La base de Dabaa (Homs) visée par des missiles©

Une explosion a été entendue jeudi soir sur l’aéroport militaire de Dabaa, dans la province syrienne de Homs, près de la frontière syro-libanaise, a rapporté l’agence de presse officielle syrienne SANA. La source de l’explosion était initialement peu claire. Il est probable qu’elle visait des missiles sol-sol iraniens récemment arrivés sur cette base.

Les cibles de la frappe étaient ces dépôts contenant ce nouveau type de munitions appartenant au groupe terroriste Hezbollah soutenu par l’Iran, situé sur une base aérienne au sud de la ville de Homs, selon le groupe de surveillance basé en Grande-Bretagne. L’ONG pense que la frappe a très probablement été réalisée par Israël.

Un hangar, deux abris blindés (HAS), et probablement un convoi de véhicules ou une cache d’armes, ont été bombardés jeudi soir sur l’aérodrome militaire de Dabaa, dans la province syrienne de Homs, selon des images satellites.

Le Hezbollah a attribué la frappe aérienne à Israël et a déclaré que « c’était la plus grande attaque de l’armée de l’air israélienne depuis la « nuit des missiles », se référant à la nuit du 10 mai, quand la Force Qods des gardiens de la révolution iranienne a tiré 32 missiles en direction du Golan, avant les représailles écrasantes d’Israël.

« Six missiles ont été tirés sur l’aéroport militaire de Daba’a et ses environs dans le secteur ouest de la province de Homs, visant des entrepôts d’armes du Hezbollah libanais », a déclaré à l’AFP Rami Abd el-Rahman, directeur de l’Observatoire.

La base aérienne de Daba’a, également connue sous le nom de base aérienne d’Al-Qusair, et la région environnante sont connues pour être un bastion du Hezbollah et des milices soutenues par l’Iran. Il aurait également été frappé par Israël lors d’escarmouches contre les forces syriennes et iraniennes le 10 mai.

Les médias d’Etat syriens ont ajouté que l’aéroport militaire avait fait l’objet d’une attaque aux missiles, qu’ils prétendent repoussée par ses systèmes de défense aérienne.

« Un de nos aéroports militaires dans la région centrale a été exposé à une agression hostile de missiles, et nos systèmes de défense aérienne ont affronté l’attaque et l’ont empêchée d’atteindre son objectif », a déclaré SANA.

Le réseau Al Mayadeen, affilié au Hezbollah, a rapporté que la frappe comportait quatre missiles.

On a simultanément signalé une forte activité de l’armée de l’air israélienne dans le ciel au-dessus du Liban.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a, plus tard, évoqué les développements régionaux dans le cadre de la réunion hebdomadaire du cabinet de dimanche, menaçant, à la fois, l’Iran et le Liban.

« Le régime de Téhéran est le principal facteur qui mine la stabilité du Moyen-Orient, et la lutte contre son agression n’est pas terminée », a déclaré le Premier ministre. « Nous travaillons pour empêcher l’Iran de se doter d’une arme nucléaire et nous nous efforçons d’arrêter le transfert d’armes létales de la Syrie vers le Liban ou leur production directement au Liban. Toutes ces armes sont dirigées contre l’Etat d’Israël et nous avons le droit, dans le cadre du droit à la légitime défense, d’empêcher sa production ou son transfert. « 

Des images du satellite Sentinel-2 ont documenté les cibles touchées par la frappe sur la base aérienne syrienne. Selon une analyse menée par Ronen Solomon, du blog Intelli Times, trois cibles ont été bombardées à l’intérieur de la base, dont un hangar à marchandises et deux abris blindés d’avions, dans lesquels des missiles courants et des missiles antiaériens mobiles peuvent également être stationnés. L’organisation syrienne de surveillance de la guerre a rapporté ce week-end que la base attaquée abritait des membres du Hezbollah et des dépôts d’armes, et le journal Al-Akhbar du Hezbollah a indiqué que plusieurs cibles avaient été touchées dans la base aérienne.

Les images indiquent que l’une des cibles bombardées pourrait avoir été un convoi de véhicules ou une cache d’armes, à la lumière des signes d’un incendie dans la zone touchée. Selon les médias arabes, Israël a attaqué une cargaison d’approvisionnement en provenance d’Iran, sur la base des estimations selon lesquelles l’aérodrome servait de point d’accès de l’Iran à la Syrie et probablement au Liban, vu sa proximité avec les frontières du Liban et de la Syrie.

