BHL nous a habitués au meilleur et au pire concernant Israël. Certes, il ne regarde pas, comme Alain Finkielkraut, notre pays uniquement à travers le prisme déformant de la lecture du Monde et de l’idéologie pacifiste de “Chalom Archav”, relayée à Paris par le Cercle Bernard Lazare (lequel n’a plus grand chose à voir avec l’anarchiste défenseur de Dreyfus et admirateur de Herzl).

Non, BHL n’a pas besoin des éditoriaux du Monde, ni même de ceux de Ha’aretz, car il sait déjà. Il sait ce qui est bon pour Israël et ce qui ne l’est pas. Il sait que Jérusalem est la capitale d’Israël, mais il sait aussi que Trump ne peut pas faire quelque chose de bon pour les Juifs.

Ainsi BHL peut écrire dans son dernier éditorial que “Jérusalem est, évidemment, et depuis toujours, la capitale d’Israël” et qu’il “y a quelque chose, non seulement d’absurde, mais de choquant dans le tollé planétaire qui a suivi la reconnaissance, par les Etats-Unis, de cette évidence”.

Mais dans la même foulée, il va convoquer A. B. Yehoshua, Amos Oz et même le rav Steinman z.l. pour nous expliquer doctement pourquoi la reconnaissance de la capitale d’Israël par les Etats-Unis n’est pas bonne pour les Juifs.

Je n’imagine pas l’âme de Trump disponible, de quelque façon que ce soit, à la reconnaissance de la singularité juive, à la célébration des paradoxes de la pensée talmudique ou au goût de l’aventure qui animait la geste ardente, lyrique et héroïque des pionniers laïques du sionisme”.

Si ce n’était pas du BHL, on aurait pu penser que ces lignes sont écrites par quelqu’un qui voudrait se moquer de lui… Car enfin, M. Bernard-Henri Lévy, que nous importe de savoir si l’âme de Trump est “disponible” pour célébrer les “paradoxes de la pensée talmudique”? Le plus important n’est-il pas de savoir si Trump a l’esprit assez clair et le courage nécessaire pour avoir pris cette décision historique ?

Dans son envolée lyrique sur tout ce que “l’âme de Trump” est incapable de saisir des subtilités du judaïsme, BHL commet une double erreur.

La première est d’opposer de manière caricaturale la grandeur d’Israël et des Juifs et les basses motivations qu’il attribue (sans aucune preuve) à Donald Trump. En cela, il rejoint les pires adeptes du “Trump bashing”, qu’il prétend ne pas imiter.

La seconde, plus grave encore, est de croire qu’en politique – et en politique internationale surtout – les intentions priment sur les actes. Or rien n’est plus faux. Car en réalité, peu nous importe ce que pense Trump, en son for intérieur, des Juifs.

Après tout, l’histoire récente est pleine d’exemples de dirigeants politiques qui appréciaient les Juifs et le fameux “génie juif” célébré par BHL, et qui ont été les pires adversaires de l’Etat d’Israël.  

Ce qui compte ce sont les actes envers Israël, Etat et peuple. A cet égard, la reconnaissance de notre capitale Jérusalem est un acte fort et riche de signification, qui n’engage pas seulement le président Trump et les Etats-Unis, mais le reste du monde, qui s’engagera lui aussi sur cette voie, comme c’est déjà le cas.

Cette reconnaissance est une décision politique capitale, qui n’obéit pas à un calcul passager et mesquin, comme le prétend BHL, car elle engage les Etats-Unis de manière ferme, et quasiment irréversible. Peu nous importe, dans ces circonstances, de savoir si Trump apprécie la “pensée talmudique” ou l’esprit juif viennois…

L’attitude de BHL et d’autres intellectuels juifs vis-à-vis de Trump (et de Nétanyahou) ressemble à celle des rabbins non sionistes (et des Juifs assimilés) à l’égard de Theodor Herzl, qui n’était pas assez “casher” (ou trop Juif) à leurs yeux (1).

Dans son mépris pour Donald Trump et pour l’Amérique qu’il incarne (ces “fameux néo-évangélistes” dont il parle avec dédain), BHL montre qu’il ne comprend rien à ce pays et à l’identification spirituelle et charnelle des chrétiens américains, sionistes ou évangélistes, au peuple et à la terre d’Israël.

 En réalité, BHL sait très bien que la reconnaissance de notre capitale par le président Trump est une bonne chose pour Israël. Seulement voilà, il éprouve comme il l’avoue un sentiment de “malaise”. Pour la simple et bonne raison que depuis des mois, depuis l’élection de Trump et même avant, BHL explique à qui veut l’entendre que Trump n’est pas un ami des Juifs. Il l’a dit à maintes reprises, sur CNN où il expliquait en février dernier que “Trump a un problème avec les Juifs” et dans le New York Times où il appelait les Juifs à se méfier du président américain.

La seconde erreur de BHL est de croire qu’en politique internationale, les intentions priment sur les actes.

Trump, Dioclétien et le gardien de cochons

“Trump, Dioclétien et le gardien de cochons” : sous ce titre quelque peu mystérieux, BHL s’était livré il y a presqu’un an à une attaque au vitriol contre le nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump, accusé par avance de trahison envers Israël et de mépris envers les Juifs.

Et pour mieux asséner ses coups, BHL conviait en renfort Freud, le Talmud, Kafka, Rachi et Proust… Après avoir pronostiqué pendant des semaines que Trump allait perdre car “l’Amérique de Tocqueville” n’élirait pas un tel homme, BHL annonçait alors l’inéluctable trahison de Trump envers Israël.

