ENFIN!

[…] Le chef de l’Agence Centrale des Renseignements (CIA) Mike Pompeo s’est avéré d’une franchise inhabituelle, en s’adressant au gratin de l’armée américaine et aux responsables de la sécurité, samedi 2 décembre, à la fondation présidentielle Reagan. Il leur a révélé avoir envoyé une note personnelle au chef des Gardiens de la Révolution iranienne et des Forces Al Quds, le Général Qassem Soleimani et leur a expliqué : “Je la lui ai envoyée parce qu’il avait indiqué que les forces sous son contrôle pourraient en fait menacer les intérêts américains en Irak”. Lire la suite sur jforum.fr […]