Le chef d’Etat-Major de Tsahal : Israël est désireux de partager ses renseignements avec les Etats Arabes Modérés

Eisenkot offre une interview extrêmement rare avec un journal saoudien, appelant à une coalition internationale contre l’Iran, ajoutant que Jérusalem et Riyad sont en « accord complet » (au diapason) en ce qui concerne Téhéran.

Or, il est question d’une rapide passation de pouvoir à la cour saoudienne, débouchant sur une offre d’enrôlement de Tsahal contre le Hezbollah, au Liban ou/et en Syrie…

 

Le chef d’Etat-Major Gadi Eisenkot a livré une interview d’un cachet très rare, dans un journal saoudien, jeudi, appelant à une coalition international contre l’Iran.

« On voit clairement que le plan de l’Iran est de contrôler le Moyen-Orient depuis l’Iran en passant par l’Irak et de là, par la Syrie et le Liban et à travers une seconde voie passant par le Golfe, du Bahrein vers le Yémen et débouchant sur la Mer Rouge. Nous devons empêcher que cela ne se produise dans la région », a déclaré Eisenkot au journal Elaph, basé à Londres.

Il a aussi déclaré qu’Israël a la volonté de partager ses renseignements avec les pays arabes modérés, dont l’Arabie Saoudite.

IDF chief Eisenkot (Photo: Matan Torkia)

Le chef d’Etat-Major de Tsahal, Eisenkot (Photo: Matan Torkia)

 

Eisenkot a souligné qu’Israël et l’Arabie Saoudite sont complètement « au diapason » concernant l’Iran et ses ambitions expansionnistes.

Cette annonce intervient, alors que des signes semblent indiquer que le Roi Salman serait sur le point d’abdiquer en faveur de son fils Mohammed, qui entreprendrait, pour inaugurer son règne, de frapper l’Iran, en enrôlant Israël au Liban

Le Daily Mail de Londres rapportait ainsi ce jeudi, à partir « d’une source proche de la famille royale d’Arabie Saoudite » que le Roi Salman projette de renoncer au trône saoudien dès la semaine prochaine et de nommer son fils, le Prince héritier Muhammad Bin Salman, 32 ans, comme successeur. Le Roi actuel jouerait alors le rôle « de la reine d’Angleterre », en ne conservant que son tire de « Gardien des Lieux Saints ».

Il y a à peine douze jours, le Prince Mohammed a ordonné l’arrestation et la détention de  208 notables, dont des princes, d’anciens ministres et des dirigeants de grandes entreprises, tous accusés de corruption. Le journal britannique diffuse les premières photos des détenus dormants sur des matelas sur le sol du Carlton Ritz de Riyad. Après son couronnement et devenu Roi, le prince se focalisera alors sur l’Iran, selon le Daily Mail.

Son plan consisterait à déclencher le feu au Liban, selon cette source, dans l’espoir d’un appui militaire direct d’Israël. Il est convaincu qu’il doive frapper l’Iran et le Hezbollah -contrairement à l’avis des anciens de la famille royale, qui constitueraient sa prochaine cible politique interne – et qu’il pourrait s’appuyer sur l’aide experte de l’armée israélienne pour écraser le Hezbollah, ce pour quoi il aurait déjà promis des milliards de dollars à Israël, si l’Etat hébreu donnait son accord.

Cette source proche de maison des Saouds a insisté : MBS ne peut pas se confronter au Hezbollah seul, sans l’aide d’Israël. Il existerait aussi un plan B, consistant à combattre le Hezbollah en Syrie, plutôt qu’au Liban directement, selon cette même source saoudienne…

Yoav Zitun, Roi Kais|Publié le :  16.11.17 , 15:15

ynetnews.com,  

Adaptation : Marc Brzustowski

A happy vacationer posted this picture of what appears to be the room where the arrested men were being held

Joyeux vacancier posant pour une photo dans ce qui semble être la pièce où les notables arrêtés sont actuellement détenus.  

Turned into a 'prison': The Ritz Carlton in Riyadh was emptied of guests as the round-up of allegedly corrupt ministers and princes got under way

 Transformé en prison dorée : Le Ritz Carlton à Riyadh a été vidé de ses clients, alors que la rafle des ministres accusés de corruption était en cours.

Extrait du : dailymail.co.uk

Un responsable de l’armée israélienne a confirmé à l’AFP la teneur des propos de l’officier supérieur à la tête de Tsahal. Il a ajouté que l’entretien, effectué à Tel-Aviv avec un correspondant du site d’informations privé, était le premier du genre pour un chef d’état-major en exercice avec un média arabe depuis 2005.

