Le Président des Etats-Majors conjoints américains, le Général Joseph Dunford a été reçu par la garde d’honneur au complet des soldats des Forces de Défense israéliennes aux Quartiers-Généraux de Tel Aviv, mardi 9 Mai 2017. U.S. EMBASSY TEL AVIV

Dunford : Le rôle potentiel de l’Iran dans la mise en place de « zones de sécurité » le long de la frontière israélienne soulève de grandes inquiétudes

 

JERUSALEM — Le rôle potentiel de an dans le maintien d’une « zone de sécurité » dans le Sud de la Syrie soulève de grandes inquiétudes pour la sécurité d’Israël, précisément, a affirmé le Chef des Etats-Majors conjoints américains Joseph Dunford, mardi de passage à Tel Aviv.

Selon les conditions définies lors d’un accord signé la semaine dernière à Astana, au Kazakhstan, plusieurs vastes zones de l’ouest et du sud de la Syrie devraient devenir des zones protégées où l’usage des armes, dont les frappes aériennes, devraient être interdit. La Russie, l’Iran et la Turquie devraient avoir le pouvoir « d’employer tous les moyens nécessaires » pour maintenir la paix dans ces zones, y compris par des attaques à l’intérieur de ces zones contre le Front Al Nusra, al Qaïda ou Daesh.

L’une de ces zones se situerait dans le sud de la Syrie sur le territoire actuellement détenu les rebelles le long des frontières israélo-syriennes, près des hauteurs du Golan.

Dunford, qui se rendait en visite en Israël cette semaine pour rencontre le Premier Ministre Binyamin Netanyahu et de hauts-responsables de la Défense, a affirmé qu’Israël est préoccupé par la possibilité de se retrouver avec des forces iraniennes ou appuyées par l’Iran, comme le Hezbollah, aussi près de ses frontières.

« Et nous nous en inquiétons tout autant », a rappelé Dunford. « Je pense qu’il est juste de dire que les Israéliens s’inquiètent de ce qui se passe dans le sud-ouest de la Syrie, le long de ses frontières… Et cette préoccupation essentielle concerne l’influence iranienne, l’influence du Hezbollah iranien, le long de sa frontière ».

Israël « voudrait s’assurer, alors qu’on a proposé des zones de ce type, que l’on répondra aussi à ses exigences de sécurité », explique Dunford. « L’une des zones spécifiques d’inquiétude concerne le transfert d’armement avancé entre les mains du Hezbollah libanais », que Dunford traite comme une « force conventionnelle majeure ».

Israël mène des patrouilles aériennes au-dessus du Sud syrien, en prenant le Hezbollah pour cible et a établi son propre réseau de coordination pour éviter tout conflit aérien avec la Russie, environ à la même période que les Etats-Unis l’ont fait [en réalité avant], à la fin 2015, après que la Russie ne soit intervenue en soutien au Président syrien Bachar El Assad, selon Dan Arbell, expert du Moyen-Orient au Brooking Institute, qui a travaillé durant 25 ans pour son service à l’étranger, en Israël.

En fin avril, Israël a mené des frappes aériennes sur Damas, en prenant pour cible des cargaisons d’armes fournies par Assad au Hezbollah et a lancé, cette nuit-là, un missile Patriot pour abattre un drone au-dessus des Hauteurs du Golan, qui, selon l’Associated Press était, soit russe, soit syrien.

« Israël rejettera tout rôle qui pourrait être accordé à l’Iran dans toute solution future à la crise syrienne et en particulier, l’Etat Juif objecte à toute présence iranienne dans le Sud de la Syrie », dit encore Arbell. « Si Israël perçoit les zones de sécurité comme un moyen de bouleverser la donne le long de ses frontières – si les convois d’armes mettent leur sécurité en danger, les Israéliens répliqueront à la mesure de la menace ».

Israël a porté assistance médicale à la présence rebelle le long de ses frontières, en montant des hôpitaux de campagne, afin de maintenir une zone-tampon entre lui et le régime Assad, appuyé par l’Iran et le Hezbollah, rappelle Anthony Cordesman, un expert du Moyen-Orient du Centre d’Etudes Stratégiques Internationales.

En début de semaine, le Secrétaire à la Défense Jim Mattis a déclaré aux reporters voyageant avec lui en Europe que les Etats-Unis prendraient ces propositions de zones-tampon en considération, si elles sont susceptibles de stabiliser la Syrie, mais il a sur le fait que « le Diable se trouve toujours dans les détails ».

Le Secrétaire d’Etat Rex Tillerson discutera de ces propositions de zones-tampon avec le Ministre russe des Affaires étrangères Sergeï Lavrov, cette semaine, a annoncé Dunford.

Cordesman pense que, sur le fond, Israël pourrait approuver des zones de sécurité qui ramèneraient le calme et la stabilité en Syrie, mais qu’il reste improbable que l’Etat hébreu puisse accepter quelques limites que ce soient qui l’empêcheraient de préserver ses propres intérêts dans le sud syrien ou en l’empêchant de frapper des convois d’armes sophistiquées en partance pour le Hezbollah.

Cordesman s’interroge pour savoir si un tel accord pourrait voir le jour et tenir. La Russie, la Turquie et l’Iran doivent cartographier des zones spécifiques d’ici au 4 juin.

« Garantir une zone correspond à un acte diplomatique », rappelle Cordesman. « Disposer des forces dans cette zone est quelque chose de complètement différent ». Est-ce qu’Israël va tolérer la moindre menace dans ce secteur. « Probablement pas ».

« Ni les Etats-Unis, qui mènent des frappes aériennes et ont déployé des forces spéciales sur le terrain en Syrie pour combattre Daesh, ni le Gouvernement Assad, pourtant premier concerné ni les Force, ni les forces rebelles de l’opposition syrienne, qui combattent Assad depuis plus de six ans maintenant, au prix de plus de 600.000 morts au cours de cette guerre civile, n’ont signé cet accord.

Par TARA COPP | STARS AND STRIPES Publié le : 9 Mai 2017

copp.tara@stripes.com
Twitter:@TaraCopp

stripes.com

Adaptation : Marc Brzustowski

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gerardn

Il ne faut pas etre en adoration devant son chef de gouvernement, la situation a la frontiere syrienne est plus que sérieuse, et notre Bibi national doit tout d’abord considerer la securite d’Israël avant de savoir si ça va froisser Poutine ou d’autres.La diplomatie de la conivence a montrée ses limites: les ratés diplomatique avec Poutine et Erdogan et maintenant les revirements journaliers de Trump.Israel ne doit compter que sur lui même.

gerardn

Il faut que ce soit le chef d’état major US qui signale à Bibi qu’il y danger à la frontiere syrienne , c’est un comble !!!