Cet article résume la conférence donnée le 9 mai par Maurice-Ruben HAYOUN à Lugano, dans le cadre d’un colloque, en collaboration avec l’université de Milan et la faculté de théologie de Lugano.


Judaïsme et droits de l’Homme

On peut s’interroger sur la présence d’une telle préoccupation dans les sources juives anciennes ; pourtant, elle existe bel et bien et il suffit simplement de traduire en langage moderne les données offertes dans la Bible hébraïque, les commentaires talmudiques et midrashiques et passer ensuite aux grands systèmes philosophiques du Moyen Age, des époques moderne et aussi contemporaine.

La problématique est la suivante : il s’agit de confronter le contenu positif des religions révélées aux lois sociales et politiques dans les sociétés humaines, antiques, médiévales et modernes. Nous allons nous contenter d’examiner la question dans le cadre de la culture européenne, qui est la principale émanation de la civilisation judéo-chrétienne.

Dans ce contexte, la publication du Traité théologico-politique de Spinoza (qui remplace la Révélation par la conscience morale, promue au rang d’arbitre suprême), est à marquer d’une pierre blanche, tant elle illustre au mieux la crise de l’esprit européen.

Cette crise trouve son aboutissement dans le siècle des Lumières qui remet en question le magistère de l’église catholique et le rôle tenu par les cultures religieuses dans la vie socio-politique. On peut évoquer dans le cas qui nous occupe des philosophes comme  Kant, Moïse Mendelssohn, et tant d’autres.

Au fond, ce qui se joue ici n’est autre que le statut de la Révélation divine dans la société européenne.

Avant l’humanisme et la Réforme, l’église catholique donnait le ton. Avec la découverte des langues anciennes et la contestation de l’infaillibilité des traditions religieuses, véritables matrices de l’identité culturelle, ce ne fut plus le cas. Les forces en présence sont donc : d’une part, la loi divine révélée, face au droit, qui est nécessairement le fruit d’une évolution historique, d’une noèse humaine et qui ne se justifie que par l’usage, la tradition , la raison et la sagesse humaine. C’est l’absolu de la transcendance face à la faiblesse de la spéculation humaine. Aucune loi d’inspiration humaine  ne peut se mesurer à la loi divine.


L’affaiblissement des prérogatives de l’église chrétienne qui régentait jadis les esprits, coïncide avec la montée en puissance de l’intellect humain, reconnu comme une simple copie fort imparfaite de l’intellect divin.
Les droits de l’Homme peuvent donc se concevoir sans se placer sous la coupe de la loi divine. On peut parler d’une émancipation : l’intellect humain se libère d’un poids, d’une tutelle, incompatibles avec d’authentiques droits de l’Homme qui s’autonomisent sans rejeter complètement une puissance divine.

On note le phénomène suivant : l’affaiblissement des prérogatives de l’église chrétienne qui régentait jadis les esprits, coïncide avec la montée en puissance de l’intellect humain, reconnu comme une simple copie fort imparfaite de l’intellect divin.

Les droits de l’Homme peuvent donc se concevoir sans se placer sous la coupe de la loi divine. On peut parler d’une émancipation : l’intellect humain se libère d’un poids, d’une tutelle, incompatibles avec d’authentiques droits de l’homme qui s’autonomisent sans rejeter complètement une puissance divine, du moins au dix-huitième siècle.

Le cas de la France est spécial car c’était Voltaire qui donnait le ton alors qu’en Allemagne, l’Aufklärung avec G.L. Lessing  a fait preuve d’une grande modération. L’approche théologique fait partie de la culture de l’autre côté du Rhin et la religion a toujours été considéré comme une authentique matière académique.


Léo Strauss a voulu fonder les droits de l’Homme sur le droit naturel.
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Moses Mendelssohn
M. Mendelssohn a même tenté de définir le judaïsme ainsi : une religion naturelle avec une législation divine déposée dans la Bible.
En somme : l’homme se donne-t-il lui-même une loi morale, éthique ou est-il irrémissiblement soumis à une loi divine qui le transcende et dont il ne pourra jamais s’affranchir ?

