En septembre 1939, à la veille de la guerre, Varsovie comptait plus d’un million d’habitants. Avec ses 360 000 Juifs, la capitale polonaise était le second centre mondial après New-York où il y avait 2 millions de Juifs sur une population totale de 7 millions.

À Varsovie, des quartiers à majorité juive, où le yiddish était la langue la plus parlée, étaient fort anciens, mais des Polonais y habitaient également. Parallèlement, dans des quartiers plus « chics », il y avait un nombre non négligeable de Juifs aisés, souvent des représentants des professions libérales et artistiques. Il faut aussi mentionner des communautés dans des petites villes à proximité de Varsovie ce qui faisait plusieurs milliers de personnes.

L’Allemagne nazie a attaqué la Pologne le 1 septembre 1939. Varsovie a été bombardée dès le début de la guerre et ensuite pendant un mois, a subi le siège. Les troupes allemandes sont rentrées dans la ville le 1 octobre 1939. Et les persécutions de la population juive ont commencé immédiatement.

L’occupation commence


Durant la première année de l’occupation, les Juifs connaissaient des brimades quotidiennes de plus en plus dures, mais ils n’étaient pas obligés d’abandonner leurs domiciles. Il s’agissait surtout de la discrimination sociale et économique. Les soldats allemands battaient des femmes et des personnes âgées, restreignaient les espaces publics autorisés (magasins, transports, parcs, restaurants …), procédaient à une spoliation massive. Au bout de quelques semaines les Juifs étaient obligés de porter un brassard blanc avec une étoile de David. Les travaux forcés pour les besoins de l’occupant étaient imposés à la plupart de gens.

De plus les Allemands, très cyniquement, voulaient créer l’impression que la communauté jouissait d’une sorte d’autonomie, que les nouveaux règlements avaient l’aval des responsables, d’où la création immédiate (le 4 octobre 1939) du Conseil Juifs (Judenrat), composé de 24 conseillers et présidé par un homme connu et respecté. Il s’agissait d’Adam Czeniakȯw.[1]

En général la population polonaise restait passive face à ces persécutions. Pis, fin mars 1940, dans la ville, une série d’actes antijuifs eut lieu. La populace attaqua les boutiques, pilla des appartements, battit des passants aux brassards. On pouvait parler d’un pogrom !

À la même époque, prétextant une épidémie de typhus, les Allemands décidèrent de former un quartier à part, au nord de Varsovie, habité majoritairement depuis le XIXe siècle par la population juive. Au printemps 1940 on commença à ériger des murs, surmontés de barbelés. Ces travaux devaient être payés par le Judenrat, autrement dit par la population du ghetto.

Officiellement, le ghetto a été créé le 2 octobre 1940, le 12 octobre (c’était le Yom Kippour) les hauts parleurs hurlaient que tous les Juifs de Varsovie devaient y habiter, les Polonais devant quitter le quartier pour le 15 novembre 1940. Le lendemain, le 16, cette partie de la ville devait être fermée, les sorties et les entrées seraient autorisées seulement avec des laissez-passer à des points de contrôle.

Un quart des habitants de la capitale (140 000 Juifs et 115 000 Polonais) durent déménager. De plus un certain nombre de Juifs de communes environnantes reçurent l’ordre de rejoindre Varsovie. Pour finir, près de 450 000 personnes, (bien plus que la population juive de la capitale avant la guerre), se retrouvèrent sur les 5% de la superficie de Varsovie. Les appartements étaient surpeuplés ce qui favorisaient la propagation des épidémies. D’autre part les gens avaient très peu de possibilités de travailler, d’assurer leur subsistance. Dans ces conditions, la mortalité, surtout à cause de la famine, était très importante et augmentait continuellement.

Oneg shabbat


Si nous connaissons si bien l’histoire du ghetto, c’est que dès sa création, des intellectuels se sont regroupés et ont décidé de décrire les différents aspects de la vie de la population juive. Au début ils ne savaient pas qu’ils allaient témoigner de la disparition de leur communauté, mais cette compréhension leur est venue très vite.

