Israël va fournir les palestiniens de l’Ouest du Jourdain et de Gaza en eau douce

 

Le 15 juillet 2017, Israël a (sous l’égide de l’envoyé du président américain Donald Trump), signé un accord portant fourniture des palestiniens en eau douce. Cet accord s’inscrit dans le cadre du projet « mer Rouge » visant à relier la mer Rouge, la mer Morte et une usine de dessalement situé dans le port jordanien d’Aqaba au moyen d’un pipeline d’une longueur de 200 km.

D’un coût de 900 millions dollars (parrainé par la Banque Mondiale), l’accord (approuvé en 2013) va conduire à dessaler des eaux pompées dans la mer Rouge pour alimenter les palestiniens en eau douce, tout en faisant remonter le niveau de la mer morte, par le transvasement de la partie des eaux non dessalées. Aux termes de l’accord, Israël vendra 32 millions de mètres cubes d’eau aux palestiniens, soit 22 en direction de l’Ouest du Jourdain -West Bank – (pour 3.3 shekels le mètre cube) et 10 à Gaza (pour 3.2 shekels le mètre cube).

Lors de sa conférence de presse tenue à Jérusalem, l’envoyé américain Jason Greenblatt a déclaré (en compagnie du ministre israélien de la Coopération régionale Tzachi Hanegbi et du responsable de l’Autorité palestinienne pour l’eau, Mazen Ghoneim) : « Nous espérons que cet accord contribuera à résoudre les problèmes de la Mer Morte et qu’il aidera non seulement les Palestiniens et les Israéliens, mais aussi les Jordaniens ».

Le même jour, la Maison Blanche a publié une déclaration saluant le nouvel accord comme « une autre indication que les parties sont capables de travailler ensemble pour obtenir des résultats mutuellement bénéfiques ».

Cet accord illustre, en effet, la parfaite capacité des israéliens et des palestiniens de se mettre autour d’une table pour évoquer les problèmes de nature économique, et envisager des synergies profitant à chacune des parties. Il démontre également en quoi, le mouvement BDS (qui appelle, dans les pays occidentaux, au boycott des produits en provenance d’Israël), n’est qu’un moyen de véhiculer un sentiment de haine à l’égard d’Israël en général, et des juifs en particulier (puisque BDS ne devrait pas demander à l’Autorité palestinienne de boycotter l’eau israélienne).

Du côté israélien, l’accord est appréhendé de façon optimiste : pour le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Emmanuel Nahshon, « il y a beaucoup de choses à faire ensemble pour améliorer l’infrastructure de l’eau de  l’Autorité palestinienne. Nous parlons de vieux tuyaux qui fuient et d’une utilisation plus rationnelle de l’eau ».

De même, il permettra de régler le problème de l’accès illégal aux tuyaux par les Palestiniens qui ne veulent pas payer l’eau : « C’est quelque chose que nous voulions faire au fil des ans, et le nouvel accord sur l’eau est l’une des façons de faire face à cela. Le nouvel accord … ne concerne pas seulement les quotas d’eau, mais aussi la cohérence et la bonne utilisation de l’eau, afin de répondre aux besoins des Palestiniens ».

Pour sa part, Jad Isaac (directeur de l’Institut de recherche appliquée de Jérusalem, qui promeut le développement durable grâce à la gestion des ressources naturelles)  est plus nuancé : « C’est un simple accord commercial entre Israël et l’Autorité palestinienne », ajoutant : « C’est la voie suivie par Trump : dire que c’est une percée, et essayer de faire une campagne de relations publiques et prétendre qu’il a fait des progrès. C’est l’approche Trump. Mais en fait, il n’y a rien de substantiel à ce sujet ».

Ainsi, le Comité mixte israélo-palestinien de l’eau (qui ne s’est plus réuni depuis sept ans) devrait, à nouveau, traiter des questions techniques relatives à la distribution de l’eau. Pour le Cogat (organisme civil de l’armée israélienne qui administre les territoires de la zone C de Cisjordanie) : « Récemment, le Comité mixte de l’eau a été renouvelé, et les deux parties discuteront, en coopération, de toutes les solutions nécessaires, y compris le forage d’eau et plus encore ».

Il n’en demeure pas moins que cet accord va orienter les parties vers une discussion relative à un sujet fondamental pour chacune d’entre elle.

Pour leur part, les palestiniens refusent de se satisfaire de l’accord.