 

Les images montrent que la base aérienne a subi des travaux de construction et d’agrandissement récemment, y compris la création du hangar à marchandises. Selon des sources de l’opposition syrienne, les travaux de construction ont été menés par les Iraniens. Des tranchées de défense anti-aérienne pourraient avoir été construites près de l’un des hangars.

Vendredi, dans un discours marquant le « jour de la victoire », 18 ans après le retrait de Tsahal du Liban, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a accusé Israël d’attaquer la Syrie depuis le territoire libanais.

Israël, qui redoute et surveille les mouvements de troupes et d’armements de l’Iran et du groupe libanais soutenu par l’Iran, le Hezbollah, fait de la Syrie un nouveau front. L’Etat Hébreu a frappé des cibles dans le pays, à plusieurs reprises au cours de la guerre, frappant l’armée syrienne, le Hezbollah et les positions iraniennes.

Une porte-parole militaire israélienne a refusé de commenter.

Le porte-parole du Pentagone, le lieutenant-colonel Kone Faulkner, interrogé sur les informations faisant état de l’attaque, a déclaré que la coalition dirigée par les Etats-Unis combattait l’État islamique en Syrie et que la coalition ne visait pas les positions gouvernementales syriennes.

Selon l’Observatoire syrien pour les droits de l’homme, des troupes appartenant au Hezbollah et à d’autres milices alliées au président syrien Bashar Assad sont stationnées à l’aéroport militaire de Dabaa. Il n’y avait aucune information sur les victimes, que d’autres sites de l’armée syrienne libre exposaient comme nombreuses.

Un site d’information affilié aux forces de l’opposition syrienne a rapporté que le régime syrien avait commencé à transformer l’aérodrome de Dabaa, situé à 30 kilomètres à l’ouest de Homs, en un aéroport « civil », en collaboration avec les forces iraniennes, de façon à maquiller ses activités réelles.

Selon le rapport, l’objectif du régime était de fournir un aéroport de dégagement, en continuum avec celui qui opérait déjà dans la capitale Damas, car il faisait l’objet d’attaques incessantes de la part de groupes rebelles.

L’aéroport devait alors recevoir les approvisionnements essentiels à la survie du régime et de ses alliés de Moscou et de Téhéran.

Cependant, les forces de l’opposition syrienne ont repris l’aéroport et les environs au début de la guerre civile syrienne. Puis les forces du régime en ont repris le contrôle plusieurs années plus tard.

Frappe de nuit en Syrie

Al’opposé du pays, au moins douze combattants du Hezbollah et des forces loyales au régime du président Bashar Assad ont été tués jeudi matin dans une attaque attribuée aux forces de la coalition dirigées par les Etats-Unis, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

Les combattants pro-régime n’étaient pas d’origine syrienne, a déclaré le directeur de l’Observatoire, Rami Abdurrahman. Cependant, un autre responsable a déclaré à SANA que les personnes tuées n’étaient ni des Iraniens ni des combattants libanais.

Abdurrahman n’a pas déclaré les nationalités des victimes, et il se peut qu’ils étaient iraniens.

La frappe a été menée dans la région d’Al-Bukamal, sur la frontière syro-irakienne, une région frappée à de nombreuses reprises par les forces de la coalition, alors qu’elle était contrôlée par l’État islamique.

« Trois véhicules ont également été détruits dans la frappe », a révélé le directeur de l’ONG.

Pendant ce temps, les responsables américains de la sécurité ont démenti tout lien avec la frappe, qui a également été attribuée aux Etats-Unis par une unité de presse embarquée avec les forces armées dirigée par le groupe terroriste libanais Hezbollah.

 

« Plusieurs positions militaires entre Al-Bukamal et Hmeimim ont été ciblées par les avions de combat de la coalition américaine », a indiqué l’agence de presse syrienne, citant un responsable militaire.

L’unité des médias dirigée par le Hezbollah, un allié militaire de Damas, a déclaré que les frappes se situaient près de T2, une installation énergétique située près de la frontière avec l’Irak et à environ 100 km à l’ouest de l’Euphrate. l’État islamique.

Reuters a contribué à ce reportage.

ynetnews.com

Adaptation : Marc Brzustowski