Gold : Un coin du voile levé sur la diplomatie clandestine d’Israël
Le diplomate israélien chevronné Dore Gold  tente de dissiper ce qu’il considère être de fausses perceptions du soit-disant isolement d’Israël

dore gold

DORE GOLD : « Cela a certainement été la période la plus chargée de la politique étrangère israélienne depuis des décennies (. (photo credit : MARC ISRAEL SELLEM/THE JERUSALEM POST)

L’ancien Directeur-Général du Ministère des Affaires étrangères est sur le point d’être l’auteur d’un Best-seller mondial, mais seulement le jour où il sentira que le temps est mûr ou qu’il obtiendra l’autorisation de déclassifier ses rencontres clandestines avec des représentants issus des camps ennemis.

Gold, qui a aussi servi autrefois en tant qu’envoyé d’Israël à l’ONU et qui est actuellement Président du Centre des Affaires publiques de Jérusalem, n’a partagé que la pointe de l’iceberg de ce que pourrait être un jour un livre, ce dimanche soir, avec un auditoire débordant, lors d’un événement organisé par MEMRI (l’Institut de Recherche sur les Médias et le Moyen-Orient) à Yad Ben Zvi à Jérusalem.

Gold, qui était invité à parler des relations extérieures d’Israël, a fait de son mieux afin de dissiper ce qu’il considère être de fausses perceptions de l’isolement d’Israël. L’an dernier, alors qu’il était en route pour la Conférence d’Herzliya, il est arrivé qu’il jette un œil sur son téléphone portable, pour voir sur Internet qu’un article était publié sur Ynet, dont l’auteur prétendait qu’Israël se trouvait dans une terrible situation d’isolement.
Selon Gold, il y a un énorme fossé entre l’idée fausse et la réalité sur le terrain. Israël est très loin d’être isolé et de plus en plus de pays qui, soit ont réduit leurs relations diplomatiques avec Israël ou même n’en ont jamais eues, sont dorénavant intéressés à forger des contacts avec l’Etat Juif. Ils ne souhaitent pas tous aller aussi loin que l’établissement de relations diplomatiques, et ils ne veulent pas tous rendre publiques leurs connexions avec Israël – mais cela ne veut pas dire qu’il ne se passe rien en coulisse.

Gold, sans dévoiler trop de détails, a parlé de ses rencontres secrètes avec l’ancien général Anwar Eshki, qui est chef du Centre d’Etudes stratégiques et juridiques du Moyen-Orient et qui est aussi proche du gouvernement saoudien.

Lors de leur première réunion de travail, ils ont parlé de l’Iran, du Yémen et du Hezbollah.

Lorsqu’ils se sont rencontrés la première fois, ils appartenaient tous deux à des think-tanks. Bien qu’ils ne soient pas d’accord sur tout, ils avaient tellement en commun et ils s’entendaient si bien l’un avec l’autre qu’ils ont poursuivi leurs rencontres. Fatigués des réunions secrètes à Prague et Rome, ils ont décidé de se rencontrer à New Delhi, à la suite de quoi ils sont apparus au grand jour à Washington. Mais, d’abord, ils ont dû trouver un hôte approprié. Gold s’est chargé d’envoyer l’appel. Il connaissait des gens au Conseil de Politique étrangère de Washington, où Eshki et lui ont été accueillis à bras ouverts.

L’un après l’autre, ils ont parlé à un vaste auditoire, à propos des dangers posés par l’Iran. Les sentiments similaires qu’ils ont exprimés concernant l’Iran ont considérablement attiré l’attention des médias. Deux jours après son retour de Washington,Gold a officiellement été nommé Directeur Général du Ministère des Affaires étrangères.

En Juillet l’an dernier, Gold a accueilli Eshki et une délégation Saudienne à Jérusalem.

