« Le recueil de renseignements en Combat est un multiplicateur de force »

Collecting intelligence – and in ways no female soldier has done before

Soldates du Recueil de Renseignements de Combat utilisant le véhicule tactique de reconnaissance  ‘Granit’ . (photo credit: Unit » du porte-parole de Tsahal)

Le bataillon de collecte de renseignements de combat «Eitam» s’efforce de maintenir le calme le long des frontières avec l’Égypte et la Jordanie. « Le partage d’informations au sein de l’armée israélienne entre les éléments de surveillance, de renseignement et de décision de tir s’est amélioré au point de changer d’ordres de grandeur, ces dernières années », a déclaré le commandant du bataillon dans une interview spéciale à Israël Defense.

Les femmes combattantes du bataillon « Eitam » en action (Photo: Meir Azulay)

Le bataillon de collecte de renseignements de combat «Eitam», basé à Camp Hayoun, a été établi suite aux événements de la route 12 en 2011. Cette séquence d’incidents et d’atteinte à la sécurité a permis à Tsahal d’identifier des lacunes dans les capacités de collecte des renseignements. Le bataillon surveille un système de clôture long d’environ 500 km, tout le long de la frontière avec l’Egypte et de l’autre côté, face à la Jordanie. Au cours des deux dernières années, le bataillon a amélioré ses capacités de recueil de renseignements à distance (surveillance) à la fois stationnaires et mobiles.

« S’appuyer sur les technologies du Corps de Recueil de Renseignements de Combat fournit à Tsahal un démultiplicateur substantiel de forces, en ce qui concerne trois vecteurs – cela libère les forces régulières des missions de sécurité de routine au profit de l’entraînement et de la préparation à la guerre ; sur le territoire national, ce bataillon assure une surveillance constante, en face d’une vaste zone tout en n’utilisant que des ressources limitées », explique le lieutenant-colonel Aviram Hadida, commandant du 727ème bataillon. « Le recueil de renseignements de Combat, tel qu’il existe aujourd’hui face à l’Egypte et la Jordanie, et dans d’autres secteurs, grâce à sa technologie et à son capital humain, permet à Tsahal de prendre des risques calculés en matière de sécurité de routine, au bénéfice de la préparation à la guerre. »

Au cours des deux dernières années, le lieutenant-colonel Hadida a réussi à déployer et à mettre en œuvre des technologies et des méthodes d’exploitation à la pointe la plus fine de la technologie, face à l’Égypte et à la Jordanie. Certaines de ces technologies et méthodes avaient germé au sein du 636e bataillon de collecte de renseignements, opérant dans la région de Judée et Samarie. «Pour le plus grand bien de la collecte de renseignements, le bataillon utilise toutes les ressources technologiques installées sur les clôtures intelligentes que Tsahal et l’IMOD ont érigées – des technologies stationnaires et des ressources mobiles», explique Hadida.

Une caractéristique notable de ce bataillon est son capital humain unique, composé principalement de femmes. Le bataillon a trois commandants de compagnie féminins et le lieutenant-colonel Hadida sera bientôt remplacé par une commandante de bataillon féminin qui est actuellement au Collège d’état-major et de commandement de Tsahal. Le processus de formation des femmes combattantes implique également des instructeurs et des officiers féminins. « Les femmes combattantes de la compagnie spécialisée du Bataillon sont qualifiées de » Fusilier-05 « , tout comme les autres combattants dans les bataillons de renseignement », explique le Lieutenant Colonel Hadida. « La manière d’atteindre ce niveau est différente, à cause du genre, donc Tsahal a développé différentes échelles de mesures d’effort pour les femmes et les hommes, mais le résultat final est le même – tous les deux sont qualifiés de ‘Fusilier-05’. »

A la différence des bataillons mixtes de reconnaissance de la force des frontières de Tsahal, les compagnies du 727ème Bataillon sont spécifiques par le genre et entièrement basées sur les femmes combattantes. La raison en est opérationnelle. Les femmes guerrières de la compagnie spécialisée se lancent dans de longues missions d’embuscades et de collecte de renseignements. Pendant ce temps, elles restent sur des positions camouflées, et personne n’entre ou ne sort de la position. Une force de combat mixte ne peut pas être utilisée dans de tels scénarios (promiscuité).

