La dernière frappe présumée israélienne à Damas a été inhabituelle en raison de l’utilisation de missiles sol-sol, probablement afin d’éviter une friction avec les Russes. Pendant ce temps, Assad reprend confiance, grâce au soutien de la Russie et peut préparer tranquillement un affrontement avec Israël dans un proche avenir.

L’annonce de la télévision syrienne, mercredi matin, disant qu’Israël avait attaqué une base aérienne militaire dans l’ouest de Damas, était tout à fait inhabituelle. Rendre compte d’une frappe israélienne à la TV Syrienne est tout à fait exceptionnel, mais ce qui est encore plus exceptionnel, c’est d’affirmer qu’Israël a tiré des missiles sol-sol plutôt que des missiles air-sol comme dans la plupart des cas rapportés par les médias syriens par le passé.

La frappe était probablement faite pour contrer une tentative iranienne de transférer des roquettes ou des missiles sol-sol de pointe au Hezbollah, comme le ministre de la Défense Avigdor Lieberman l’a laissé entendre lors de sa rencontre avec les ambassadeurs de l’Union européenne mercredi. Le rapport suggère que les cibles ont été attaquées dans une base aérienne vers laquelle les Iraniens envoient régulièrement des convois d’armes de haute précision qui seront transférés au Hezbollah au Liban par le biais de la Syrie.

Il y a bien sûr une possibilité qu’Israël ait attaqué autre chose que des livraisons d’armes au Hezbollah, mais c’est hautement improbable. Israël n’intervient pas dans la guerre civile en Syrie et, si elle intervient, ce n’est qu’en réponse à une violation de sa souveraineté par la Syrie ou par l’une des organisations terroristes opérant sur le territoire syrien. Dans ce cas, il s’agissait probablement d’une nouvelle tentative de transférer des armes au Hezbollah, comme ce fut aussi le cas la semaine dernière, selon des rapports étrangers.

Dans le passé, on a prétendu qu’Israël utilisait occasionnellement des missiles sol sol «Tammuz» téléguidés lorsque l’armée syrienne ou les rebelles en Syrie tirent des obus sur le territoire israélien sur les hauteurs du Golan, que ce soit intentionnellement ou par erreur, «débordement»). Ces missiles sont généralement tirés de relativement courte portée.

Mais la base aérienne militaire de Damas est située à au moins 40 kilomètres de la frontière israélienne, ce qui signifie qu’Israël devrait utiliser des fusées ou des missiles précis d’une portée plus grande pour atteindre précisément ces cibles.

Selon des reportages étrangers, Israël dispose d’une grande variété de missiles produits par les industries militaires qui sont adaptés pour frapper de façon extrêmement précise, une cible située à des dizaines et même des centaines de kilomètres de son territoire.

Larguer tomber des bombes est généralement moins coûteux que de tirer des missiles sol-sol. Le coût d’un missile de pointe est plus élevé que le coût d’une bombe aérienne de précision, même en tenant compte du coût d’exploitation de l’avion et du pilote.

Il est donc raisonnable de supposer que si Israël a effectivement utilisé des missiles sol-sol, comme le prétendent les médias syriens, il avait de bonnes raisons de le faire. La raison était probablement un désir de surprendre les Syriens et le Hezbollah dans la zone de la cible attaquée.

Si Israël avait lancé des avions pour mener à bien la mission, ils n’auraient pas pénétré l’espace aérien  syrien pour frapper la base aérienne et auraient pu simplement survoler la mer ou le territoire libanais. Mais les radars sensibles et de longue portée, que les Russes ont apportés en Syrie lorsqu’ils sont entrés dans la mêlée, auraient pu détecter la présence d’avions de la Force aérienne israélienne dans la région. Il est même possible que les Russes aient prévenu les batteries antiaériennes syriennes qui, selon les informations, ont déjà essayé de frapper les avions israéliens lancés dans des missions pour empêcher le Hezbollah de s’armer.

 

 

Ainsi, si Israël a utilisé des missiles sol-sol plutôt que des bombes larguées par sa flotte aérienne, c’était peut-être pour empêcher les Russes d’avertir les Syriens d’une frappe israélienne.

Une autre possibilité est qu’Israël a eu peur que les Russes essaient d’intercepter ses avions avec des batteries de missiles SA-300 et SA-400. Cette option n’est pas aussi probable que la première option, mais elle doit être prise en compte.

Quoi qu’il en soit, si nous nous appuyons sur les rapports de la Syrie, le désir de surprendre le Hezbollah et les Syriens avant même que les armes commencent à approcher la frontière libanaise, ainsi que le désir d’éviter les frictions avec les Russes, les a convaincu d’utiliser des missiles sol-sol qui sont aussi précis et destructeurs que des bombes.

Et tandis qu’Israël s’adapte à la nouvelle donne qui a court sur le territoire syrien, la Syrie reprend pied grâce à la participation des russes et du soutien qu’elle reçoit de Moscou. Aujourd’hui, il y a plus de risques qu’auparavant, que le président syrien Bashar Assad se confronte à Israël et menace sa flotte  aérienne.

Nous devrions donc prêter attention non seulement au fait qu’Israël utilise des missiles sol-sol, mais aussi au fait que l’agence de presse syrienne officielle et la télévision syrienne ont fourni des détails sur les récentes attaques et ne les ont pas dissimulées comme le régime syrien l’exigeait par le passé.

Assad a décidé de ne pas utiliser les déclarations de déni fournies par Israël comme lorsqu’il évitait d’annoncer une frappe ou de confirmer qu’il y en avait eu une. Dans les cas précédents, les Syriens préféraient ignorer les frappes israéliennes, et l’admettait seulement lorsqu’ils n’avaient pas d’autre choix. Mais cette fois, ils ont choisi au contraire de l’annoncer officiellement.

Cela a peut-être pour but de préparer l’opinion publique mondiale en amont et de justifier de futures représailles Syrie-Hezbollah contre Israël, qui sont peut-être déjà dans leur phase de planification et de préparation. Israël devrait être prêt à envisager la possibilité d’un tel acte dans un proche avenir, peut-être même avec l’aide et le soutien de la Russie.

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Jcg

L iran et le hesbollah sont des jusqu au boutistes , le risque est grand pour Israel qui doit lutter contre des barbares qui comptent leurs morts par plaisir !

DANY83270

Assad ne commettra pas l’erreur de lever le petit doigt sur Israël parce qu’il sait très bien que tous ses faits, ses gestes et ses déplacements sont minutieusement suivis à la loupe et il qu’il sera très facile pour Israël d’aller le chercher là où il se trouve; je ne crois pas qu’il se donne autant de mal depuis plus de 5 ans pour conserver son pays pour finir comme Muamar Khadafi criblé de balles dans un égoût; je pense, au contraire, qu’il va rechercher sous l’égide de la Russie , à signer un traité de paix avec Israël pour conforter sa position de leader syrien.

Gaddy

Je crois que Assad a d’autres problèmes à régler avant de s’attaquer à Israêl. Il a notamment à gagner la guerre civile qui fait rage et à reconstruire un pays complètement en ruine…..Alors avant qu’il ne lève un petit doigt contre Israël, il va se passer du temps…

Ephraïm

Allons allons pas de panique ,Daech , Assad ou autre prédateur , en Israël on les attend au tournant !

Tamara

Soit la Russie est amie amie d’Israël comme le prétend- elle ?, soit il y a une hypocrisie et une traitrise quelque part car comment la Syrie, qui est mal en point, peut elle prétendre attaquer Israël? cela ne peut provenir que par l’initiative et l’aide de l’Iran via le hezbollah terroriste, et cela est plus à craindre mais en revenant sur la Russie, comment peut elle laisser faire ?????