Ils ont matérialisé une « frontière symbolique » avec du grillage de chantier pour « notifier » aux migrants « que la frontière est fermée et qu’ils doivent rentrer chez eux ».
Ce samedi matin, une centaine de militants d’extrême-droite ont pris position au col de l’Echelle, culminant à 1.762 mètres à six kilomètres de la frontière italienne. Adeptes des actions spectaculaires, des membres de Génération Identitaire ont investi un col des Hautes-Alpes emprunté par les migrants cherchant à passer en France, suscitant l’indignation d’une partie de la gauche.
« Frontière symbolique »
L’endroit est devenu un « point stratégique de passage des clandestins » depuis plusieurs mois. Génération Identitaire entend « veiller à ce qu’aucun (d’entre eux) ne puisse rentrer en France », a expliqué à l’AFP un porte-parole, Romain Espino.
Ce dernier dénonce « un manque de courage des pouvoirs publics » car « avec un petit peu de volonté, on peut contrôler l’immigration et les frontières ».
Le groupe de militants, qui réclame « le blocage définitif » de ce col, compte majoritairement des Français, mais aussi des Italiens, Hongrois, Danois, Autrichiens, Anglais et Allemands.
Après avoir gravi en raquettes le col enneigé, ils ont matérialisé une « frontière symbolique » avec du grillage de chantier pour « notifier » aux migrants « que la frontière est fermée et qu’ils doivent rentrer chez eux ».
Une banderole géante, déployée à flanc de montagne, relaie ce message en anglais.
Et si certains migrants devaient passer outre, « nous appellerions la gendarmerie […]. La justice fera après son travail », a assuré Romain Espino.
« Ceux qui en payent les frais, ce sont les Français »
Deux hélicoptères affrétés par GI survolaient le site ce samedi à la mi-journée. Des drones devaient suivre, ainsi qu’un avion biplace dimanche.
Pour le porte-parole du groupe d’extrême droite, il s’agit : d' »expliquer aux migrants éventuels que ce qui n’est pas humain, c’est de faire croire à ces gens qui traversent la Méditerranée ou les Alpes enneigées que ces parcours ne présentent aucun risque. C’est faux ».
« Ils ne vont pas trouver l’Eldorado, c’est immoral. Ceux qui en payent les frais, ce sont les Français », a-t-il ajouté.
Des « amis de Madame Le Pen »
Cette opération a fait réagir sur les bancs de la gauche, dans l’hémicycle de l’Assemblée, en plein débat prolongé sur le projet de loi asile-immigration.
Le chef de file des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a fustigé la « petite bande d’une centaine de personnes », des « amis de Madame Le Pen », qui « prétend régler le problème de la frontière » et « repousser dans la neige de pauvres gens qui s’y trouvent ».