Ces déclarations interviennent dans un contexte de fortes tensions sur plusieurs dossiers entre les deux poids lourds de la région, l’Arabie saoudite sunnite et l’Iran chiite.

L’Arabie saoudite n’a pas de relations diplomatiques avec Israël. L’Iran est quant à lui le grand ennemi d’Israël.

Les dirigeants israéliens répètent à l’envi que l’influence grandissante de l’Iran au Proche et Moyen-Orient et les inquiétudes qu’elle suscite parmi certains pays de la région créent une nouvelle convergence d’intérêts. Ils laissent entendre qu’elle pourrait conduire à une reconfiguration diplomatique dans une région où seuls deux pays arabes ont fait la paix avec Israël.

« Avec le président Donald Trump, il y a la chance d’une nouvelle alliance internationale dans la région et d’un plan stratégique majeur pour faire cesser la menace iranienne », a dit le général Eisenkot.

Israël s’alarme des activités nucléaires iraniennes et du danger que l’Iran, engagé militairement au côté du régime de Bachar al-Assad, n’établisse un nouveau front près des frontières israéliennes et ne trace un croissant stratégique continu passant par l’Irak, la Syrie et le Liban jusqu’à la Méditerranée.

L’Iran soutient un autre des grands ennemis d’Israël, le Hezbollah chiite libanais.

A la suite de la démission choc du Premier ministre libanais Saad Hariri, annoncée le 4 novembre à Ryad, le Hezbollah et l’Iran ont accusé l’Arabie saoudite de pousser Israël à attaquer le Liban.

« Nous n’avons aucune intention d’engager un conflit avec le Hezbollah au Liban et d’arriver à une guerre, mais nous ne pouvons pas accepter les menaces stratégiques venues de là-bas », a dit le général Eisenkot.

« Je suis très heureux de voir régner le calme de part et d’autre de la frontière depuis 11 ans (et la guerre du Liban de 2006). En revanche, nous assistons à des tentatives iraniennes d’escalade », a-t-il dit.

Israël promeut avec insistance l’idée que l’influence de l’Iran et les nouvelles réalités régionales annoncent une embellie de ses relations avec les pays arabes.

Dépêche AFP.

Pays arabes et Israël ne sont jamais allés aussi loin dans l’ébauche d’une union qui ferait la force pour maintenir les conditions de la stabilité à trouver, après le chaos provoqué par Daesh. Cette première sortie de crise provisoire n’annonce plus, à l’heure qu’il est, qu’une redistribution des places risquant de devenir sanglante et où l’outsider principal, l’Iran, à peine contenu par les Etats-Unis et son allié, la Russie court à travers toute la région, aux portes de ses voisins : Israël, Jordanie et demain, s’il faisait sauté ce verrou, le Yémen, le Golfe et le royaume wahhabite. 

Jusqu’à tout dernièrement, Israël et l’Occident avaient tout lieu de se méfier de l’Arabie Saoudite au moins au même titre que du Qatar. Tout l’enjeu de ces petites phrases, lancées, déjà il y a plusieurs mois, par Dore Gold, ensuite par Netanyahu ou d’autres, n’est pas tant de faire aveu de naïveté, face aux montagnes de problèmes intérieurs qui attendent le jeune prince Mohammed Bin Salman, quand, de la répression des réseaux conservateurs autour de la Couronne, il va passer à l’indispensable aggiornamento de tout ce que la doctrine du pays a conçu au fil de l’épée et des deux siècles précédents.

Mohammed bin Salman, ces dernières semaines, n’a encore montré, sur le plan intérieur, qu’une facette de sa résolution à aller de l’avant envers et contre tous. Sur l’extérieur immédiat, au Yémen, il s’est lancé dans une guerre contre une insurrection apparentée au Chiisme et appuyée par Téhéran, les Houtis, qui sont présents et virulents depuis au moins le début des années 2000. Le président Saleh s’est d’abord cassé les dents à vouloir les réprimer avant de s’en accommoder. Mais, en eux-mêmes, ils ne seraient pas tant déterminants, s’ils n’étaient les vassaux de l’Iran et du Hezbollah, dont tout tend à prouver que ce sont leurs missiles qui frappent la Mecque ou l’aéroport de Riyad. 

