L’Iran emploie une bouillante rhétorique guerrière afin de couvrir son renforcement effectif en Syrie [et de gagner du temps]

Téhéran fait rouler les tambours d’une guerre verbale de harcèlement contre Israël, et s’en sert comme d’une ruse pour dissuader Tsahal de frapper son matériel lourd et son personnel militaire qui sont en train de se déverser en Syrie.

L’Iran profère des menaces extrêmement violentes qui montent crescendo, contre l’Etat Juif, avec deux objectifs :

  •  L’un est de déconcerter Israël et de geler ses positions dans une posture de défense élevée sur ses frontières nord ;
  • et deuxièmement, de tromper Israël en lui faisant craindre que toute action de Tsahal risque de faire basculer la situation en un conflit ouvert de grande ampleur.

Ce stratagème permet à l’Iran de maintenir un afflux constant de matériel lourd et de miliciens et Pasdaran en Syrie et au Liban, en restant relativement libre de toute entrave lancée par les forces aériennes et les missiles d’Israël, et ainsi d’ancrer sa présence militaire dans ces deux pays voisins du nord d’Israël.

Les tensions entre Téhéran et Jérusalem n’ont eu de cesse de s’élever depuis le 9 avril, qiuand une frappe aérienne israélienne a mis hors d’usage un centre de commandement des forces aériennes des Gardiens de la Révolution et un engin mobile anti-aérien russe dernier cri, le Tor-M2, en voie de déploiement par l’Iran, sur la base aérienne syrienne T-4.

Mais, excepté de se boursoufler de menaces de représailles, l’Iran n’a rien fait d’autre. Israël a célébré son 70 ème anniversaire du Jour de l’Indépendance sous des cieux parfaitement clairs, bien que le lendemain, le vendredi 20 avril, le Commandant en Second des Gardiens de la Révolution,le Général Hossein Salami, ait lancé un avertissement disant que le doigt de l’Iran « est sur le bouton déclencheur de ses missiles » t que les « bases aériennes d’Israël sont dans leur rayon d’action ».

Mais Téhéran entrevoit une opportunité de hausser le ton envers Israël, à la suite de trois évolutions :

  1. La frappe menée par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne contre les sites chimiques le 14 avril a constitué une déception. Et en dépit de certaines attentes, l’attaque occidentale a évité d’attaquer des cibles iraniennes, bien que le Hezbollah et d’autres forces pro-iraniennes (milices chiites) ont joué un rôle central dans la conquête de la Ghouta orientale et dans l’usage d’armes chimiques à cet endroit. Des sources saoudiennes ont publié un reportage, vendredi affirmant que 15 officiers iraniens ont été dans la frappe de missiles (occidentaux). Ce reportage n’a aucun fondement et il apparaît avoir été conçu pour sa consommation intérieure.
  2. Le Président Donald Trump ne cesse de répéter et de certifier qu’il est déterminé à faire ressortir aussi rapidement que possible les troupes américaines hors de Syrie. Ce cadeau est un véritable bonus offert aux objectifs iraniens. Cela supprimera le principal obstacle, la présence américaine le log de la frontière syro-irakienne, qui empêche le transfert des milices chiites pro-iraniennes d’Irak vers la Syrie et la création d’un pont terrestre continu de Téhéran à la Méditerranée. Dans un moment de célébration euphorique de cette récompense sans effort, des reportages sont parus, samedi, attestant que l’Iran, l’Irak et la Syrie ont soussigné un projet de construction d’une autoroute de 1700 km, allant de Téhéran à Damas, passant par Bagdad, qui serait prêt à accueillir la circulation de véhicules en deux ans.
  3. Moscou et Jérusalem sont à couteaux tirés au sujet de l’évolution de la situation en Syrie, après une longue période d’amitié. Téhéran a bien pris note que les récentes mises en garde du Président Vladimir Poutine envers Israël, lui intimant que les opérations de ses forces aériennes en Syrie ne disposeront plus de la liberté de manœuvre dont elles jouissaient auparavant. Poutine a, par conséquent, supprimé un autre obstacle majeur aux objectifs de Téhéran. L’Iran fera tous les efforts nécessaires pour continuer à creuser le fossé entre Poutine et Netanyahu.

Pour toutes ces raisons, le Premier Ministre Binyamin Netanyahu et le Ministre de la Défense Avigdor Lieberman peuvent difficilement se satisfaire de leurs protestations s’appuyant sur le niveau de préparations et de la volonté de Tsahal d’enlever les gants face à n’importe quelle menace. La rhétorique hostile de Téhéran n’est jamais qu’une couverture pour continuer à mener ses actions que les dirigeants d’Israël ont, précisément, juré d’empêcher. Or, cela ne se fera pas en se contentant de discuter.

 

Iran heats war rhetoric to cover up military buildup in Syria

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Guidon

Une chose est sûre, si l’Iran avait la capacité d’attaquer Israël, il l’aurait fait depuis longtemps et c’est pour cela qu’il veut la bombe atomique. Donc c’est maintenant qu’il faut le detruire. Sans état d’âme.