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Léo Strauss

Léo Strauss, connu pour ses travaux à la fois sur Maimonide, Spinoza et Mendelssohn, a voulu fonder les droits de l’homme sur le droit naturel. M. Mendelssohn a même tenté de définir le judaïsme ainsi : une religion naturelle avec une législation divine déposée dans la Bible.Résultat de recherche d'images

En somme : l’homme se donne-t-il lui-même une loi morale, éthique ou est-il irrémissiblement soumis à une loi divine qui le transcende et dont il ne pourra jamais s’affranchir ? On se retrouve dans le contexte kantien de l’autonomie ou de l’hétéronomie du sujet moral.

Tout bien considéré, les droits de l’homme se conçoivent dans le cadre plus général de la laïcisation et de la sécularisation. La religion chrétienne, ou, dans un sens plus large, le judéo-christianisme, évacue une partie de l’espace primordial qu’il occupait depuis des siècles pour en faire don à une pensée libre et autonome. La liberté de penser, la liberté d’agir, l’autonomie morale sont les premiers de tous les droits humains.

La question qui se pose au sein du judaïsme, et dont tout le reste dépend, est la suivante : nous avons un corpus juridico-légal d’origine divine ou prétendu tel, comment interpréter cette loi de Dieu, surtout lorsqu’elle s’écarte des devoirs ou des droits humains ?

Cela nous ramène à la question de la bonne intelligence des lois religieuses. Donc de l’herméneutique. La raison, la philosophie éthique, font de l’autre homme, d’Autrui, de l’Autre, du Mitmensch ou du Nebenmensch, une valeur morale quasi insurpassable.

On verra qu’au XXe siècle, la philosophie éthique de Levinas en a fait la philosophie première en lieu et place de l’ontologie qui fait fond sur la totalisation, réifie l’Autre alors que l’éthique quitte ce terrain pour s’ouvrir à l’infini,  c’est-à-dire à Dieu.

Mais alors sommes nous sûrs d’être dans le vrai ? De servir comme il convient la volonté divine ? C’est la question qui se pose à l’humanité croyante. Levinas (voir plus haut) note dans Difficile liberté ceci : le Dieu des guerres de religions n’est pas le Dieu de la religion.

Il existe évidemment un humanisme religieux, et donc un humanisme biblique ou plus largement hébraïque. Plusieurs versets bibliques militent en ce sens, notamment ceux qui règlent les rapports avec Autrui : l’homme a le droit de revendiquer une solidarité du groupe s’il se trouve un jour dans des situations très difficiles et la Bible hébraïque qui a prévu ce cas de figure, lui en donne le droit…

Lévitique 25 ; 25 et 35 : Si ton prochain qui vit près de toi, devient pauvre et se vend à toi, tu ne le feras pas travailler comme un esclave… Si ton prochain qui vit près de toi devient pauvre et sombre dans la misère, tu lui viendras en aide, même s’il est étranger ou immigré, afin qu’il survive à côté de toiwa-hay ahikha immakh, afin que ton frère puisse vivre à tes côtés. Ou si ton frère est ruiné et qu’il t’est vendu, ne lui impose pas des travaux d’esclave (ki yamoukh ahikha we nimlhar lakh lo taavod oto avodat aved

Les droits de l’Homme sont donc englobés dans une grande législation sociale qui ne fait pas de différence entre les hommes : il n’est nullement question ici d’une solidarité réservée aux seuls enfants d’Israël.

Emmanuel Levinas l’a maintes fois montré dans ses différentes Lectures talmudiques qui ont redoré le blason de cette littérature, notamment aux yeux de l’Europe chrétienne qui avait rabaissé le talmud au rang de méchant ouvrage (Ernest Renan).

