Le réseau social Facebook a annoncé mardi qu’il avait mis fin à des opérations de manipulation de grande envergure, initiées en Iran et en Russie et ayant pour cible l’Amérique latine, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Moyen-Orient.

« Certaines de ces activités étaient initiées d’Iran, d’autres de Russie. Il s’agissait de campagnes distinctes et nous n’avons identifié aucun lien ou coordination entre elles », souligne sur son blog Facebook, à qui il a été vivement reproché, notamment après la campagne électorale de 2016 aux Etats-Unis, de ne pas faire assez pour lutter contre ce genre d’abus.

Les services de renseignements américains avaient révélé que des opérateurs russes s’étaient servis –entre autres– de Facebook pour tenter d’influer sur l’élection qui a mené Donald Trump à la Maison Blanche. Moscou a toujours réfuté ces accusations.

A l’approche des élections législatives de novembre aux Etats-Unis, les autorités ont indiqué que les opérations d’ingérence russe avaient repris de plus belle.

« Nous bannissons ce genre de comportements parce que nous voulons que les gens aient confiance dans les connexions qu’ils font sur Facebook », a souligné le réseau social tout en soulignant l’immensité de la tâche.

« C’est un défi permanent parce que les responsables (de ces activités) sont déterminés et disposent de moyens financiers importants ».

WIN MCNAMEE (GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/File)Senator Richard Burr (L) (R-NC), Chairman of the Senate Select Committee on Intelligence, and ranking member of the committee Sen. Mark Warner (R) (D-VA) are to oversee Thursday’s potentially explosive hearings into Russia’s alleged campaign hacking  WIN MCNAMEE (GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/File)

Le président de la commission du renseignement du Sénat, Richard Burr a appelé à une union sacrée, dans un communiqué. Pour lui, l’annonce de Facebook renforce sa conviction que « le but de ces campagnes étrangères sur les réseaux sociaux est de semer la discorde, que la Russie n’est pas le seul acteur étranger hostile à développer ces capacités, et que pour contrer ces menaces il faut que les entreprises, les forces de l’ordre, le Congrès et les services de renseignement travaillent ensemble ».

Facebook a aussi reconnu qu’il n’était pas possible de s’attaquer seul au problème et indiqué avoir collaboré avec les forces de l’ordre, des experts et d’autres compagnies.

Iran

Facebook a fermé 652 pages, groupes et comptes « inauthentiques » initiés d’Iran et qui visaient des gens au Proche-Orient, en Amérique latine, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni sur Facebook et d’autres services en ligne.

Le réseau social a été alerté par une entreprise spécialisée dans la cybersécurité de l’existence de pages contrôlées par un groupe dénommé « Liberty Front Press », qui, selon Facebook, est lié « à des médias d’Etat iraniens » dont notamment Press TV.

Les premiers comptes « Liberty Front Press » ont été créés en 2013 et en 2017 et se sont concentrés sur les Etats-Unis et le Royaume-Uni sans jamais révéler leur lien avec l’Etat iranien, affirme Facebook, qui dit avoir partagé ses informations avec les autorités américaines et britanniques.

Russie 

Outre la fermeture des pages liées à l’Iran, Facebook a annoncé avoir continué à clore des pages qui peuvent être « liées à des sources, identifiées au préalable par le gouvernement américain comme pilotées par les services de renseignements militaires russes ».

Les contenus de ces pages désormais closes concernaient essentiellement l’Ukraine et la Syrie.

Là encore le réseau social a indiqué collaborer pleinement avec la police américaine.

Tobias SCHWARZ (AFP)Le président russe Vladimir Poutine le 18 août 2018 au château de Meseberg près de Berlin  Tobias SCHWARZ (AFP)

L’annonce de cette nouvelle vague de fermeture de comptes « inauthentiques », qui fait suite à une annonce similaire du groupe de Mark Zuckerberg le 31 juillet, intervient au lendemain de révélations du géant informatique Microsoft sur l’étendue des opérations d’ingérence du gouvernement russe aux Etats-Unis.

Microsoft accuse des pirates informatiques russes au service du Kremlin d’avoir visé les sites internet de centres de réflexion conservateurs américains.

Le géant américain des logiciels a indiqué avoir fermé la semaine dernière six faux noms de domaine créés par le célèbre groupe de pirates « Fancy Bear », considéré comme étant contrôlé par les services de renseignement russes.

Si Facebook s’est lancé tous azimuts dans la lutte contre les Fake News et les opérations de désinformation pour ne pas entamer plus avant la confiance des usagers, le groupe reconnaît qu’il existe toujours « une tension entre éliminer rapidement ces acteurs nocifs et améliorer nos défenses sur le long terme. »

i24News

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BENY

Quand on raisonne il faut avoir En tête si c’est le principe qu’on veut sauver ou Le résultat qui en découle .

La liberté sert La democratie mais quand on s’en sert pour damer les pions, et manipuler l’opinion à son insu , d’autant qu’il s’agit de puissances étrangères qui se camouflent derrière des prête-noms et que l’Internet , Le web , Les réseaux sont des vecteurs puissants et La cyber criminalité ne concerne pas uniquement des individus anonymes mais des etats puissants dotés de moyens leurs permettant d’influer à l’échelle internationale sur tout ce qui pourrait servir leurs intérêts.
Le Web c’est de La communication et nous Le voyons avec l’interférence russe dans l’élection américaine et d’autres sans doute, mais aussi une arme redoutable que les democratie se doivent de contrôler.

Ajj

….. »l’interférence russe dans l’élection américaine »….En voilà une dérive que je dénonce.

Ajj

C’est de la censure ni plus ni moins… Plus dangereux de l’accepter que l’on veut bien faire croire. En quoi, sous prétexte de fakeNews répréhensible au coup par coup juridiquement, des sources idéologiques peuvent être supprimées parce qu’elles déplaisent à certains ds un sens ou ds un autre. Regardez ce qui se passe chez Mastercard et la fermeture de compte pour apologie anti-islam. Les dérives sont réellement dangereuse. Nous devons conserver notre libre arbitre avant la dictature de la pensée.

BENY

Bravo Facebook Il est grand temps de reprendre la barre .

La vulnérabilité des démocraties est de suivre l’opinion car les voix font l’élection.

Si par dessus « la tête » des etats on communique avec l’opinion La tentation de façonner les esprits est grande pour certains pays et de prendre à distance Le contrôle
des institutions politiques culturelles, journalistiques et même de l’orientation des électeurs et des élections .

Il était temps que les réseaux sociaux et Le web en general se mettent en ordre de bataille , car il s’agit ni plus ni moins d’une guerre internationale qui ne dit pas son nom .