Le personnel du bataillon comprend environ 600 conscrits de service obligatoire plus quelque 200 réservistes et comprend la plus grande compagnie de Tsahal avec 190 femmes soldats. Une compagnie fournit des renseignements à la Brigade Sagi, une autre coopère avec la Brigade Yoav et une troisième compagnie participe à la collecte de renseignements mobiles dans divers secteurs. La société spécialisée dans la collecte de renseignements mobiles utilise le système Granite, qui comprend des capteurs radar et optiques à longue portée, et effectue des embuscades à l’aide de systèmes de surveillance optique. Les données sont transmises aux centres opérationnels tenus par des opérateurs de surveillance. Conjointement, ils fournissent une image du statut en temps réel de la frontière.

« Comme les limites du secteur relevant du Bataillon sont situées en face des pays avec lesquels nous avons des accords de paix, notre activité de collecte de renseignements est plutôt complexe. » Certes, nous déployons des personnels en embuscades et faisons tout ce que nous pouvons faire, mais nous devons prêter attention au fait que le caractère politique sensible fait toujours partie du processus décisionnel », explique le lieutenant-colonel Hadida. « C’est une situation complexe : dans certains points, le long de ces frontières, l’intensité des frictions varie. »

Dans ce contexte, les responsables de Tsahal sont réticents à faire connaître l’étendue de la coopération avec l’Égypte et la Jordanie, mais de telles interfaces existent entre les forces armées, soit en raison de besoins opérationnels qui se chevauchent, soit simplement pour éviter des frictions excessives. La hiérarchie de Tsahal est disposée à admettre qu’une certaine forme de coopération a lieu, rien de plus.

Repérage & tir sur demande

Le fait que Tsahal s’appuie sur une collecte de renseignement technologique mobile à longue portée, liée à une force de réaction humaine, exige la surveillance permanente de vastes zones à l’aide d’une petite force douée d’une grande agilité. « Le Bataillon fonctionne selon l’évaluation de la situation et les besoins de la division, l’avantage relatif étant notre capacité à collecter des informations sur de très longues distances tout en générant une très petite signature. Nous opérons dans des conditions environnementales extrêmement difficiles. Cinquante degrés centigrades et en hiver – moins 1-2 degrés. L’ensemble de la chaîne de montagnes Sagi est extrêmement froid en hiver. Nos femmes combattantes peuvent y faire face « , explique le lieutenant-colonel Hadida.

«Les femmes combattantes offrent une réelle opportunité, concernant les aspects sociaux autant qu’opérationnels, sachant que jusqu’à ces dernières années, les femmes servant dans l’armée israélienne ne participaient pas aux combats opérationnels. D’un point de vue opérationnel, les femmes combattantes possèdent des qualités que les hommes ne possèdent pas, leurs caractéristiques personnelles les situent plus haut en termes de qualité de conseil et de sagesse, et comme il n’y a pas beaucoup de femmes combattantes, celles que nous avons sont assignées à des unités spécifiques et sélectionnées avec soin. La femme combattante doit se porter volontaire pour le travail – tout comme les soldats de n’importe quelle unité de reconnaissance d’élite – nous allons dans les écoles, à leur domicile et au centre de recrutement des Tsahal pour les recruter. En tant que commandant de bataillon , je me rends moi-même sur place (pour les chercher).

« Dans les opérations de sécurité de routine, les femmes combattantes démontent le matériel près du site de déploiement prévu, analysent le terrain, proposent par avance une route à pied et en véhicule, arrivent à leur position prévue, s’installent et s’engagent dans une activité opérationnelle de très haut niveau. Nous avons ici l’avant-garde de la société israélienne.

«C’est une population avec un gene de patience très particulier : dans la collecte des renseignements de combat, la patience est un élément clé, vous vous retrouvez parfois à surveiller un secteur ou un objectif pendant deux jours, une semaine ou deux mois. Les capacités d’analyse, de raisonnement, de planification et d’organisation (des femmes combattantes) sont différentes de celles des hommes : les commandants de brigade ne bougeront pas sans la présence de nos commandantes de compagnie.

«Nous opérons avec les matériels les plus récents provenant de diverses industries. En ce qui concerne le renforcement des troupes, il y a le Corps de Recueil de Renseignements de Combat, qui a au-dessus de lui le QG de l’Armée de Terre de Tsahal. Nous avons atteint une capacité de surveillance permanente presque totale à l’intérieur du territoire de l’État d’Israël, et nos pourcentages de succès – objectifs vs résultats – sont d’environ 97% et nos échecs de 3% sont associés à des problèmes techniques.

« Prenez le problème de l’infiltré : nous n’avons eu aucun infiltré égyptien en 2017. Pourquoi? La clôture existe depuis cinq ans, la réponse a trait à la technologie et aux méthodes d’opération que nous avons développées en coopération avec d’autres structures dans ce pays. En fin de compte, nous avons réussi à réduire le nombre d’infiltrés à zéro et nous avons résolu un problème national.

