Israël exige de vraies qualités de leader
Editorial : Le commandement nécessite de montrer personnellement l’exemple. Un leader a plus d’obligations que de droits, et un leader fort est celui qui possède la capacité d’admettre sans crainte une erreur. Nous vivons à une époque où le véritable discours éthique est laissé de côté, et lorsque nous ne protégeons pas nos valeurs, nous débouchons rapidement sur une pente glissante.

Ce qui caractérise l’israélien de façon la plus typique aujourd’hui, c’est l’insatisfaction. En tant que société, nous voulons que les choses aillent plus rapides et soient plus fortes, ce qui signifie que nous ne nous reposons pas sur nos lauriers. C’est très important, à mon avis.

Et la question est : que faisons-nous pour que ça avance? Une approche dit que c’est notre destinée (d’Israéliens). L’autre approche, en laquelle je crois, dit que c’est notre mission.

L’essor de chaque personne commence quand il se regarde dans son miroir.

Dans notre pays, nous avons des exemples extraordinaires d’excellence et nous innovons dans les domaines de la science, de la médecine, de l’agriculture et des Forces aériennes. Nous avons aussi des exemples contraires, et ce qui nous manque là, c’est le sens du leadership. Nous avons besoin d’une direction stimulante qui peut mener, un leadership qui nous amènera à puiser pleinement dans notre potentiel.

Ancien commandant de l'armée de l'air israélienne, le général de division Amir Eshel. Le leadership c'est aussi coller à ta vérité (Photo: Motti Kimchi)

Ancien commandant de l’armée de l’air israélienne, le général de division Amir Eshel. Le sens du leadership, c’est aussi coller à ta vérité (Photo: Motti Kimchi)

 

Et laissez-moi vous dire, le leadership ne s’arrête pas à un certain niveau. Il n’y a pas de «petit leadership». Il y a un leadership naturel et il y a le genre de leadership qui se construit progressivement. Mais votre sens de l’autorité dépend de vous seul, et cela commence par une profonde introspection, devant le miroir. De là, l’essor, le décollage c’est comme se lancer directement vers un ciel sans limites.

Mais le leadership touche surtout les gens qu’il aide à se dépasser. Il sert de levier pour amener les gens vers des lieux et des réalisations qu’ils n’auraient pas atteints si ce n’était grâce à ce chef-là. Le chef agit comme faisant partie d’un groupe, pas uniquement de et pour lui-même, mais avec des gens qu’il doit voir comme et pour ce qu’ils sont, et ne pas voir à travers eux (comme des moyens d’aboutir à ses objectifs). Des gens qu’il doit comprendre, pour apprendre d’eux et surtout qu’il doit enrôler, c’est-à-dire les faire adhérer à ce qu’il veut obtenir d’eux. Et quand ils marchent avec vous, vous devez leur servir de source d’inspiration, être un éducateur, les sanctionner quand c’est nécessaire – et les aimer.

Le leadership consiste également à coller à votre vérité. Un chef devrait servir de boussole même pendant les pires tempêtes. C’est là qu’il est testé. Oui, un leader peut convaincre et influencer les gens quand cela est nécessaire, mais il doit s’en tenir à sa vérité comme une boussole, pas qu’elle soit comme une flamme dans le vent.

Nous vivons à une époque où le terme de «vérité alternative» a été introduit. Je n’y crois pas. Il y a la vérité et il y a la contrevérité. Il y a le bien et le mal (et on ne doit pas transiger).

Je crois que le vrai discours éthique est laissé de côté à notre époque, laissant la place au discours immédiat et attrayant, démagogique. Mais nos valeurs – camaraderie, amitié, exemple personnel – ne doivent pas être mises de côté. Nous ne pouvons pas laisser les criminels être les seuls révélateurs de ce que nous sommes. Nous devons exiger plus de nous-mêmes. Notre épreuve de vérité c’est le test moral. Et lorsque nous ne préservons pas nos valeurs, nous dévalons très rapidement la pente glissante.

Dans cette photo de juin 2017, Eshel est vu en train de présenter ses ailes de vol aux diplômés de la 175ème classe de l'IAF Flight Academy (Photo: Unité de porte-parole de la FID)

Sur cette photo de juin 2017, on voit Eshel en train de décerner l’insigne des ailes de vol aux diplômés de la 175ème classe de l’Académie de vol des Forces aériennes israéliennes (Photo: Unité de porte-parole de la FID)

 

Le leadership requiert donc de s’appuyer sur l’exemple personnel. Un leader a plus d’obligations que de droits, et un leader fort est celui qui détient la capacité d’admettre sans crainte une erreur. Seules les personnes faibles se cachent derrière leurs prétentions et ont peur d’admettre qu’elles avaient tort. En tant que commandant de l’armée de l’air, j’ai également dû me rendre à la salle de débriefing et d’examen après un vol. Comme tout le monde, j’y suis venu exposer mes erreurs et apprendre d’elles. Ce n’est pas un aveu de faiblesse. C’est l’essence même du leadership.

Et le dernier principe, c’est la modestie et l’humilité. Un leader n’est pas Dieu. C’est un être humain. Sans les gens que vous dirigez, vous n’iriez nulle part, alors vous devez vous placer parmi ces gens et agir modestement et humblement avec et parmi eux.

Le voyage réalisé par notre peuple à travers les générations est un parcours unique. C’est le produit d’un leadership clairvoyant. À notre jeune génération, et à nos cadets de l’académie militaire ici présent, et en général, je dis : Vous êtes notre jeune génération, et nous allons monter en flèche aussi haut que vous visez.

Extraits du discours du Commandant général de l’armée de l’air israélienne, le général Amir Eshel, lors de la Conférence sur le leadership de Haïfa en 2018.

ynetnews.com

Adaptation : Marc Brzustowski

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blum

Monsieur, si j’essaie de transposer, ne serait-ce qu’une infime partie des
propos de M. Amir Eschel à Macron ( chef des Armées — qu’on le veuille
ou non—), je n’en vois aucun, de ces propos, avec la meilleure volonté.
C’est là que l’on voit l’abîme qui existe entre un leader, effectivement, et un
« imposteur »( terme que je reprends à M. Guy Millière, géopolitologue
français, expatrié).

yo

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