C’est pourtant le même BHL qui avait, avec une certaine dose de courage intellectuel, et contrairement à d’autres, reconnu le danger de la politique d’Obama envers Israël à l’occasion du vote de la Résolution 2334 au Conseil de Sécurité (2).

Entretemps, Trump a été élu, il est devenu le président américain le plus pro-israélien depuis 1948, comme l’ont prouvé non seulement sa dernière décision sur Jérusalem, mais aussi son attitude à l’ONU et face au président de l’Autorité palestinienne (ce sinistre has-been que même les pays arabes ont fini par lâcher et que seule la France continue de soutenir).

Trump est en train de promouvoir une véritable “révolution copernicienne” au Moyen-Orient, pour reprendre l’expression de Michel Gurfinkiel, en reléguant au second plan le conflit israélo-arabe et en abandonnant la politique désastreuse du soutien à “l’Etat palestinien” et aux concessions israéliennes.

Mais tout cela est trop simple et limpide pour  notre amateur de “paradoxes talmudiques”. Aussi BHL s’évertue à démontrer, faisait feu de tout bois, que cela n’est pas bon pour Israël. Peu importe si les faits lui donnent tort, puisque lui-même est persuadé d’avoir raison.

Pierre Lurçat

(1) Dans le concert des intellectuels juifs qui attaquent Trump, il faut saluer la prise de position de l’ancien président du CRIF, Richard Prasquier, et celle de son successeur Francis Kalifat.

(2) “Mais voir cette administration qui a tant concédé à l’Iran, tant cédé à la Russie… se rattraper en donnant de la voix, in extremis, contre ce mouton noir planétaire, ce pelé, ce galeux, qu’est le Premier ministre d’Israël, quelle misère !” écrivait-il alors.

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

9 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Galil

Bhl s’est encore tiré une balle dans le pied, plus grave, il nous tire dans le dos. . !!

Finkie quand à lui me déçoit pour la première fois. .

Pour conclure, merci à D. Trump et compliments !!

brosh pierre

Qu il se taise et n ecrive pas de conneries!

MANITOU

Qu’est ce que vous attendez d’un Juif marié à une non Juive un samedi le jour de Kippour ????

MARC JAB

18 juin 1993 …. Yom Kippour était en avance cette année-là

Marie

Méfions nous de bernard Henri Lévy et de ses erreurs sur le dit printemps arabe qualifie plutôt d’hiver arabe
A en croire cet homme c’était merveilleux et il a contribué avec Sarkozy de foutre la plus grande. Pagaille en Lybie
Il est vrai que le salopard de Sarkozy qui avait déroulé le tapis rouge à Khadafi est aussi stupide et dangereux que le personnage précédent : c’est Sarkozy qui a fait entrer à l’Unesco l’arabe négationniste et raciste Abbas et son peuple imaginaire sauf pour les arabes et l’UE c’est à dire les pays terroristes. et les pays antijuifs de l’UE
Merci Président Trump d’avoir tenu parole et dire la vérité au monde entier Jerusalem est la capitale éternelle et indivisible d’Israël État juif
Merci à Nike Alley d’avoir clamé à l’ONU tenu par les mémes pays que Jerusalem est le lien historique depuis 3500 ans d’existence du peuple juif et q’elle fut Bâtie par leRoiDavid il y a 3000 ans et que le Roi Salomon construisit Le Temple sur lequel les arabes pardon le drue égyptien Saladin enlaidit le mont de temple de la verrue de mosquée et de sa jumelle qui auraient dû être détruites en1967 quand la Jordanie bombardait Israel
Merci aux USA d’être aux côtés d’Israël et honte à ce Levy de dire toujours des stupidités à croire que ce philosophe autrefois brillant a perdu tout bon sens

Bilou

C’est vrai que Bhl est à cote de ses pompes

C. Hamon

Ignorant, stupide, inculte, borné, incompétent, ignare, … Bon je m’arrête là pour qualifier la bêtise de BHL

Sans se donner la peine de réflexion, … Simplement à la vue du nom de « Donald TRUMP », … Il lui vient des poussées d’acné.

Sans se donner la peine de penser, … Il se range derrière la pensée unique « Islamo gauchiste »

Sans se donner la peine d’analyser, … Il reprend, sans une once de critique, toute la haine viscérale que déversent la presse et les médias contre Donald TRUMP.

Votre liberté de penser vous fait fortement défaut.

BHL a 70 ans de retard, … Mis à part l’Europe et le Parlement Européen, qui parle encore d’une « Solution à deux Etats » ?, … Ni les Arabes de Palestine, ni les Israéliens n’en veulent.

Par 5 fois déjà, les Arabes de Palestine ont refusés, refusés, refusés, refusés, refusés !, … Ce qu’ils veulent c’est « Tout Israël » avec Jérusalem comme capitale Arabo Musulmane.

A oui j’allais oublier, …. Vous êtes un « vaut rien »

Karl

Je souscris complètement à votre article concernant cet échevelé de BHL.Il ferait mieux de se taire définitivement !

Elie de Paris

Ah… Mon ami Pierrot, prête moi ta plume, pour l’Amour de Dieu, pour écrire un mot…
Que notre BHL, ignorant crasse du Talmud, n’aille point l’invoquer… S’il savait seulement que les Levy avaient été, justement, chargés de l’enseigner à leurs freres hébreux, il aurait tête inclinée et coulpe battue…
Mais non… Au lieu de cela, il vient prétendre et savoir ce qui est bon pour nous, dedaignant l’héritage de ses pères, rejeté sans même y voir un excédent possible, sous bénéfice d’inventaire…
Bernard Henri, restez donc celui des Gentils, et laissez nous choisir les prophètes avertis, votre vue obscurcie sombre en myopie, et vos augures de catastrophes en cataracte…