Le roi Abdallah de Jordanie entouré du monarque saoudien Salmane d’Arabie (g.) et de son fils, le prince héritier Mohammad ben Salmane, le 11 juin 2018. Photo Bandar al-Jaloud/Saudi Royal Palace/AFP

Le timing du soutien financier des pays du Golfe à la Jordanie et celui de la promotion du plan de paix américain soulèvent quelques interrogations. 

Faute de prévenir, il est toujours bon de guérir. Cela semble en tout cas être la ligne de conduite de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et du Koweït dans leur politique vis-à-vis de la Jordanie.

Après avoir refusé de soutenir financièrement le royaume hachémite l’année dernière, les pétromonarchies du Golfe sont venues à son secours le 11 juin dernier en lui accordant une aide de deux milliards et demi de dollars, pour lui permettre de calmer la gronde populaire qui commençait à menacer le pouvoir.

Des milliers de personnes, issues des classes moyennes et populaires, s’étaient rassemblées pendant plusieurs jours à Amman pour manifester contre une réforme fiscale.

Le spectre d’un nouvel avatar du printemps arabe a sans doute incité les monarchies du Golfe à venir rapidement à l’aide de leur allié.

Mais d’autres considérations sont certainement entrées en jeu, notamment la volonté d’infléchir la politique jordanienne sur plusieurs dossiers régionaux.

Depuis deux ans, la position de Amman n’est globalement pas en phase avec celle de Riyad, Abou Dhabi et Koweït sur des dossiers majeurs.

La Jordanie n’a pas interdit l’organisation des Frères musulmans, contrairement à ses bailleurs de fonds ; n’a pas participé fortement au boycott du Qatar, se contentant de rappeler son ambassadeur ; et n’a pas non plus pris part autant que Riyad le souhaitait à l’intervention militaire au Yémen de la coalition arabe menée par l’Arabie saoudite contre les rebelles houthis.

Autre point de divergence : la politique de l’administration Trump vis-à-vis du conflit israélo-palestinien.

En tant que gardien des Lieux saints de Jérusalem, Amman a vivement critiqué l’inauguration en mai dernier du transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, alors que les pays du Golfe se sont contentés d’un soutien minimal aux Palestiniens.

« L’alliance de la Jordanie avec l’Arabie, l’Égypte et les Émirats a été négativement affectée par plusieurs dossiers, dont le Qatar, les Ikhwane et le fait qu’Amman ne soit plus l’allié (arabe) le plus important dans la région pour les États-Unis », confirme à L’Orient-Le Jour Amer al-Sabaileh, directeur de l’Institut d’études des médias et des politiques du Moyen-Orient (Mempsi), basé à Amman.

OLJ

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

1 Commentaire
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

[…] Faute de prévenir, il est toujours bon de guérir. Cela semble en tout cas être la ligne de conduite de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et du Koweït dans leur politique vis-à-vis de la Jordanie.ire la suite sur jforum.fr […]