Enfin, il existe un autre problème bien connu de la tradition juive, celui de l’exil et de l’occupation de la terre ancestrale. Par exemple : la communauté juive autochtone face à l’occupant grec, babylonien ou romain. Comment se comporter face à l’ennemi en temps de guerre ? Ces contacts avec des civilisations si différentes, polythéistes et idolâtres, ont pesé sur le développement de la religion juive. Mais ne l’ont jamais éloignée de sa tradition humaniste, du moins au niveau des principes. Le Talmud, pourtant connu pour son rigorisme rituel et son refus de transiger sur les grands principes, manifeste un peu de compréhension face à certaines pratiques idolâtres transmises par héritage traditionnel (massorét avotam be yadam) : les gens qui pratiquent l’idolâtrie ne le font pas par vice ni dépravation morale mais simplement par fidélité à la tradition ancestrale… Si une autre tradition les avait atteint, nul doute qu’ils auraient agi autrement. Il ne fait donc pas les condamner de manière définitive.

Si l’on veut relativiser le caractère contraignant et obligatoire des interdits talmudiques, on peut se poser la question suivante : A quoi aurait ressemblé le judaïsme contemporain si le temple de Jérusalem n’avait pas été détruit par Titus en l’an 70 de notre ère et si les enfants d’Israël ne s’étaient pas disséminés sur toute la surface de la terre ? La réponse ne fait pas le moindre doute : Des pans entiers de la législation talmudique n’auraient jamais vu le jour.

Les droits de l’Homme dans la Bible apparaissent surtout pour des êtres nécessitant une protection : la femme, les pauvres, les enfants, les personnes âgées. L’homme est considéré comme le diadème de la création. Au sixième jour, le livre de la Genèse dit que Dieu observa sa création et s’en dit très satisfait. Cette expression hébraïque (Tov MEOD : très bien) est interprétée comme suit par le talmud= MeOD est l’anagramme d’ADaM. C’est du Heidegger ou du Levinas avant la lettre.

Les expressions bibliques à notre ressemblance, à notre image, doivent être interprétées comme des métaphores. Fidèle à son intellectualisme foncier, Maimonide dit dans son Guide des égarés qu’il s’agit d’une ressemblance intellectuelle, de la possibilité pour l’homme de se lancer dans la spéculation philosophique et d’appréhender ainsi l’essence divine.

Mais le plus important est ailleurs : le talmud insiste sur le caractère unique de l’homme. Son unicité. En allemand, on utiliserait le terme : Einmalig, Einmaligkeit. Dieu aurait pu créer plusieurs exemplaires, plusieurs spécimen de l’être humain, or, il n’en a créé qu’un seul. Sa toute-puissance le lui aurait permis sans le moindre problème. Pourquoi ? Pour que, nous dit le talmud, nul ne puisse dire à son prochain : je descends d’Adam numéro 1, le meilleur, l’incomparable et vous d’Adam numéro 2, 5 ou 50. Ceci coupe l’herbe sous les pieds de toute théorie raciste. Aucun homme n’a un sang plus rouge que son prochain. Toutes les vies se valent. C’est que dit le traité Sanhédrin, fol. 37a.

Non seulement l’homme est unique et descend d’une souche unique mais aussi il ne peut se confondre avec un autre. L’espèce humaine ne saurait être réifiée. Dieu, dit le Talmud, ne ressemble pas à un artisan fondeur frappant des pièces de monnaie qui se ressemblent toutes : les individus ont la même provenance, mais ne sont pas interchangeables, ce ne sont pas des copies conformes, elles sont dotées d’une salvifique diversité qui préserve et garantit leur liberté. Aucun homme ne ressemble en tout point à un autre.

Donc unité de du genre humain (êtres de chair et de sang : basar wa-dam)) mais dans le respect de la diversité, condition sine qua non de l’autonomie et du libre arbitre de l’homme.

Dernière remarque d’ordre philologique : le terme hébraïque ADAM n’a pas de pluriel; ce n’est guère le fruit du hasard. Pour parler de l’humanité au pluriel, la tradition juive ajoute le mot bené, fils de, ce qui donne BENé ADAM, littéralement les fils de l’Homme. C’est comme si la tradition juive voulait toujours insister sur deux notions qui lui semblent vitales : tous les hommes ont la même origine mais aucun n’est la copie conforme de l’autre…

Au vu de ce qui précède, on peut donc dire que les droits fondamentaux de l’Homme disposent d’un ancrage quasi religieux dans l’humanisme hébraïque de la Bible.

Quid de la femme ? Les premiers chapitres de la Genèse parlent d’une créature androgyne (zakhar u nekéva) mâle et femelle. C’est seulement dans une autre source documentaire qu’il est question de la cote d’Adam, dérobée durant son sommeil pour en faire une femme. Mais en dépit de cette origine mythique réductrice, un passage talmudique (Yebamot, fol. 63a) évoque le dur labeur de l’homme qui laboure la terre, cultive les champs pour se nourrir et se vêtir, et conclut en disant que la femme illumine la vie de l’homme.

Les talmudistes ont élargi leur recherche afin de ne pas se limiter au seul pré carré de leurs coreligionnaires ; ils ont donc prôné une double Révélation : celle des Dix commandements, réservés aux Juifs, mais aussi celle des fils de Noé, les Bené Noah (Noachides). Il s’agit de la charte de l’humanité civilisée ; elle comprend sept recommandations dont l’interdiction de maudire Dieu, l’obligation de respecter ses parents, de ne pas tuer, de ne pas voler, de ne pas commettre d’adultère, d’instaurer des cours de justice et l’interdiction de consommer le membre d’un animal encore vivant…Résultat de recherche d'images pour "10 commandements"

Nous pouvons passer aux interprétations philosophiques au Moyen Age et au siècle des Lumières. Pour simplifier l’exposé, on évoquera la position de Maïmonide telle qu’il l’expose dans son œuvre philosophique majeure, le Guide des égarés. Il distingue entre les masses et les élites, ces dernières étant seules habilitées à interpréter la Tora selon une approche philosophique, alors que les masses incultes doivent se soumettre au sen littéral. Pour Maimonide, le premier des droits humains est d’employer son intellect, de le développer et d’accumuler les intelligibles afin de parvenir à un intellect. La liberté, autre droit de l’homme, est à ce prix. Et c’est aussi ainsi que l’homme assure à son intellect une immortalité, à l’exclusion de la résurrection des corps. Le traité sur cette question est apocryphe et provient des disciples de Damas qui s’inquiétèrent des accusations d’hérésie articulées contre leur maître.

Les commentateurs averroïstes de Maimonide ont cultivé les mêmes valeurs. Notamment le meilleur d’entre eux, Moïse ben Josué de Narbonne (1300-1362), qui rédigea l’essentiel de ses œuvres dans des commentaires de Maimonide, certes, mais aussi des grands penseurs arabo-musulmans, tels Averroès, Abuhamid al-Ghazali, Abu Bakr ibn Tufayl et ibn Badja.

Ce même Moïse de Narbonne, aussi connu sous son nom provençal Maestro Vidal Belshom ou simplement Narboni cite un auteur persan de la fin du XIIIe siècle, un certain Mohammed ibn Zacharya al Tabrizi, qui avait commenté en arabe les vingt-cinq propositions du second volume du Guide et dont le commentaire fut traduit à deux reprises, en hébreu ! C’est dire que la symbiose culturelle arabo-juive fonctionnait bien en ces temps là.

Mais Narboni est surtout l’auteur de l’unique traité médiéval en hébreu portant sur le libre arbitre humain (Ma’amar ba-behira). L’auteur s’y livre à un plaidoyer philosophique en faveur de l’autonomie de la conscience humaine, niant au passage l’existence d’un déterminisme absolu.

Avec l’époque des Lumières c’est le personnalité de Moïse Mendelssohn qui domine le paysage avec sa Jérusalem ou pouvoir religieux et judaïsme, (Berlin, 1783). Ce texte, récemment traduit par Dominique Bourel fait émerger les premières idées de la laïcité. Dans le judaïsme, dit-il, tout ne relève pas exclusivement du religieux.

Grâce à ce texte, le judaïsme se voit doter d’une panoplie de droits qui préservent l’autonomie de l’action humaine sur terre.

Pour ce qui est de l’époque moderne et contemporaine, on peut citer des philosophes comme Hermann Cohen, Franz Rosenzweig, Martin Buber et Emmanuel Levinas : tous ont opté pour la reconnaissance des droits humais, tout en signalant que L’Etat sécularisé, donc octroyant des droits civiques aux Juifs en tant que tels, est inséparable de son arrière-plan chrétien. Pour ce qui est de ces philosophes, je renvoie aux livres que je leur ai consacrés récemment.

Jusqu’à présent on a vu comment les Juifs étaient traités dans une société non juive ; il faut dire un mot du statut de l’étranger dans la Bible, notamment. On parle de deux catégories distinctes : le guer toshav, le simple résident étranger qui doit bénéficier des mêmes prérogatives que le citoyen hébreu. On utilisera les mêmes instruments de mesure, on ne recourra pas à des lois discriminatoires, pas d’aliénation de l’étranger à partir du moment où il ne se livre pas à des pratiques idolâtres. Mais nul ne peut le contraindre à rejoindre le peuple d’Israël.

Il y a aussi le Guer Tsédék, l’étranger fidèle à la justice, c’est-à-dire qui rejoint, de son propre gré, le peuple d’Israël car il croit en la justice, c’est-à-dire en Dieu.

Mais il existe aussi des garde-fous. Lorsqu’il est question de NOKHRI ou du ZAR, là on change de statut car pour dire un culte idolâtre, on parle de Avoda zara. Et quand on parle de Nokhri, on s’en réfère à un culte étranger, donc polythéiste. Dans ces deux cas, l’étranger n’est pas considéré comme un enjeu neutre car il véhicule des valeurs qui sont à l’opposé du monothéisme biblique.

Il reste à envisager un point important : le rôle du prophète qui réaffirme avec force le respect des droits fondamentaux de l’homme contre un pouvoir royal despotique. Le prophète dans la société hébraïque ancienne est le héraut des droits de l’homme pour lesquels il lutte, parfois même au péril de sa vie.

Perspectives :

L’époque messianique symbolise dans notre contexte le point culminant du respect et de l’accomplissement des droits de l’homme, une époque au cours de laquelle toute injustice est bannie de ce monde, où l’histoire s’arrête, où le temps se fige en éternité puisque le moteur de l’Histoire (les conflits, les désaccords, les guerres, les oppositions, les rivalités) est à l’arrêt. C’est l’état d’accomplissement, d’apaisement universels, décrits dans les premiers chapitres du livre d’Isaïe.

Dans sa Jérusalem…, premier ouvrage d’importance affirmant la séparation de l’église et de l’état, Mendelssohn (1729-1786) écrivit cette phrase : le plus grand bonheur est que la lutte pour nos droits en tant qu’hommes coïncide en tout point avec la lutte universelle pour les droits de chaque homme sur cette terre.Résultat de recherche d'images pour "jerusalem mendelssohn"

Pour la genèse religieuse du politique, il convient de s’n référer à Carl Schmitt, Politische Theologie,  (traduction française en 1988 chez Gallimard) : L’auteur reprend quatre de ses conférences montrant que les thèmes politiques des démocraties laïques modernes constituent une sécularisation ou une laïcisation de valeurs religieuses (respect de la vie, de la dignité humaine, de la solidarité entre les générations, des droits fondamentaux)

Le renaissance de l’Etat d’Israël a nécessairement transformé cette problématique des droits des l’homme. L’état d’Israël est un état des juifs et non un état juif, dans le sens où il serait régi par la loi religieuse proprement dite, la halakha.

Sa Cour suprême fait preuve d’un certain activisme et heurte très souvent les sentiments de la majorité de la population, voire même du gouvernement. Il arrive que des familles palestiniennes dont un membre a commis un acte terroriste voient reconnaître leurs droits de ne pas être impliquées dans ce crime. Ainsi de la décision du gouvernement de détruire la maison du terroriste, qui est parfois interdite par la cour suprême.

Ici, deux impératifs contradictoires, du moins en apparence, s’opposent : l’état sioniste et l’état démocratique. Jusqu’à présent, Israël a réussi à surmonter cette contradiction.

Maurice-Ruben HAYOUN

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Le professeur Maurice-Ruben Hayoun, né en 1951 à Agadir, est un philosophe, spécialisé dans la philosophie juive, la philosophie allemande et judéo-allemande de Moïse Mendelssohn à Gershom Scholem, un exégète et un historien français. il est également Professeur à  l’université de Genève

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