Des proches, émus, ont participé aux funérailles des victimes l’effondrement du pont Morandi à Gênes. (Piero CRUCIATTI / AFP)

Des proches et des milliers d’anonymes ont participé ce samedi, dans une grande émotion, aux funérailles des victimes l’effondrement du pont Morandi à Gênes, dans le nord de l’Italie. Le dernier bilan de la catastrophe est monté ce samedi à plus de 40 morts confirmés et trois autres probables, selon des sources officielles.

Dans l’immense pavillon Jean Nouvel du parc d’exposition de Gênes, 18 cercueils étaient alignés, recouverts d’énormes gerbes de fleurs, sur des tréteaux posés sur un énorme rectangle de tapis rouge.

La moitié des familles ont refusé de participer à la célébration. Certaines pour dénoncer ce qu’une mère considérant l’Etat comme responsable du drame a qualifié dans la presse de « farce de funérailles », d’autres pour des adieux plus intimes.

Sur le parking devant l’une des entrées du vaste bâtiment, les proches et familles des victimes ont afflué toute la matinée, parfois vêtus de noir, souvent en silence. Un millier de personnes, certaines arrivées très tôt, se sont assises derrière les dépouilles. Au fond, des milliers de personnes se tenaient debout.

Des salves d’applaudissements

A plusieurs reprises, des salves applaudissements ont salué l’arrivée de pompiers, à pied d’oeuvre depuis mardi dans les décombres, des footballeurs des deux grands clubs de la ville, le Genoa et la Sampdoria, arrivés ensemble tout comme Matteo Salvini et Luigi Di Maio, les deux chefs de file du gouvernement populiste. Arrivé en dernier, le président italien, Sergio Mattarella, a pris le temps d’échanger quelques mots avec les proches autour des cercueils.

La cérémonie solennelle catholique a duré un peu plus d’une heure dans le grand hall du parc des expositions de Gênes, en présence de milliers d’habitants de ce port du nord de l’Italie. De longs applaudissements ont également salué la lecture des prénoms des 38 morts identifiés et l’évocation des dernières victimes encore non identifiées.

« Gênes ne se rend pas »

La cérémonie a aussi été marquée par un temps de prière islamique pour deux Albanais musulmans. Dans un pays où l’extrême droite est au pouvoir et où les violences verbales et physiques se multiplient contre les étrangers et contre les musulmans, un imam a mené quelques minutes de prière en silence, ponctuées de quatre « Allah Akbar » résonnants.

« C’est une tragédie inacceptable », a fait valoir à la télévision le président Sergio Mattarella, les yeux rouges, après la fin de la cérémonie, évoquant son engagement « à ce que des enquêtes rapides et rigoureuses aboutissent à des condamnations ».

De son côté, l’archevêque de Gênes, Angelo Bagnasco, a gardé un ton réconfortant.

« Gênes ne se rend pas. L’âme de son peuple est traversée ces jours-ci de mille pensées et sentiments, mais elle continuera à lutter », a-t-il assuré.

(Avec AFP)

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