« La technologie vous permet d’être plus centré et efficace : le long de la frontière égyptienne, il y a des kilomètres et des kilomètres sans la moindre localité, si vous regardez la carte, vous verrez que depuis Izuz vers le sud en direction d’Eilat, il n’y a pas la moindre implantation. Il s’agit d’un secteur d’environ 140 kilomètres, et si un terroriste doit y pénétrer, il ne présentera aucun danger immédiat pour les civils, car il n’y a pas de civils vivant dans les environs de la frontière.En d’autres termes, si vous avez une technologie de collecte de renseignements capable d’identifier le terroriste, alors qu’il est encore en territoire ennemi et de le surveiller en temps réel, ainsi que des forces d’intervention immédiates, vous serez en mesure de gérer tout incident de manière plus efficace : un modèle «Repérage et frappe à la demande». De cette façon, vous pouvez contrôler des zones plus vastes en utilisant moins de forces d’intervention (moins de ressources). « 

Un Puzzle fait de 1000 pièces

Une des questions qui me vient à l’esprit est celle de savoir vers quoi s’oriente la technologie de collecte des renseignements (surveillance) de Tsahal –

«Notre objectif est d’introduire plus de « sagesse » (et de discernement) dans les systèmes de recueil de renseignements, dans toute la mesure du possible», explique le lieutenant-colonel Hadida. « Comment filtrer et classer l’information? Le processus est-il effectué par des humains ou par des machines? Les systèmes de collecte de renseignements commencent à produire une interprétation de la réalité sur le terrain, l’idée étant de minimiser les interprétations humaines de la réalité et d’obtenir des systèmes de collecte de renseignements la décision la plus proche de la vérité, avec un minimum d’interprétations différentes. Dans un puzzle de 1000 pièces – vous devez prendre les bonnes pièces.

«Si un véhicule qui se déplace vers moi produit certaines caractéristiques de vitesse, de poids et d’angle, je serais en mesure d’apprendre au système à différencier une entité humaine et un véhicule, en fonction de ces caractéristiques. On sera également en mesure de classifier le véhicule. En fait, le système vous fournira des informations partiellement digérées qui raccourciront votre intervalle de réponse. Dès ce moment, laissez votre imagination se débrider. Dans le monde de la collecte de renseignements, on se dirige vers le renseignement axé sur la technologie.

« Les progrès technologiques réalisés dans le monde de la collecte de renseignements rapprochent Tsahal d’une situation où une surveillance continue de la zone (dominant un territoire ennemi) peut être accomplie depuis l’intérieur du territoire souverain d’Israël. Nous n’en sommes pas encore là. Rien ne remplace les troupes de Tsahal en ce qui concerne la collecte de renseignements, mais nous nous dirigeons dans cette direction alors que dans le passé, nous devions nous rapprocher de l’objectif afin de recueillir des informations à ce sujet, aujourd’hui il y a eu une amélioration concernant la dimension de la portée : vous pouvez l’accomplir à distance : la technologie vous permet d’atteindre les mêmes normes de recueil de renseignements avec moins de friction et avec un risque moins important pour les soldats.

«Nous développons les technologies en coopération avec les industries : la demande émane des opératrices sur le terrain, elles effectuent des missions d’embuscade ou de surveillance et savent ce qui manque à leur boite à outils. Grâce à la liaison descendante, nous disposons de mesures de collecte de renseignements de pointe, dont l’une consiste en un système autonome capable de synchroniser les mesures des différents fabricants, ce qui constitue l’un de nos objectifs. Chaque produit constitue une «économie rapprochée», et si nous arrivons à produire une synergie, le multiplicateur de force fourni par l’effort de collecte de renseignements augmentera.

« Gardez à l’esprit que les informations que nous collectons sont facilement accessibles à tous ceux qui en ont besoin dans l’armée israélienne. Le partage d’informations au sein de Tsahal, entre les éléments de surveillance, de renseignement et ceux qui déclenchent le tir s’est amélioré de plusieurs ordres de grandeur, ces dernières années. Une femme surveillante ou une combattante de notre bataillon peut décider de l’issue des incidents : les renseignements qu’elle recueille parviennent à l’officier de renseignement compétent de la brigade en quelques secondes, et une décision est prise quant à la façon de fermer une boucle de risque d’incendie.

Photographie: Meir Azulay

israeldefense.co.il

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires