© Sylvain Thomas Source: AFP Une manifestation le 19 avril à Marseille, contre la venue de la candidate du Front national, Marine Le Pen

Dans une note confidentielle, le renseignement fait état des risques pour la sécurité qui pèsent sur le premier tour de l’élection. Si la menace djihadiste est en tête de liste, des manifestations de groupes violents sont également à redouter.

«Toutes les Directions départementales de la sécurité publique (DDSP), sans exception, ont fait part de leurs craintes de troubles à l’ordre public en cas de présence de partis politiques dits extrémistes au second tour de la présidentielle. Dans ce cas, des manifestations sont à envisager avec une quasi-certitude. Des mouvements d’extrême gauche, plus ou moins implantés, chercheront sans nul doute à organiser des manifestations dont certaines pourraient entraîner des troubles sérieux», peut-on lire dans une note des services de renseignement et de la Direction centrale de la sécurité publique (DCSP), révélée le 22 avril par le journal Le Parisien.

Avertissement ou simple précaution ?

Selon plusieurs sondages réalisés ces derniers mois, Marine Le Pen, qui fait la course en tête avec Emmanuel Macron, a de grandes chances de se qualifier au second tour. La probabilité de voir des «mouvements d’extrême gauche» se manifester en réaction à ce scénario, comme le redoutent les forces de l’ordre, est donc réelle.

Quant à Jean-Luc Mélenchon, au coude à coude avec François Fillon derrière le duo de tête, il n’est pas exclu qu’il crée la surprise, ce qui semble également inquiéter les forces de l’ordre.

La menace djihadiste, toujours présente

Un important dispositif policier est également prévu aux alentours des bureaux de vote, en raison de la «menace djihadiste» redoutée par les services de renseignement.

Le premier tour de l’élection présidentielle a lieu le 23 avril dans un climat particulièrement tendu, deux jours après la fusillade survenue sur les Champs-Elysées, revendiquée par Daesh et dans laquelle un policier est décédé.

francais.rt.com


Comment l’ultra-gauche prévoit de perturber les élections

anarchistes

22/04/2017 – 08H00 Nantes (Breizh-info.com) – Pendant que les états-majors et militants des onze candidats sont dans la dernière ligne droite avant le premier tour, toute une frange de l’ultra-gauche fait carrément campagne pour… la guerre civile. Les références sont on ne peut plus claires : l’anarchisme de 1936, Bakounine, la Commune de Paris, la Révolution française, la prise de pouvoir par la rue. Les objectifs aussi : perturber le premier tour des élections, mettre en place un mouvement de masse, perturber l’entre-deux-tours, le second tour aussi, faire un « troisième tour social » où la rue commandera aux urnes. Bastions de l’extrême-gauche, Nantes et Rennes ont toutes les chances de devenir un fer de lance du mouvement.

Dans un appel qui circule dans les milieux d’ultra-gauche à Rennes, on pouvait lire : « Nous pensons plutôt qu’il est grand temps de reprendre l’offensive, et de nous organiser pour devenir réellement ingouvernables » dans l’objectif de « mettre un terme à la domination capitaliste, au racisme et au patriarcat » par « une révolution sociale, populaire, portée par la base ».

En ce moment, c’est un autre appel, écrit à Caen, qui fait le tour de la France de la gauche libertaire. « Leurs démocraties sont des régimes bourgeois et conservateurs, dans lesquels la liberté, l’égalité et l’entraide ne sont que des inscriptions sur les frontons des palais. Elles sont le gouvernement du peuple, offrant un simulacre de liberté sous surveillance, sans toucher aux bases de l’exploitation et de la domination : l’argent, la propriété, l’Etat, le capital, les frontières, le patriarcat. Comme les monarchies et les dictatures, elles partagent l’idée qu’il faut des chefs, que ce soit à l’échelle d’un pays, au travail, à l’école, dans la famille », écrivent ses auteurs, qui appellent à « une grève des électeurs et des électrices » et au « sabotage du système électoral ». Ils font aussi l’éloge de la révolution anarchiste : « Pas plus qu’une ville, une révolution ne se dirige et ne se planifie. Elle ne se décrète pas non plus, sans pour autant surgir de nulle part. Nous entendons bien participer à ouvrir des brèches et des possibilités, sans attendre et sans savoir exactement où cela nous mènera ».