Sur un plan technique, Les palestiniens reprochent à l’accord, de ne pas augmenter le quota d’eau des Palestiniens à partir du Jourdain, et de rendre permanente une situation difficile qui garantit à Israël la part du lion en eau, renforçant ainsi le statu quo. (Le niveau des eaux de la Mer Morte diminue d’un mètre par an – avec un impact environnemental et économique important – notamment parce que la majeure partie de l’eau du Jourdain est déviée et que les industries exploitent la Mer Morte pour les minéraux).

Or, les Accords israélo palestinien d’Oslo signés  au cours des années 90, ont réservé à Israël le contrôle de la majorité des ressources en eau de l’Ouest du Jourdain (80%), alors que les 20% restants sont réservés aux Palestiniens. Si les accords avaient un caractère temporaire, ils ont perduré en raison du refus palestinien de faire la paix avec Israël. Ainsi, et depuis plus de 20 ans, les Israéliens disposent de quantités d’eau plus importantes que les Palestiniens.

Bien évidemment, le véritable problème des responsables palestiniens est de nature idéologique : le contrat les confronte à un véritable dilemme. Il signifie que les deux parties sont à même de négocier, ce qui est antinomique avec le principe de destruction d’Israël dont les responsables palestiniens ont toujours abreuvé les palestiniens.

Autrement dit, les responsables palestiniens ne peuvent, aujourd’hui, admettre le principe d’une négociation sur l’eau avec Israël alors que la naissance du peuple palestinien, (consacrée par la Charte Olp de 1967) a toujours été associée à l’anéantissement de l’entité sioniste, comme s’ils en étaient l’antithèse.

L’Autorité palestinienne (qui ne  peut se sortir de cette contradiction) a donc, immédiatement, annoncé aux palestiniens que « l’eau (était) une question concernant l’état final, qui doit être négociée dans le cadre d’un accord de paix définitif entre Israël et les Palestiniens, et que la signature de cet accord n’aura aucun effet sur de futures négociations politiques avec Israël » (sic). Pour sa part, le responsable de l’Autorité palestinienne pour l’eau, considère cet accord comme un palliatif : « La crise ne se terminera pas avant la fin de l’occupation d’Israël et nous réaffirmons nos droits sur l’eau dans les trois bassins souterrains sous le contrôle d’Israël ».

Pire, les palestiniens estiment que l’eau fournie par Israël n’a rien à voir avec le processus de coopération économique mais simplement une restitution de droits dont ils seraient titulaires : « L’eau qui nous est donnée dans le cadre de l’accord est notre droit parce que nous avons une part dans les zones côtières de la mer Morte. Cela n’a rien à voir avec les négociations sur un accord définitif avec Israël » (sic).

L’accord israélo palestinien sur l’eau démontre une nouvelle fois qu’il n’est pas de conflit israélo-palestinien mais juste un seul problème existentiel palestinien :

  • Soit les palestiniens traitent avec Israël (et implicitement le reconnaissent) avant de disparaître en tant qu’unité humaine chargée de défaire l’entité sioniste,
  • Soit, ils refusent de poursuivre l’accord avec les Juifs et disparaîtront faute de viabilité des territoires qu’ils contrôlent : en 2020 la bande de Gaza sera invivable faute d’eau potable, alors que les zones A et B de Cisjordanie (soit les 40 % du territoire qu’ils contrôlent), ne pourront jamais se développer.

Par © Maître Bertrand Ramas-Muhlbach

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[…] Israël va fournir l’Ouest du Jourdain et Gaza en eau douce© […]

Ratfucker

Une bonne partie de l’eau consommée en Israël provient du traitement des eaux usées coulant des collines de Judée Samarie. L’AP a reçu de l’Union Européenne les fonds nécessaires pour créer des usines de recyclage, mais l’argent a été, comme de coutume, détourné pour salarier les terroristes, financer des attentats et garnir les comptes offshore à Panama. La symbolique de l’urine reste très forte dans le monde musulman, et sert à exprimer le mépris envers les inférieurs, donc il est licite sur le plan religieux, de continuer à déverser le pipi sur Israël. Conclusion: si les Palestiniens veulent assoiffer Israël, il faudra qu’ils s’abstiennent d’uriner 1 foi sur 2.
Et malgré le contexte, le gouvernement israélien a réservé au profit de l’AP un terrain en bord de mer à Hadera pour construire une usine de dessalement des eaux destinée à approvisionner les territoires, dont la première pierre n’est toujours pas posée: on préfère laisser sangloter les bobos keffié (cf le rapport Glavany), c’est plus rentable pour Pallywood.