En Syrie, un mouvement russe provoque des frictions avec les forces soutenues par l’Iran
Un déploiement non coordonné de troupes russes avec leurs alliés, près de la frontière libanaise, entraîne des frictions avec le Hezbollah, ont déclaré à Reuters deux responsables non syriens ; le commandant militaire explique que ce mouvement, qui peut avoir été destiné à «rassurer les Israéliens», a été résolu.
Un déploiement de troupes russes en Syrie près de la frontière libanaise, cette semaine, a provoqué des frictions avec les forces soutenues par l’Iran, dont le Hezbollah, qui s’opposait à cette initiative non coordonnée, ont indiqué deux responsables non syriens de l’alliance régionale.
La situation a été résolue, mardi, lorsque les soldats de l’armée syrienne ont repris trois positions où les Russes s’étaient déployés près de la ville de Qusair, dans la région de Homs lundi, a déclaré à Reuters l’un des responsables, un commandant militaire sous couvert d’anonymat.
Il semble que ce soit un cas rare, où la Russie a agi en désaccord avec les alliés soutenus par l’Iran du président Bashar Assad dans la guerre. Le soutien iranien et russe a été essentiel à l’effort de guerre d’Assad.
« Ce fut une mesure non coordonnée », a déclaré le commandant. « Maintenant, c’est résolu. Nous avons rejeté cette mesure. L’armée syrienne – Division 11 – est en train de se déployer à la frontière », a déclaré le commandant, ajoutant que les combattants du Hezbollah étaient toujours dans la région.
Il n’y a eu aucun commentaire de la part des militaires russes à propos de l’incident. La Russie a été confrontée à des appels d’Israël lui demandant de maîtriser l’Iran en Syrie, où Israël a lancé de nombreuses attaques contre le Hezbollah et d’autres cibles décrites comme soutenues par l’Iran.
« Peut-être était-ce pour rassurer les Israéliens », a ajouté le commandant, ajoutant que cette action ne pouvait être justifiée dans le cadre de la lutte contre le Front al-Nosra ou le Front islamique.
Le deuxième responsable a déclaré que « l’axe de résistance » – une référence à l’Iran et ses alliés – « étudiait la situation » après le mouvement russe non coordonné avec ses alliés.
La Russie et les forces soutenues par l’Iran comme le Hezbollah ont travaillé ensemble contre l’insurrection. Le Hezbollah a été déployé en Syrie en 2012. L’armée de l’air russe est arrivée en 2015 en soutien à Assad.
Mais leurs objectifs divergents en Syrie sont devenus plus apparents, ces derniers temps, alors qu’Israël fait pression sur la Russie pour s’assurer que l’Iran et ses alliés n’imposent pas leur domination militaire dans le pays.
Israël veut que les forces iraniennes et soutenues par l’Iran soient tenues à l’écart de sa frontière et, plus généralement, soient totalement retirées de la Syrie.
Le mois dernier, Israël a déclaré que les Gardiens de la Révolution iraniens avaient lancé une salve de missiles depuis la Syrie vers les hauteurs du Golan. Le leader du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a déclaré que cela marquait une « nouvelle phase » de la guerre en Syrie.
Des appels russes récents pour que toutes les forces non-syriennes quittent le sud de la Syrie ont été perçus comme dirigés en partie à l’inrtention de l’Iran, en plus des forces américaines basées dans la zone d’al Tanf à la frontière syro-irakienne.
La ville de Qusair a été le théâtre d’une bataille déterminante dans la guerre civile syrienne en 2013, lorsque les combattants du Hezbollah ont joué un rôle majeur dans le renversement du conflit en faveur d’Assad en battant les rebelles.
Certains détails de l’incident de Qusair ont été rapportés par la chaîne de télévision libanaise Al-Mayadeen, qui est proche de Damas et de ses alliés régionaux tels que le Hezbollah. Il a déclaré que le nombre de forces russes était faible.
Une base aérienne militaire dans la même région a fait l’objet d’une attaque au missile le 24 mai. L’armée israélienne a refusé de commenter cette attaque.
Les zones syriennes contrôlées par les rebelles du sud-ouest de la Syrie, à la frontière avec Israël, sont devenues des centres d’intérêt depuis que Damas et ses alliés ont écrasé les dernières poches rebelles assiégées restantes près de la capitale. Assad a promis de récupérer tout le territoire syrien.
Les Etats-Unis veulent préserver une zone de « désescalade » qui a contenu le conflit dans le sud-ouest de la Syrie. La zone, convenue l’année dernière avec la Russie et la Jordanie, a contribué à contenir les combats dans les zones proches de la frontière israélienne.