Quand le vote FN gêne, bâillonnons le vote

Ces derniers jours, les militants anarchistes ont multiplié tags et collages contre les élections, tant à Besançon qu’à Nantes ou Rennes. Devant l’école maternelle Molière, dans le centre-ville nantais, les affiches de tous les candidats – Mélenchon y compris – ont été recollées avec des candidats bidons et des slogans anti-vote. Un mystérieux « groupe anarchiste  des Bons enfants » a placardé des affiches libellées : « vous vous foutez des élections ? Ça tombe bien, nous aussi ! Contactez-nous, on se fera une bouffe ». Devant le collège Victor Hugo rue de Bel Air, les affiches officielles ont été taguées «ingouvernables », à raison d’une lettre par candidat, sauf le G qui n’est pas écrit – l’affiche de Mélenchon est intacte. A Paris, le 20 avril, une manifestation sauvage de lycéens a donné lieu à des émeutes et à la dégradation d’une permanence PS.

La mobilisation contre ce que l’ultra-gauche appelle la « mascarade électorale » a un point de fixation : la possible présence du FN de Marine le Pen au second tour. A cette fin, un « tour de chauffe » est organisé ce 21 avril à 18h devant les mairies des grandes villes. Il s’agit d’une mobilisation en lien avec les syndicats de gauche pour « dire non au FN et à ses idées ». Mais aussi d’un ballon d’essai pour une mobilisation plus populaire qui dépasserait le cercle des anarchistes.

« Cela dit, si c’est Fillon ou Macron au second tour, soit un facho ou la marionnette des patrons, on prendra la rue quand même », nous affirme Camille, miltant anarchiste sur Nantes. Et Mélenchon ou Hamon ? « Même chose, le premier récupère nos idées, le second succède à Hollande, tous deux sont des valets du système et le système on le nique ».

Le 22 avril, une manifestation syndicale et militante appelle à « prendre la rue pour imposer notre programme », à Paris place de la République. Sous l’étendard là encore de la lutte contre la précarité, de la continuation du mouvement contre la Loi Travail, du refus du racisme et des conservatismes. L’appel a notamment été signé par les fédérations Sud Commerce et Education, plusieurs sections départementales Sud-Education, la CGT-Education du 93, l’UNEF à Nanterre, la fédération Sud-PTT, la CGT de l’ex-usine Goodyear, Sud-Rail Saint-Lazare, sans oublier le « collectif Justice pour Théo » monté par l’extrême-gauche ou le Droit au logement, bref, toute la frange syndicale et politique qui partage les idées de l’ultra-gauche et est favorable à une révolution pour conjurer le péril du FN, du conservatisme ou du libéralisme au pouvoir.

Dimanche 23 avril, le jour du premier tour, l’ultra-gauche a déjà prévu deux événements « festifs » dans le centre-ville, un rassemblement autour d’un faux candidat au Bouffay à 10h, et un concours de banderoles à midi. En soirée – bien avant la fermeture des bureaux de vote – le festif fait place au combat puisque rendez-vous est donné place du Bouffay à 18 h.

Plusieurs détournements d’affiches réalisés par des militants d’ultra-gauche et compilés dans un Tumblr proches de la mouvance explicitent le but de cette manif : « RDV le 23 avril à 18h place Bouffay pour que la rue vire tout le reste de la clique ! Ingouvernables » pour l’une, « Je vais tout nikeeeeeeeer… le soir du 23 avril ! 1er tour des élections / RDV à Bouffay » pour une seconde, « Le dimanche 23 avril, tous et toutes à 18h place Bouffay pour retrouver le goût du printemps dernier ! / La rue est à nous » pour une troisième qui rappelle la casse et le pillage de mars à juin dernier à Nantes, etc.