Alors qu’il occupait encore le poste de Directeur-Général, Gold a rendu visite à un pays voisin qu’il a choisi de ne pas nommer. Il est arrivé avec une délégation de sept membres et l’équipe qui lui faisait face dans ce pays voisin était aussi constitué d’une délégation de sept membres. Chaque équipe avait préparé des points de discussion pour le principal représentant. Gold, en tant qu’invité, a commencé le premier et alors qu’il faisait le tour de ses points principaux, et il s’est aperçu que son hôte avait adopté une expression interrogative sur le visage. Gold a alors pensé qu’il avait peut-être dit quelque chose d’inconvenant et il a demandé si quelque chose n’allait pas. Il a alors transpiré de cette rencontre que les points de discussion retenus des deux côtés étaient identiques et que l’interlocuteur n’en revenait pas.

D’autres preuves supplémentaires du changement d’attitudes envers Israël dans la région et au-delà proviennent de l’ouverture par Gold d’une mission à Abu Dhabi, où se situent les Quartiers Généraux d’IRENA, l’Agence Internationale des Energies Renouvelables des Nations-Unies.

Gold a insisté pour signaler qu’il ne s’agit pas d’une ambassade à proprement parler, ni d’un consulat,et que le chef de mission n’est accrédité que concernant l’IRENA, mais il a tenu à faire remarquer que les membres d’IRENA cultivent une forme de relations avec les Emirats Arabes Unis. Jusqu’en novembre 2015, quand Gold a assisté à la rencontre bi-annuelle du Conseil de l’IRENA, il n’y a eu aucune apparition publique d’un représentant du gouvernement israélien à Abu Dhabi.

En allant au-delà du Moyen-Orient, Gold a parlé des percées réalisées par Israël en Asie et en Afrique. =

Les efforts visant à passer des accords de libre-échange avec la Chine, l’Inde et le Japon ont été longtemps contrecarrés, « mais à présent, ils sont intéressés »,déclare Gold.

Il continue d’y avoir certaines difficultés avec certains pays d’Amérique Latine, dit-il, mais, ailleurs, il y a eu des changements de gouvernement suivis par des changements d’attitude envers Israël.

En Afrique, des pays qui ont réduit le niveau de leurs relations avec Israël ou n’en ont jamais eu,ont brusquement été intéressés à les renouveler, à provoquer leurs débuts ou à les améliorer. Gold dit qu’on l’a averti qu’il aurait des difficultés avec l’Afrique du Sud, et, effectivement, cela a été loin d’être simple  de s’assurer d’un rendez-vous avec la Ministre des Affaires étrangères, Nkoana Mashabane, qui est membre de l’ANC (le Congrès National Africain), le Parti de Nelson Mandela.

Nkoana Mashabane

Gold savait que quand Mandela était en cavale, il avait trouvé refuge dans une ferme qui était une propriété juive à l’extérieur de Johannesburg. Il y a eu de nombreux livres dans cet endroit, dont l’un d’entre eux était « La Révolte » de Menahem Begin. Mandela l’a lu avec engouement et il a ensuite écrit dans son autobiographie qu’il avait été impressionné par la façon dont Begin a combattu les Britanniques. Gold s’est servi de cet épisode comme levier pour engager la conversation avec Mme Mashabane,, en lui disant : « Le chef de votre mouvement a lu le livre écrit par le chef de mon propre mouvement ».

« L’art de la diplomatie est de comprendre les ressorts de la mentalité de l’autre côté », déclare Gold, mais il reconnaît que c’est plus difficile dans un environnement multi-latéral que dans un milieu bilatéral.

Il a donné l’exemple de sa période aux Nations-Unies, où il pouvait converser avec les représentants de l’Egypte et de la Jordanie, mais où le représentant du Qatar,ne reconnaîtrait même pas une salutation dans le couloir. Quoi qu’il en soit, alors qu’ils se faisait régulièrement snober par l’ambassadeur, Gold a aussi reçu une invitation de la part du Ministre des Affaires étrangères du Qatar, à lui rendre visite dans sa suite à l’Hôtel St-Regis de New-York.

Par 
27 février 2017 11:20
jpost.com
Adaptation : Marc Brzustowski

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

1 Commentaire
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Miraël

Kol Hakavod Monsieur Dore Gold !