La présentation du livre  : J.P et Paulette, un couple engagé, d’Evelyne Pérahia, aura lieu au
27 av. Ségur a Paris 75007, métro St-François-Xavier, le jeudi 3 mai à 20:00.
Le livre est en vente dans toutes les librairies sur commande ainsi que sur Amazon ou à la fnac.

Interview

Evelyne Pérahia : JP et Paulette, un couple engagé

heperahia@gmail.com

 

Pouvez-vous résumer votre livre en quelques phrases ?

Ce livre raconte le dilemme d’un jeune homme, anciennement maquisard juif, qui  tombe amoureux d’une jeune allemande. Lui est en dernière année d’étude de l’école de rabbinat  de Paris et elle, prête à se convertir au judaïsme afin de l’épouser.

Mais voilà, au sortir de la deuxième guerre mondiale, le rabbinat français ne peut accepter qu’une allemande rejoigne le peuple juif. Elle arrive tout de  même à se convertir mais lui est obligé d’abandonner ses études de rabbinat et devient professeur d’allemand au collège.

Malgré la mauvaise donne du départ,  JP et Paulette forme un couple qui va aider à reconstruire le judaïsme français d’après-guerre. Très pédagogues, JP et Paulette animent des colonies de vacances pour les enfants en difficulté (orphelins de guerre puis, plus tard, des jeunes défavorisés). Ils enseignent un judaïsme vivant  par le biais du mouvement des Éclaireurs Israélites de France ainsi que par des cours de religion juive au sein de la grande synagogue de la Victoire. Ils sont dans l’avant-garde de l’enseignement qui n’est plus théologique mais bien vivant.

Paulette a soutenu JP et l’a aidé dans toutes ses activités. Nous pouvons conclure que ce qui lui a été interdit dans sa jeunesse (d’être rabbin), il l’a réalisé de façon informelle et a su créer une communauté plus importante que certains rabbins attitrés.

Ce livre est un hommage à toutes leurs activités.

Qu’est-ce qui vous a poussée à écrire ce livre ?

Après le décès de Paulette, je trouvais impressionnant qu’une allemande fasse partie des rares personnes qui ont compris qu’il fallait reconstruire le judaïsme français. Mon intention première était d’écrire sur Paulette, moins connue que son mari. Assez rapidement j’ai réalisé que c’était mission impossible. Lui est sur le devant de la scène et elle dans les coulisses. Ils sont indissociables.

Quel message avez-vous envie de faire passer à travers votre livre ?

Paulette avait 10 ans quand la guerre a éclaté. Allemande oui, mais enfant surtout. Pouvait-elle être responsable de la Shoah ? Pourquoi  imposer ce dilemme à JP ? Je crois que le message du livre est qu’il ne faut pas juger quelqu’un par ses origines, mais plutôt par ses actes. Cela semble être une évidence mais, même les banalités peuvent être vraies. Personne ne s’est excusé (en tout cas, pas que je le sache) auprès de cette famille qui en a souffert de longues années.

À qui s’adresse votre livre ?

Ce livre s’adresse à deux publics. D’abord aux personnes qui ont connues JP et Paulette Bader puisque ce livre est un hommage et a été écrit à leur mémoire.

Le deuxième public est toute personne qui a le pouvoir de décider de l’avenir d’autrui. Que ce soit un maître, un pédagogue, une personne responsable du service des relations humaines dans le monde du travail.

Il est important de voir la valeur intrinsèque de la personne, ses actes et de s’élever au-dessus des préjugés , de l’influence d’une époque ou d’un traumatisme collectif qui ne peut être que temporaire. Ce n’est évidemment pas facile, mais une personne responsable du sort d’une autre personne doit essayer de peser l’influence de sa décision non seulement dans l’immédiat mais également dans l’avenir.

Pourquoi avez-vous choisi l’autoédition ?

Ce choix a été très facile pour moi puisque mon métier est dans l’informatique. Je travaille moi-même dans une petite maison d’édition. On n’est jamais mieux servi que par soi-même, n’est-ce pas ?

Quels sont vos prochains projets d’écriture ?

Ce que la vie me procurera. Après mon premier livre sur la Shoah des juifs de Salonique, je ne pensais pas écrire un autre livre. Et pourtant est né « JP et Paulette ». Qui sait ?

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

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2 Commentaires
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Daniel

Je découvre le passé de JP Bader qui fut l’animateur des Scouts & Eclaireurs Israélites de France dont le QG était dans les locaux de la rue de la Victoire. Tous les jeudis matin, il fallait être à l’heure pour l’office de Shaarit et gare à celui qui était en retard, il était foudroyé du regard de JP avec, à la fin de l’office, une séance de justification.
Le gamin Tunisien de 10 ans que j’étais, râlait sous ces contraintes mais l’adulte n’a jamais oublié la discipline inculquée sur les louveteaux et les éclaireurs.
60 ans après, à chaque office de Shaarit, lorsque je prononce le >
J’ai tous les jours en mémoire l’image de JP Bader levant les talons avec son uniforme d’éclaireur (culotte de velours, chaussettes montantes, pataugas, etc ..), des Tefs impeccablement mis et son taleth porté à la façon Ashkénaze, l’homme toujours souriant était d’une rigueur implacable

Winter Jean-Pierre

Belle initiative ! JP a joué un rôle tellement important dans la transmission , sans dogmatisme , sans autoritarisme mais avec une exigence douce et une grande souplesse pédagogique. Ce qui l’a plus d’une fois opposé aux « autorités ». Merci Evelyne dont je garde un souvenir ému du temps où tu étais louvette EI à la Victoire. Jean-Pierre Winter