Des rassemblements similaires sont prévus dans d’autres grandes villes où l’ultra-gauche est implantée, notamment Rennes, Brest et Caen.

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Un risque notable d’émeutes et de perturbation des bureaux de vote

« Sous le couvert de la fête, ils veulent la guerre », remarque un policier nantais. « Ils veulent clairement l’émeute, et s’organisent pour cela avec les quartiers sensibles ». A Nantes, via les marges incontrôlables de la ZAD – au point que les paysans eux-mêmes n’y arrivent plus et l’ACIPA a retiré son soutien logistique à la frange anarchiste, une convergence a été organisée entre ultra-gauche et certains quartiers sensibles, notamment Bellevue, le Breil ou encore les Dervallières. Ce dernier sert en partie de vivier de recrutement pour les black blocks de l’ultra-gauche, selon nos informations.

La convergence de l’ultra-gauche et des bandes ethniques est organisée localement par un pool de quatre personnes, toutes connues défavorablement des forces de l’ordre pour délits de droit commun ; l’une d’elles fait même l’objet d’une fiche S pour son activité à l’ultra-gauche. Elle a tissé des liens avec des gros bonnets de la drogue de certains quartiers sensibles, bien contents de pouvoir envoyer leurs troupes mettre le bazar en ville… ce qui aura comme effet immédiat d’éloigner la police du juteux « bizness » dans les cités.

Toujours selon nos informations, des perturbations dans les bureaux de vote sont prévues par des bandes d’ultra-gauche qui graviteraient en marge des événements « festifs » du dimanche matin et midi. « Le principe est simple : on entre à cinq six, on casse tout, on fout l’urne par terre et des baffes aux électeurs et on se casse », résume un militant anarchiste. Des bureaux de vote situés tant dans le centre de Nantes que son agglomération seraient visés ; plusieurs ont déjà été repérés à l’avance car ils sont faciles d’accès ou permettent de s’esquiver dans plusieurs directions possibles une fois le raid commis.

Des émeutes sont prévues en ville, « même sans attendre 18 h d’ailleurs », dans l’hyper-centre, mais aussi plusieurs quartiers habituellement épargnés : Olivettes-Madeleine, Viarme, Hauts-Pavés – Saint-Félix, Graslin.

Selon nos informations, pendant que certains casseront et brûleront tout ce qu’ils peuvent – la grève des éboueurs tombe à pic, le matériel pour les barricades enflammées jonche littéralement les rues de Nantes, « il n’y a plus qu’à enflammer les tas d’ordures », d’autres en profiteront pour « niquer les bourges » en commettant des cambriolages. « C’est ça qui est intéressant : foutre assez de bordel en ville pour pouvoir se remplir les fouilles et reprendre ce qu’ils ont piqué au peuple. Et puis si on ne fait pas ça, ça n’intéresse pas les petits jeunes des quartiers », nous confie un militant. « Puis il faut du flouze pour financer le mouvement dans la durée, car on n’aura pas fait la révolution le 23 avril », complète-t-il avec cynisme. Au printemps dernier, en plus de la casse en ville, du pillage du Go Sport place Bretagne, il y a eu au moins deux tentatives de pillage de bar-tabac en marge des émeutes en ville. Les émeutiers s’étaient aussi attaqués à une sandwicherie et à un café place du Bouffay.

Le mouvement émeutier du 23 avril serait poursuivi, dès la fin des vacances, par un blocus de certains lycées. Sont concernés les lycées Monge-la-Chauvinière (quartiers nord), Camus (Bellevue), Mandela (Ile de Nantes, avec beaucoup d’élèves qui viennent de Malakoff), la Colinière (Doulon, avec beaucoup d’élèves issus de la Bottière), Jean Perrin (Château de Rezé) ou encore la Joliverie (Nantes-sud). Ils sont tous situés dans des quartiers (très) sensibles ou accueillent nombre d’élèves qui en sont issus.

Louis Moulin

il y a 1 jour

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