Que signifie donc, concrètement, « partager des renseignements », quand il s’agit de vieux ennemis traditionnels comme les pays arabes, hostiles au moins jusqu’en 2006, mais qui ont commencé à trouver des vertus à l’armée israélienne partant à l’assaut d’un Liban livré aux caprices du Hezbollah, ou prônant seul d’aller frapper le programme nucléaire de son patron iranien? Cela consiste d’abord à expertiser là où se trouvent les armées arabes coalisées, dans les conflits où ils s’embourbent et leur montrer quelques marches à suivre pour sortir de l’ornière. Cela peut permettre d’échanger des pièces à conviction et des analyses de modus operandi employés par des ennemis communs. Comme la plupart des chefs du Hezbollah susceptibles de nuire à Israël ont disparu tragiquement, on peut imaginer qu’un sort identique pourrait attendre quelques gros bonnets des Houtis ou de leurs officiers de liaison… Et ainsi de suite. 

Tout pourrait même porter à croire qu’en accusant, maintenant, le Hezbollah d’être la source de ce tir, depuis le Yémen -ce même Hezbollah qui a déjà frappé en Arabie Saoudite, les tours de Kobar, le 25 juin 1995-, le jeune héritier du trône ne faisait qu’énoncer un renseignement précis qui aurait déjà très pu lui être fourni par Israël, dans l’analyse des méthodes balistiques. A cela, la certitude ou l’intime conviction est à peine nécessaire, puisqu’il suffit que les deux esprits convergent pour désigner la même cible de représailles. 

Tout récemment, The Daily Star, citant le Baghdad Post, a prétendu que l’Arabie Saoudite avait fait décollé ses avions de combat F-15 pour mener directement des frappes au Liban : “Des Reportages affirment à présent que la Royale Air Force Saoudiennea placé ses avions de combat en alerte maximale afin de lancer des frappes alors que la région est assise sur un baril de poudre (la lame d’un sabre).” Ces reportages s’accompagnent de séquences non-datées de manoeuvres aériennes des F-15 saoudiens au-dessus e ce qu’on doit considérer comme un terrain d’aviation saoudien…

Peut-on, à partir de l’expérience de précédents conflits, imaginer un conflit inter-arabe qui se déroulerait aux frontières mêmes d’Israël, mais sans la moindre participation requise de l’Etat Hébreu, avec des avions saoudiens franchissant l’espace aérien jordainen ou/et égyptiens, passant, pourquoi pas, au-dessus de la Méditerranée pour venir frapper Beyrouth-Sufd et le quartier chiite de Dahiyeh? 

Avouons qu’on rêve tout éveillé. Mais l’enjeu, désormais, est que l’Arabie Saoudite et ses alliés ne parviendront pas seuls, à déverrouiller l’étau du Yémen ou la présence iranienne dans la Corne de l’Afrique, avec la menace que cela représente pour l’acheminement des matières hydrocabures sans frapper le « Serpent à la tête », comme l’indiquait un câble resté célèbre de Wikileaks. Cette fameuse fuite orchestrée par Assange pourrait être considérée comme l’un des points-origine des convergences auxquelles ont assiste aujourd’hui. Le sujet ou la cible reste le/la même : comment empêcher l’Iran de nuire à l’ensemble de la région, de la Méditerranée (Liban) à la Mer Rouge- Golfe d’Aden et risquer de faire suffoquer l’ensemble des pays arabes? 

La seule clé disponible, c’est la participation directe et centrale d’Israël et de ses renseignements au déverrouillage. Les démarches encore timides esquissées depuis les deux précédents traités de paix avec l’Egypte et la Jordanie ne font, aujourd’hui que se concrétiser. Soudain, le Jeune Prince Mohammed semble touché par la grâce d’une aspiration à la modernisation pour lui-même et sa génération, son pays, comme lors d’un « Printemps Saoudien » initié depuis ses palais.

Cette résolution ne se réalise qu’en prenant le parti de l’innovation à l’israélienne et en rejetant les tentations obscurantistes déclenchées par la Révolution Islamique iranienne dès 1979. Le Califat de Baghdadi qui sombrera bientôt dans l’oubli, du moins sur le plan territorial syro-irakien (pour s’implanter ailleurs), ne serait, en fin de compte que la réplique sunnite à l’impulsion régionale donnée par Téhéran. On sait que ce n’est qu’en partie vrai, que les Jurisconsultes dont s’inspirent les djihadistes remontent a minima au XIIème siècle et que c’est l’islam en totalité qui est gangrené, au-delà même du conflit chiite-sunnite, qui en lui seul ne résout pas tout. Mais la géopolitique moderne dessine une zone de faille qui se situe précisément autour du basin gazier irano-qatari, là d’où comme un mauvais génie, l’islamisme bouillonne pour remonter à la surface. 

Sur ce point Israël, l’Arabie Saoudite ert bien d’autres pays ont partie liée…

Commentaire : Marc Brzustowski

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