Ainsi, à partir de l’automne 1940, l’historien Emmanuel Ringelblum[2] a réuni une équipe formée d’historiens, d’économistes, pédagogues, juristes, ethnologues, des rabbins, dans le but de recueillir et de préserver les témoignages et les documents de la vie à l’intérieur du quartier clos. L’équipe a pris le nom d’Oneg Shabbat (La joie du shabbat) et elle se réunissait tous les samedis à l’adresse 3/5, rue Tɫomackie.

À Varsovie la rue Tłomackie était considérée comme une très bonne adresse. Elle était habitée par des Juifs aisés. Dans cette rue se trouvait la Grande Synagogue[3], érigée en 1878 dans le style classique. Avant la guerre, dans cette rue, il y avait plusieurs institutions juives qui témoignaient de la vitalité de la vie culturelle et sociale.

Au numéro 3/5 se trouvait l’immeuble qui réunissait la Grande Bibliothèque Juive et l’Institut d’Études Judaïques. Ce bâtiment est devenu le point de rencontre des intellectuels juifs d’Oneg Shabbat. Pour eux c’était un moyen de résistance, différent de la lutte armée, mais tout aussi important. Au début, ils collectaient des documents qui auraient dû servir de preuves pour l’après-guerre et qui sont devenus des témoignages de l’anéantissement. La collecte pourrait sembler hétéroclite : formulaires administratifs, journaux clandestins, tracts, photos, écrits littéraires, journaux intimes, dessins, lettres, cartes de rationnement, tickets de transport, ordonnances, cahiers de cours clandestins, emballages…

Questionnaires


Les membres d’Oneg Shabbat faisaient circuler des questionnaires et des enquêtes dans tous les milieux. Ainsi, ont-ils rassemblé beaucoup de témoignages d’enfants, recueillis dans les orphelinats du ghetto, après la mort de leurs parents, morts de faim ou fusillés par des Allemands. Les enfants décrivaient l’errance, la misère, les maladies, la violence de la guerre. Le thème récurrent de ces témoignages était la faim qui frappait en premier les plus pauvres, les plus démunis et les plus fragiles. Au fil des mois, les documents collectés témoignaient de l’effroyable misère organisée par les Allemands, et laissaient présager un désastre sans précédent qui devait annihiler tout un peuple, décrété « en trop » sur la terre. Emmanuel Ringelblum tenait aussi un journal en yiddish dans lequel il décrivait avec une ironie mordante et une colère froide l’inégalité sociale visible dans le ghetto. Il ne cache pas les compromissions du Judenrat et de la police juive, qu’il juge complices de l’occupant. Mais il présente aussi la solidarité et la vivacité de la résistance culturelle des habitants du ghetto.

Emmanuel Ringelblum
Emmanuel Ringelblum

Emmanuel Ringelblum a été un très bon historien, passionné par ses recherches. À ce titre à partir de 1923 il faisait partie des fondateurs du cercle des historiens juifs de Pologne et il dirigeait même leur revue. Il était très intéressé par le développement du yiddish et a collaboré régulièrement avec le YIVO[4], dont le siège se trouvait alors à Vilnius. Parallèlement il était très impliqué dans la vie de la communauté. Il était membre du parti sioniste de gauche, le Poalei Zion, ce qui explique sa sensibilité à la situation sociale des Juifs. À la fin des années 1930, lorsque des Juifs allemands furent expulsés vers la Pologne, il travailla pour l’American Jewish Joint Distribution Commitee pour coordonner les actions d’aide à ces réfugiés, premières victimes du régime nazi. Dans le ghetto, il continua son action sociale, en devenant secrétaire de la commission de l’Entraide Sociale Juive.

À l’automne 1940, lorsque le groupe Oneg Shabbat débuta son travail de collecte de documents, il n’y avait même pas de mots pour décrire ce qui se passait sous leurs yeux, et ce, dans aucune langue. On ne parlait pas de Shoah, d’Holocauste. Emmanuel Ringelblum et ses collaborateurs savaient que pour des Juifs, un sale temps était arrivé, mais ce n’était pas la première fois et les gens croyaient qu’il suffirait de courber le dos, de laisser passer l’orage, de limiter les dégâts…

En 1940 les gens essayaient de vivre ou plutôt de survivre. Même en 1941, le ghetto espérait que le cauchemar allait s’arrêter. L’équipe d’Oneg Shabbat(ils étaient quelques dizaines) avait droit de croire qu’ils étaient en train de collecter des matériaux bruts pour réaliser plus tard une grande chronique de l’histoire des Juifs polonais pendant la guerre. Ils ne connaissaient pas les intentions et les plans des nazis. Ils n’avaient pas alors conscience que les occupants avaient déjà pris la décision de la « solution finale ».

Mais au début de 1942, bien avant la grande rafle de l’été (22 juillet – 21 septembre) pendant laquelle le ghetto perdit 300 000 personnes, ces historiens étaient les premiers à perdre leurs illusions. Cette prise de conscience était toute logique, car ils avaient accès aux sources que les autres ne possédaient pas.

Ils connaissaient les statistiques du Juderat et le taux de mortalité dans le ghetto, ils notaient les exécutions dans les rues, ils avaient reçu des témoignages de petites villes de provinces où les Juifs étaient déjà exterminés. Ils avaient pu parler avec de rares membres de la résistance polonaise passés par Treblinka et Auschwitz, et avec les quelques personnes qui avaient réussi à s’échapper des trains qui roulaient vers ces camps.

Le tableau devenait de plus en plus complet, de plus en plus effrayant. Ils ont compris que l’incendie qui avait déjà détruit les communautés juives à l’Est, au Sud, à l’Ouest de la Pologne était en train d’atteindre le ghetto de Varsovie. Rachel Auerbach[5], qui avait rejoint l’Oneg Shabbat parmi les premiers a constaté : « La mort nous traque de l’intérieur et de l’extérieur ».

Chronique de leur propre mort


Après la grande rafle de l’été 1942, quand dans le ghetto il ne restait que 60 000 personnes, Oneg Shabbat continuait sa mission, malgré la mort de plusieurs membres. Ils allaient dans les appartements des écrivains assassinés pour chercher des manuscrits, collectaient les annonces des Allemands, notaient les récits de gens qui avaient réussi à sauter des trains. Mais ils savaient qu’ils écrivaient la chronique de leur propre mort.

Abraham Levin, un proche collaborateur de Ringenblum a noté à cette époque dans son journal : « Les Juifs qui vivent encore en sécurité sur l’autre rive de l’Océan et qui ignorent tout, ne peuvent même pas imaginer les malheurs et les souffrances qui s’abattent sans cesse sur nous ».

Cette évocation des « Juifs sur l’autre rive de l’Océan » n’est pas fortuite, car à l’époque, Emmanuel Ringelblum et son équipe cherchaient des moyens pour alerter l’opinion mondiale.

En mars1942, avec l’aide de la résistance polonaise Armia Krajowa,[6] ils ont réussi à envoyer à Londres, siège du gouvernement polonais en exil, plusieurs rapports, y compris celui qui décrivait le camp de Treblinka. Jan Karski[7] qui a pu rentrer dans le ghetto à deux reprises, a emporté avec lui les documents microfilmés, dont beaucoup provenaient du réseau d’Oneg Shabbat. Or Jan Karski réussit à parvenir à Londres et à Washington, et a même parlé avec le président Roosevelt.

Tous ces messages et le témoignage de Karski prouvaient que les Allemands avaient projeté l’extermination totale de la population juive de la Pologne. Emmanuel Ringelblum savait que les Alliés avaient reçu ces informations. Dans son journal il a indiqué d’avoir entendu à la radio de Londres une émission, dans laquelle ces rapports étaient mentionnés. Mais ensuite rien n’était fait.

À partir de l’automne 1942 il n’y avait plus d’espoir. Les survivants d’Oneg Shabbat ont cessé alors de collecter les documents et se sont mis à chercher des caches sûres pour les Archives, en espérant qu’un jour ils seraient découverts.

Les documents étaient divisés en trois parties et mis dans les boites métalliques ou les grands bidons à lait. La première partie a été enterrée dans la cave d’un immeuble du 68, rue Nowolipki en août 1942, déjà pendant la grande rafle.

Le deuxième lot fut caché plus tard, dans une autre cave de la même rue, la troisième partie a été enfouie au 34, rue Swietojerska le 18 avril 1943, la veille de l’éclatement de la révolte. D’après certains témoignages, au même endroit, il y avait des archives du Bund[8]. Les membres du groupe se sont promis que les survivants devraient déterrer les Archives.

Chronique ghetto Ringelblum.jpgPendant les premiers mois de 1943, plusieurs membres d’Oneg Shabbat trouvèrent la mort, comme Yitshok Guiterman, fusillé dans l’escalier de son immeuble. Certaines personnes comme Menahem Mendel Kon et Samuel Winter étaient morts en combattant. Le secrétaire d’Oneg Shabbat, Elie Gutkowski a péri avec sa femme et son fils de 4 ans dans les égouts en fuyant le ghetto fin avril 1943.

Après la révolte du ghetto, Emmanuel Ringelblum, sa femme et son fils étaient cachés chez un membre d’A.K, Mieczyslaw Wolski, jardinier de profession qui prit en charge une trentaine de Juifs pour lesquels il avait aménagé un bunker, très bien dissimulé sous une grande serre. Début mars 1944 les Allemands ont appris l’existence de cette cachette qui portait le nom de code « Krysia ». Ils sont venus le 7 mars et ont arrêté toutes les personnes présentes, Juifs comme Polonais. Ils furent fusillés 3 jours plus tard, le 10 mars, dans les ruines du ghetto. La direction d’AK a cherché l’auteur de cette fuite et un certain Jan Lakinski a été considéré comme responsable de ce carnage. Le 30 mars 1944 la cour militaire spéciale d’AK a prononcé à son encontre la peine de mort qui a été exécutée.

Le groupe Oneg Shabbat comptait une quarantaine de membres, trois personnes seulement ont survécu : Hersh Wasser et sa femme Bluma ainsi que Rachel Auerbach. Hersh Wasser a sauté du train qui roulait en direction de Treblinka, sa femme était cachée par des amis polonais, et Rachel Auerbach a trouvé refuge dans le zoo de Varsovie. Elle fait partie de très nombreuses personnes sauvées par le directeur Jan żabinski[9] et sa femme Antonina.

Grâce à leurs indications on a pu trouver en 1946 et 1950 deux caches, ce qui correspond à une masse importante de 6000 documents qui occupent plus de 35 000 pages.

La troisième partie des archives n’a jamais été retrouvée.

Le bâtiment de la rue Tłomackie, lieu de réunions du groupe Oneg Shabbat n’a pas été détruit lors de l’insurrection. Aujourd’hui s’y trouve l’Institut Historique Juif qui porte le nom d’Emmanuel Ringelblum. Les Archives du ghetto de Varsovie se trouvent là, les historiens qui travaillent à l’Institut se considèrent comme des gardiens de la mémoire du peuple juif assassiné. Depuis 1999 ces Archives sont inscrites au Registres de la Mémoire du monde de l’UNESCO.

Dans son journal Emmanuel Ringelblum a noté : « Il est une chose dont nous sommes sûrs – nous avons rempli notre devoir. Nous avons surmonté tous les obstacles et tous les écueils pour atteindre notre objectif. Notre mort elle-même ne sera pas vaine. » AS♦

[1] Adam Czerniakȯw (1880-1942) est né à Varsovie dans une famille de la bonne bourgeoisie juive, Adam Czerniakȯw a fait d’excellentes études universitaires à la Polytechnique de Varsovie et de Dresde. Jeune étudiant, il participait aux mouvements d’opposition à la Russie tsariste qui occupait alors une partie de la Pologne et fut même emprisonné en 1907. Après 1918, dans la Pologne indépendante, il était très actif dans la vie de la communauté juive qu’il représentait au Conseil municipal de Varsovie. Parallèlement il continuait une activité professionnelle en tant qu’ingénieur. Le 23 septembre 1939 lors du siège de Varsovie, Stefan Starzyński, le président du Conseil municipal le nomma au poste du président de la communauté juive de la ville. À leur arrivée, les nazis l’ont maintenu à ce poste. Ainsi il pouvait être vu par certains comme responsable de la politique allemande envers les Juifs. Il a commencé alors à tenir son journal, devenu une source très importante des connaissances de la vie du ghetto. Il a vite compris la nature du piège dans lequel il avait été enfermé, mais pendant presque 3 ans il a essayé d’organiser la communauté et d’obtenir quelques exemptions pour ses habitants. Il était opposé à la résistance armée et était devenu un témoin, presque passif, de la mort programmé de ses coreligionnaires. En juillet 1942 les Allemands lui ont demandé de cautionner les départs massifs vers le camp de Treblinka ; comprenant que ces départs signifiaient la mort, Adam Czerniakȯw a préféré se suicider, en avalant une capsule de cyanure.
Dans le ghetto il était critiqué et méprisé. Emmanuel Ringelblum le considérait comme un traître, mais depuis la publication de son journal en 1979, les jugements se font plus nuancés.
[2] Emmanuel Ringelblum (21 novembre 1900 – 10( ?) mars 1944) est né en Galicie. Il passa la majeure partie de sa vie à Varsovie. Après l’obtention de son baccalauréat, il souhaitait s’inscrire en médecine, mais en a été empêché par le numerus clausus. Il a choisi alors la Faculté des Lettres où il a soutenu en 1927 son doctorat, consacré à l’histoire des Juifs de Varsovie. Parallèlement, il militait dans des organisations politiques et sociales juives. Le 1 septembre 1939 il se trouvait à Genève au congrès sioniste mondial et a décidé de rentrer immédiatement à Varsovie. Il réalisa très vite la gravité des événements et nota (en yiddish) ses observations dans son journal. Après la destruction du ghetto, il put se cacher pendant plusieurs mois avec sa famille. La cachette fut dénoncée aux Allemands et Ringelblum fut fusillé, ainsi que sa femme et son fils.
[3] La Grande synagogue de Varsovie, bâtie grâce à la communauté juive progressiste, était située au numéro 7. Elle fut inaugurée le 28 septembre 1878 le jour de Rosh Hashana. Elle a été dynamitée pendant la révolte du ghetto, le 16 mai 1943, par le SS-Gruppenführer Jürgen Stroop comme dernier et symbolique acte de la destruction du quartier juif. Elle n’a pas été reconstruite après la guerre.
[4] YIVO Il s’agit de l’Institut scientifique juif chargé d’étudier l’histoire, la culture et la langue des Juifs ashkénazes. Avant la guerre son siège était à Vilnius, actuellement il se trouve à New-York.
[5] Rachel Auerbach (née en 1903 en Ukraine, morte en 1976 en Israël.) était historienne et journaliste et écrivait surtout en yiddish, mais aussi en polonais. Après son installation en 1950 en Israël, elle participa à la fondation de Yad Vashem où elle travailla ensuite pendant des années.
[6] Armia Krajowa le mouvement de résistance polonais, connu sous le sigle d’AK, actif dans les années 1939-1945. Il agissait surtout contre les Allemands, mais aussi contre les Soviétiques. Au sein du commandement il y avait une section d’Affaires juives qui rassemblait des données sur les persécutions des Juifs et envoyait des rapports à Londres. Par contre, très peu de Juifs étaient acceptés dans l’organisation militaire. Pendant la révolte du ghetto, l’AK fournit un peu d’armes et de munitions aux combattants juifs. À partir de 1942 l’AK a mis en place la Commission d’Aide aux Juifs dont le nom de code était żegota et qui est parvenue à sauver un certain nombre de Juifs. On avance le chiffre de 100 000.
[7] Jan Karskiné en 1914, mort en 2000 à 86 ans, était un résistant polonais, membre de l’AK. Fin 1942 il est parvenu à Londres et début 1943 il était aux États-Unis pour alerter les Alliés sur le sort de Juifs.
[8] Le Bund : il s’agit du parti socialiste juif fondé dans les années 1870 à Vilnus. A l’origine le parti s’appelait « l’Union générale des travailleurs juifs de Lituanie, de Pologne et de Russie. Il eut une grande influence dans la communauté juive de Pologne entre 1918 et 1939. Un représentant du Bund, Samuel Zygelboïm faisait partie du gouvernement polonais en exil de Londres et se suicida le 11 mai 1943, après la révolte du ghetto, pour protester contre l’inaction des Alliés au moment où la destruction des Juifs en Europe et surtout en Pologne commençait à être connue.
[9] Voir : « Le zoo de la liberté »

Ada ShlaenAda Shlaen est professeur agrégée de russe, et a enseigné aux lycées La Bruyère et Sainte-Geneviève de Versailles.

mabatim.info

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elamar

And it start again
Thank god Israel exist where we could go
Avrom Doved